Nos territoires austraux et antarctiques français sont en danger. Nous avons, au nom de l’écologie reine, rendu inaccessible au développement nos îles subantarctiques en les classant « réserves intégrales ». C’est beau…
L’obscurantisme écologique a démontré avec sa position sur le nucléaire civil par exemple son irrationalité et donc nous autorise à sursoir aux injonctions romantiques en vigueur sur ces territoires[1]. La situation actuelle affaiblit notre prétention à posséder ces îles. Le changement climatique pousse nombre de pays à chercher une alternative pour leur survie et pourrait nous reprocher de ne rien faire de nos terres lointaines.
La surveillance des zones de pêche autour des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) est plus efficace maintenant. Dans les années 2000 le livre de Marcel Barbarin : « Pêche et Piraterie dans les quarantièmes rugissants » était édifiant. Il y a eu des progrès et particulier en collaboration avec l’Australie. Tout n’est pas réglé pour autant.
La Russie
Si on imagine mal pour l’instant un pays tropical en proie à la montée des eaux réclamer un droit d’asile sur nos terres froides, il n’en ira pas de même d’un pays vainqueur d’une guerre mondiale, un pays qui cherche à consolider par des bases navales partout autour du monde, par exemple ce mois-ci, au Soudan, son rôle de puissance mondiale incontestable, un pays qui connait très bien nos terres pour y avoir pêché depuis de nombreuses décennies, un pays qui voudra faire payer à Macron son irresponsabilité.
Le manque de confiance croissant dans les institutions onusiennes[2] et l’abandon des lois internationales réputées pourtant acquises et partagées, rendent tout à fait possible une action brutale et unilatérale. (Bush entorses à l’OMC, Abandon des traités nucléaires SALT, START1, alignement de OMS sur les Big pharma, AIEC qui ne sait pas d’où viennent les tirs sur la centrale de Zaporojie, UN droits de l’homme qui ne voient que les violations Russes, Human Right Watch et surtout Amnesty International partiales, etc…) Cette décennie voit une régression du droit international, et constate le manque de respect dans la parole donnée. Merkel et Hollande ont avoué avoir menti à Poutine sur les accords de Minsk !
Moi, si j’étais Poutine, je m’installerais sur ces îles. Et les exercices militaires Sino-Russo-Sudafricains de Février 2023 me confortent dans cette idée. D’autant plus que la Russie a dépêché des ravitailleurs lors de ces manœuvres. La rapidité des navires, la portée des missiles évoluent de telle sorte que nos îles ne sont plus si loin des continents alentours. Elles deviennent centrales, stratégiques.
L’exemple de la Chine
La Chine a longtemps revendiqué les chapelets d’îles autour de la mer de Chine. Bien que ces îles soient éloignées de plusieurs milliers de kilomètres et visiblement décentrées par rapport à la Chine continentale, celle-ci y construit pourtant des avant-postes militaires.
Que faire ?
Ces îles sont nôtres car nous avons été les premiers à y poser le pied. C’est bien peu pour affirmer qu’elles sont nôtres. Un peu comme si les Etats Unis s’appropriaient la lune…
Il est donc urgent, voir trop tard, de changer le statut de réserve intégrale de nos TAAF et de développer dans un premier temps un tourisme écologique rémunérateur d’une part et ambassadeur de ces terres françaises d’autre part. Il faut faire vivre ces îles et leurs espaces maritimes.
Notre marine serait bien mieux avisée de continuer à chasser de nos eaux lointaines les braconniers des mers de tous poils que de préparer à la guerre à Poutine.
Et peut-être qu’à long terme notre perte d’influence en Afrique nous fera redécouvrir tous les potentiels de tous nos territoires ultramarins qui le méritent !
Christian ALEMANNI
[1] Le 7 Janvier 1989 en Terre Adélie, Greenpeace avait réussi à bloquer la construction d’une piste d’atterrissage pour des raisons « écologiques ». Officiellement la construction de cette piste a été abandonnée pour des raisons techniques… Cet échec démontre le manque de volonté politique de la France à affirmer notre souveraineté en ses lieux éloignés de la connaissance et conscience des électeurs. Cet épisode est à mettre en perspective avec, 4 ans plus tôt, l’affaire du Rainbow Warrior
[2] La CLPC (Commission des limites du plateau continental) est une émanation Onusienne dont le rôle est de valider les prétentions d’extension du plateau continental par continuité géologique des plaques sous-marines. Elle a permis, jusqu’à présent, à la France de gagner 730.000km2. La France en revendique 500.000km2 supplémentaires. La Russie a obtenu en février 2023 un avis favorable pour la mer Arctique. Cependant le Canada et le Danemark ont des revendications sur les mêmes zones maritimes. Les Etats Unis ne sont même pas signataires de la convention sur les droits de la mer. La CLPC ne s’est pas encore prononcé sur les dossiers Canadiens et Danois. Cf. Géopolitique des Pôles 2021 éditions du Cavalier Bleu, Anne CHOQUET
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Des negociations seraient en cours entre la France et la Chine a ce sujet.
Bonjour
Pouvez vous m’en dire plus????
Mon sentiment d impuissance fasse aux innombrables inactions apathies désintérêts attaques et destructions en tout genre qui s’abattent sur notre pauvre pays et ses ressources est terrible ! Je ne sais que faire pour aider
Il y a deja du tourisme dans les taaf. Chaque rotation du ravitailleur amene des touristes, pour un prix élevé.
C’est terminé.
Et de plus pour 3 semaines de bateau vous ne passiez que quelques jours à terre.