Témoignage d’un français en Russie
Dans une série d’articles que nous allons publier ces prochaines semaines, nous allons donner la parole à un Français catholique traditionnaliste et père de 10 enfants, qui vit en Russie depuis une dizaine d’années. Il nous parlera de la Russie en général, de son installation et de sa vie à Moscou en tant que famille nombreuse, de la religion orthodoxe et catholique en Russie, mais aussi de l’opération spéciale en Ukraine et de son impact sur la société russe. Cette série d’articles a été extraite d’une longue interview qu’il a donné en avril 2024 à la revue Fideliter.
1/ Cher monsieur, pourriez-vous s’il-vous-plaît commencer par vous présenter et nous parler de votre intérêt pour la Russie ?
Je tiens tout d’abord à vous remercier de me donner la parole sur un sujet qui touche en partie à l’actualité. Mon regard sur celle-ci sera celui d’un catholique et patriote français installé en Russie depuis huit ans.
En effet en 2015, avec mon épouse enceinte de notre septième enfant, nous avons pris la décision de déménager à Moscou. Nous avons aujourd’hui dix enfants de 4 mois à 18 ans qui reçoivent leur instruction à l’école russe. La Russie a depuis longtemps fait partie de mon parcours de militant, aux côtés de la défense des principes traditionnels et chrétiens.
Dans les années 2000, étudiant encore, et investi dans le milieu associatif pro-vie et pro-famille je fondais avec de bons amis un mouvement politique local sur Bordeaux, dont l’objectif était la défense de la civilisation française et européenne à notre niveau, celui de la cité. Je compris bientôt que la Russie, encore mal connue dans notre milieu et souvent regardée à travers le prisme de l’époque soviétique, se positionnait comme la gardienne de ces valeurs chrétiennes que l’Occident s’évertuait à perdre.
D’où la création en 2008 d’une association d’amitié franco-russe, Alliance France-Europe Russie, dont les objectifs étaient de soutenir le modèle géopolitique multipolaire, mais aussi de travailler au rapprochement de la France et de la Russie. J’étais persuadé que la condition nécessaire et indispensable à la création d’une Europe des nations chrétiennes et souveraines ne pouvait passer que par une entente solide et profonde entre nos deux pays.
En mars 2022, avec plusieurs compagnons provenant de différents pays, nous avons fondé sous l’impulsion d’un ami bulgare et avec le soutien de Sergueï Lavrov, Ministre russe des affaires étrangères, le Mouvement International Russophile (MIR), dont je suis l’un des vice-présidents. C’est un peu comme l’aboutissement de mon parcours, de pouvoir aujourd’hui participer à grande échelle au rassemblement des patriotes de tous pays et toutes mouvances politiques, ayant en commun leur amour pour la Russie, sa culture, ses traditions ainsi que sa lutte pour les vérités et les principes traditionnels en faveur d’un monde multipolaire.
La géopolitique de la Russie est un vaste sujet qui me passionne d’autant plus qu’il fait partie de ma vie : ainsi depuis 2017 je me rends au moins une fois par an dans le Donbass ; soit pour y effectuer des missions humanitaires auprès des populations les plus démunies de la République Populaire de Donetsk ou de Lougansk, soit pour répondre aux invitations des autorités locales sur des cérémonies de commémorations (9 mai, date de la capitulation de l’Allemagne en 1945 ; 11 mai, fête de l’indépendance de la république de Donetsk).
Récemment, Vladimir Poutine a signé un décret présidentiel spécial accordant à toute ma famille et moi-même la nationalité russe. A une époque, il fallait renoncer à sa propre nationalité pour obtenir celle-ci. Ces temps sont révolus, et si nous sommes fiers d’être russes et si nous aimons la Russie, nous n’en restons pas moins et avant tout des fils et filles de France, amoureux de notre pays.
2/ Dans quels buts vous êtes-vous ainsi installés en Russie ?
Cette décision ne fut pas prise par hasard, mais la Providence à travers les épreuves de notre existence a hâté la mise en œuvre de ce déménagement vers la Russie qui n’avait jusque-là été qu’envisagé.
En 2013, alors que la France conservatrice défilait déjà depuis de nombreux mois dans les rues afin de faire reculer le gouvernement sur la loi Taubira (« Mariage » Pour Tous), j’organisai, sur demande de quelques amis proche du pouvoir en Russie, une délégation de Français pour aller soutenir à la Douma d’État, un projet de loi qui interdirait la promotion de l’homosexualité devant mineur.
Soit dit en passant, cette loi a largement été durcie en 2022, puisque la mention « devant mineur » a été retiré du texte, celui-ci interdisant purement et simplement la promotion des relations dites non traditionnelles sur tout support et dans tout espace. Et en 2023, le mouvement LGBT a été classé « organisation terroriste et extrémiste ». Il est par conséquent interdit d’existence dans la fédération de Russie.
Mes discussions sur place avec les députés et d’autres acteurs importants de la société civile m’ont convaincu que la Russie était le seul pays en Europe capable de s’opposer efficacement à l’offensive globale LGBT qui domine l’Occident. De plus, la vision des élites politiques russes et avant tout de Vladimir Poutine, concernant la promotion de la multipolarité contre la vision unipolaire de l’hégémon américain, fortifia cette conviction que la Russie serait pour les décennies à venir, le futur de la civilisation européenne.

Or, en 2013, je sortais à peine la tête d’une longue séquence de persécutions du pouvoir médiatique et judicaire français à cause de mes activités politiques sur Bordeaux. À la suite d’une émission des « Infiltrés » sur mon mouvement, je suis accusé par le Procureur de la République d’atteinte à la sureté de l’état, d’homophobie, de racisme etc… L’enquête menée par la brigade anti-terroriste de Bordeaux qui durera 9 mois, accouchera d’une souris puisqu’il y aura un classement sans suite et donc de facto, aucune condamnation.
Cependant, pour mes compagnons et moi-même ainsi que pour nos familles, le mal est fait. Plusieurs d’entre nous perdent leur emploi. C’est aussi mon cas, en plus de ma maison que je dois quitter précipitamment afin de mettre mes enfants et ma femme – enceinte de notre quatrième enfant- à l’abri des menaces de mort qui commencent à devenir un peu trop précises. Commence alors une longue errance de plus de 5 mois qui nous amènera à loger à droite à gauche, chez des amis et la famille, avant de pouvoir enfin nous réinstaller grâce à l’aide de généreux donateurs.
Ce sont donc des raisons de principes et de sécurité qui nous ont poussé à faire ce choix.
Bien sûr, ce départ en Russie n’a pas pour autant signifié la fin de mon engagement pour la France. Il m’a permis de prendre un nouveau départ, une nouvelle dimension, et de me recentrer notamment sur le renforcement des relations franco-russes, malmenées depuis maintenant plus d’une décennie, alors même que l’alliance de nos deux pays, comme le disait Chateaubriand, serait l’assurance que « rien ne bouge en Europe », et que leur union pourrait dicter « les lois au monde » (Mémoire d’Outre-Tombe, Garnier, 1910, t.v, 3eme partie, I.xii, p.86).
3/ Élever des enfants catholiques, aujourd’hui, est-il plus facile en Russie qu’en France ? Trouvez-vous là-bas des facilités pour la vie chrétienne ?
Notre périlleuse et incroyable tâche est de former les enfants que Dieu nous donne à vivre et à agir dans la société terrestre afin d’atteindre leur but céleste. Élever des âmes catholiques aujourd’hui n’est facile pour personne me semble-t-il, mais c’est vrai qu’il est des cadres plus propices que d’autres à notre mission d’éducateurs. D’une certaine manière la Russie en fait partie.
En effet, l’éducation est une tâche qui relève de trois sociétés distinctes et complémentaires : la famille, l’Église et la société civile. Sur combien de ces sociétés, combien des ces piliers éducatifs, pouvons-nous nous appuyer ? Cela dépend des pays. Or en Russie – contrairement à la France -, nous pouvons compter sur deux piliers : notre famille et la société civile.
En ce qui concerne le premier, le fait d’avoir quitté nos racines et d’être parti loin de nos milieux d’origine, de nos paroisses, de nos écoles et autres groupes scouts, sur lesquels en France, nous pouvions nous reposer en toute légitimité, nous a obligé à pallier nous-mêmes à tous ces manques en accentuant nos efforts et en nous dévouant davantage auprès de nos enfants.
Quant à la société extérieure dans laquelle nous évoluons ici, c’est un véritable allié pour nous, car respectant sa fonction qui est « de protéger et faire progresser la famille et l’individu mais sans les absorber ou s’y substituer » selon les mots de Pie XI, (Divini illius magistri, 31 décembre 1929), elle est toute dirigée à cette fin propre : « la paix ou la sécurité dont les familles et les citoyens jouissent dans l’exercice de leur droit (…) et dans le plus grand bien être spirituel et matériel possible ». Certes, mon propos n’est pas de prétendre que tout serait ici absolument parfait, mais il existe en Russie une volonté délibérée d’aider les familles et de les soutenir dans leur rôle d’éducateur ; les ministères en charge de ces missions s’appuient eux-mêmes sur des commissions patriarcales pour la famille. J’en parle d’autant mieux que ma femme a été invitée à s’exprimer lors d’une de ces sessions afin de parler de la famille nombreuse et de l’éducation chrétienne : faire l’éloge de la pureté et de la charité devant une conseillère du président Poutine sur les questions liées à la famille est une opportunité qu’elle n’aurait pu avoir en France… sauf erreur de ma part !
Voici quelques exemples de ce soutien que l’État apporte ici à la famille : la pornographie est interdite et la promotion LGBT devant mineurs également ; pas de publicités malsaines, aucune propagande obscène étalée sous vos yeux dans le métro…
L’enfant d’une manière générale est très protégé ici, dans tous les domaines. Ce cadre de vie est d’un grand secours pour des parents chrétiens qui se sentent soutenus et encouragés dans leur tâche, valorisés aussi, vu que la mère de famille de plus de trois est considérée comme une Guéroï (héroïne) et largement aidée par l’État russe qui a mis en place toute une série de soutiens aux familles nombreuses.
Toutefois pour des parents catholiques élever ses enfants en Russie devra se faire sans le soutien du troisième pilier qu’est l’Église : l’Église dans son rôle d’éducatrice de ses fils, veillant à leur instruction et à leur édification. Je parle ici de nos écoles catholiques, de nos groupes de jeunes, de nos mouvements scouts, de nos associations d’entraide et d’amitié, de nos universités d’été, de nos paroisses et de leurs évènements en tous genres, des cellules de formation et de tout ce qui contribue au développement de l’âme de nos enfants en France surtout, où rayonne plus fort que partout ailleurs l’apostolat de nos prêtres et de nos congrégations religieuses. En Russie nous n’avons rien de cela mais tout est à construire…
Fabrice Sorlin
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- Bulletin STRATPOL N°266: Paix ou trêve en Ukraine? Baltes en faillite, Bunker Macron. 28.11.2025 - 28 novembre 2025



Bah… Notre futur petit narco-califat de la colonie mondialiste en voie de sous-développement islamo-négroïde, pour un porcgressisme vers la fosse à purin (société liquide de Soros), aurait été un environnement beaucoup plus stimulant pour des enfants.
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“Le Royaume-Uni tourne en un califat avec des armes nucléaires. Ils pourraient bientôt être une sérieuse menace pour nous.” JD Vance, vizir du calife Trump
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“Les élites mondialistes de Davos et de Wall Street pensaient qu’elles pourraient transformer la Chine en un Walmart géant, une nation de consommateurs à la recherche d’iPhones et de baskets, vénérant leur évangile du marché libre. Xi Jinping leur rit au nez. Il est en train de construire un empire nationaliste confucéen qui utilise leur argent pour les enterrer, alors qu’ils sont trop occupés à pousser des absurdités woke pour remarquer leur propre effondrement.” War Room, Steve Bannon
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” Les idiots de Washington pensent qu’ils peuvent faire la leçon à Poutine sur la diversité, l’équité et les drapeaux arc-en-ciel, comme s’il allait échanger l’âme de la Russie orthodoxe contre leur idéologie dégénérée. Il joue aux échecs, reconstruit un empire chrétien, pendant qu’ils jouent aux dames avec leurs croisades woke, aliénant leur propre peuple.” War Room, Steve Bannon
Je suis surpris que vous n’avez pas encore adopté la religions orthodoxe qui est la religion de la France d’avant 1100 et de tous les st Français qui nome un village , c’est la maison mère sans erreurs théologique. Votre devoir est d’organiser l’orthodoxie en France pour redevenir la fille ainée de l’eglise.