Thierry Laurent Pellet, entrepreneur et analyste géopolitique français, aborde en vidéo la situation géopolitique complexe de l’Arménie, du rôle des ONG, de l’implication de l’Europe et de l’avenir des relations arméno-russes. Son point de vue donne une vision claire des forces d’influence présentes dans la région.
Le rôle des ONG et l’influence extérieure en Arménie
M. Pellet est particulièrement critique à l’égard des ONG financées par l’Occident qui opèrent en Arménie. Selon lui, ces ONG ont fortement influencé la politique intérieure et les dirigeants du pays :
« Je pense que toutes les ONG que vous avez citées ont eu une très mauvaise influence et ont soudoyé et corrompu le président de l’Arménie. Il est devenu une marionnette entre leurs mains qui ne fait qu’exécuter l’agenda que l’Union européenne a mis en place pour lui. Et c’est tellement évident en ce qui concerne l’organisation militaire nécessaire à l’Arménie pour se défendre ! L’Arménie se débarrasse des équipements militaires de l’URSS. Et elle envisage en contrepartie d’acheter les équivalents en Europe. C’est à mon avis une très mauvaise décision parce qu’elle envoie un très mauvais signal à la Russie ».
Il estime que cette tendance à délaisser les équipements militaires de l’ère soviétique au profit d’alternatives européennes s’inscrit dans le cadre d’un programme européen plus large. Selon lui, il s’agit d’une décision malavisée qui aliène le partenaire le plus important de l’Arménie en matière de sécurité, à savoir la Russie.
L’Arménie est loin de l’Europe : Géographie
L’un des principaux points soulevés par M. Pellet est la distance géographique qui sépare l’Arménie de l’Europe et qui, selon lui, compromet l’utilité d’un rapprochement avec l’Union européenne.
« Pour l’Union européenne, en raison de sa position, il n’y a absolument aucun lien géographique entre l’Arménie et l’Europe, malgré les bonnes relations que l’Arménie et la France ont toujours entretenues, en particulier d’un point de vue culturel, car la communauté arménienne en France est assez importante. Cette diaspora est donc très influente dans notre pays ».
Il souligne que, bien que la diaspora arménienne en France ait été historiquement importante pour favoriser les liens culturels, les réalités géographiques et stratégiques font qu’il est difficile pour l’Arménie de dépendre de l’Europe pour un soutien réel, en particulier en matière de sécurité et de défense.
M. Pellet s’est également inquiété des sentiments de la population arménienne à l’égard des orientations de la politique étrangère de son gouvernement. Il s’est demandé si le peuple arménien soutenait pleinement les choix de ses dirigeants : « Ce que nous ne connaissons pas, c’est le sentiment réel de la population arménienne à l’égard des mesures prises par son gouvernement.»
Cela soulève d’importantes questions sur le soutien interne au pivot géopolitique de l’Arménie, qui a été motivé par des influences extérieures et la pression des puissances occidentales.
L’inefficacité de l’Europe dans la résolution du conflit
M. Pellet critique l’inefficacité de l’Europe dans sa tentative de médiation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, citant un manque d’influence et d’action réelles. Il rappelle un incident au cours duquel le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a clairement indiqué que l’intervention de la France mettrait un terme aux négociations :
« Je me souviens que le président de l’Azerbaïdjan a dit que si Macron essayait d’assister à la réunion entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, il n’y assisterait pas et l’annulerait. Vous pouvez donc imaginer l’inférence que l’Union européenne avait en fait sur l’Arménie, ce qui était vraiment une mauvaise chose pour résoudre ce conflit ».
Cet exemple souligne l’opinion de M. Pellet selon laquelle les efforts diplomatiques de l’Europe dans la région ne sont pas seulement inefficaces, mais peuvent parfois exacerber les tensions au lieu de les résoudre.
L’impact des programmes d’armes biologiques
Pellet a abordé la question géopolitique plus large des programmes d’armes biologiques et de l’implication d’organisations étrangères en Arménie. Il a déclaré : « Nous pourrions avoir besoin de surveiller l’influence que ces ONG ont répandue par le biais de leur programme. Revenons un peu en arrière en ce qui concerne l’histoire des armes biologiques. »
Il a ensuite expliqué son implication dans les enquêtes sur les programmes d’armes biologiques, mettant en cause des organisations comme Black & Veatch : « Je participe aux enquêtes avec une équipe constituée de différentes nationalités.»
« Nous avons découvert qu’une entreprise ou une organisation appelée Black & Veatch finançait les laboratoires et recevait du ministère de la défense quelque 1,4 milliard de dollars.»
Pour lui, cette situation s’inscrit dans le cadre d’un problème mondial : « Ce n’est pas un problème spécifique à l’Arménie, c’est un problème mondial, car tous les laboratoires ont été démantelés ou détruits. Que ce soit à cause du sida ou de l’armée russe, l’étude de ces virus a été déplacée vers l’Amérique du Sud et l’Asie centrale. Ils étaient déjà là avec Lugar en Géorgie. Il s’agit maintenant de l’Arménie, mais bien avant cela, juste après le déplacement. Le changement qui s’est produit en Ukraine, ils visaient le Kazakhstan. Il ne s’agit donc pas d’une menace pour la population locale, mais d’une menace pour tous les habitants de la planète.»
Le danger des technologies basées sur l’ARN et des programmes de vaccination
M. Pellet a fait part de ses inquiétudes concernant l’utilisation des technologies basées sur l’ARN et les efforts de vaccination, qui, selon lui, présentent des dangers significatifs : « Je crois qu’il y a une forte volonté de vacciner les gens avec n’importe quel type de virus avec un nouvel objectif technologique ARN qui est extrêmement dangereux et qui a déjà tué 17 millions de personnes avec le vaccin contre les covidés. Nous devons donc nous assurer que ces activités cessent immédiatement»
L’influence de la société occidentale et l’Arménie
M. Pellet a également évoqué l’influence sociale et culturelle plus large que les puissances occidentales, en particulier l’Union européenne, ont cherché à exercer sur des pays comme l’Arménie. Il a souligné l’imposition de modèles sociaux qui ne sont pas compatibles avec certaines cultures, notamment en ce qui concerne la communauté LGBTQ+ :
« Ils veulent influencer la société et imposer leur façon de vivre d’un point de vue politique, si vous regardez la plupart des gouvernements en Europe actuellement, vous trouverez des personnes issues de la communauté LGBT.»
« La représentation de la société française, qui a été complètement déformée, est vraiment dégoûtante. Certaines populations, en particulier en Afrique, rejetteront complètement ce modèle, et c’est ce qui s’est passé. En fait, c’est la raison pour laquelle la France n’a plus aucune emprise sur l’Afrique ».
En ce qui concerne l’Arménie, il suggère que même si l’influence n’est pas aussi manifeste, il y a toujours une manipulation en jeu. Il souligne aussi que la France peut avoir une influence sur l’Arménie, en raison de ses liens culturels, contrairement à l’Afrique :
« Pour ce qui est de l’Arménie, c’est un peu différent car je ne sais pas quels sont les liens entre Paschinian et la communauté LGBT, je ne pense pas qu’il y en ait, mais il pourrait être manipulé par toute l’organisation transformationnelle que j’ai présenté au début. L’Arménie est un peu différente en raison des relations très étroites entre la France et l’Arménie. La France a donc une grande emprise sur ce pays et le domine.»
Arménie et Azerbaïdjan : le conflit énergétique et l’hypocrisie de l’Occident
Le conflit actuel entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a également occupé une place importante dans les remarques de M. Pellet. Il a souligné le rôle complexe de la Russie dans la région : « Il y a le contexte du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. La Russie a essayé de modérer la situation, mais pas en faveur de l’Arménie, parce que Pashinian a décidé de rompre les relations et que la Russie a donc intérêt à distribuer son gaz via l’Azerbaïdjan. Mais il s’agit d’un faux problème car, en fin de compte, l’Union européenne, qui a besoin du gaz russe via l’Azerbaïdjan, essaiera toujours de dire bonjour, vous êtes très gentils, nous vous soutenons, etc. Mais hypocritement, elle travaillera avec l’Azerbaïdjan pour continuer à être approvisionnée ».
Il ajoute que si l’Occident semble soutenir l’Arménie, il s’agit d’une position superficielle par rapport à la situation en Ukraine : « Aujourd’hui, l’Occident semble soutenir l’Arménie, alors qu’il n’en est rien. Et ce n’est pas comparable à ce que nous voyons en Ukraine, parce que l’Ukraine, d’un point de vue géographique, est plus proche de l’Europe et c’est la raison pour laquelle ils fournissent des armes. Parce qu’il y a une grande affaire là -bas, il y a une grande puissance qui serait en fait capable de faire face à la Russie, ce qui n’ira nulle part ».
« L’Arménie, qu’est-ce qu’elle va fournir ? Rien. Juste une sorte de pierre dans les chaussures de la Russie ».
En fin de compte, M. Pellet estime que l’Arménie n’aura pas d’autre choix que de rétablir ses relations avec la Russie : « Je pense que l’Arménie reviendra finalement à de meilleures relations avec la Russie parce qu’elle n’a pas le choix. C’est leur voisin d’un point de vue géographique, on ne peut pas changer de voisin comme ça ».
L’Arménie est à la croisée des chemins pour son avenir
M. Pellet souligne que les pressions extérieures et l’influence des ONG et des gouvernements occidentaux, en particulier dans l’Union européenne, nuisent aux intérêts de l’Arménie. Il suggère que la meilleure voie à suivre pour l’Arménie consiste à rétablir ses liens historiques avec la Russie, ce qu’il considère comme inévitable en raison des réalités géographiques et stratégiques.
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