Rapport de situation automne 2025
Après la rencontre en Alaska et les sommets avec le parti belliciste européen, la stratégie trumpienne se précise. Malgré les espérances naïves et irréalistes sur « l’amitié » du POTUS avec le suprême russe, la Realpolitik s’impose, avec finalement peu de différences, hormis la forme, avec la période Biden, le président états-unien s’attachant aux intérêts des USA (ce qui est légitime, on aimerait que les dirigeants européens en fassent autant pour leurs populations). Il existe aux USA un consensus transcendant les partis sur les questions d’argent et de profit, ce qui pèse naturellement sur les options géostratégiques.
- Dans le cadre des relations avec Moscou, cela signifie que Kiev est toujours employé comme proxy pour user le potentiel économique russe, créer une attrition et décrédibiliser son appareil militaire (cf le « tigre de papier ») pour affaiblir son attractivité diplomatique, rendre définitif le découplage avec l’UE. En cas de défaite, des alternatives sont prévues pour prolonger la « guerre éternelle »i.
- En seconde analyse, la pression sur Moscou permet aussi d’éroder indirectement la puissance de la RPC et de l’OCS, celle des BRICS, ainsi que la remise en question du leadership occidental par une régénération du multilatéralisme et la résurgence des États-Empires civilisationnels. A à cet égard, la stratégie sous Biden avait abouti à un rapprochement sino-russe défavorable aux USA, ce que la politique de Donald Trump a tenté (tente ?) de corriger. L’ère Trump-Bis correspond aussi à une réactivation de la géopolitique de l’énergie fossile et au quasi-abandon des « politiques vertes » associées à une philosophie désavouée ; celles-ci sont remplacées par un réarmement massif et coûteux financé par les contribuables européens. Les besoins de la Chine et de l’Inde et les ressources de la Russie sont analysés au travers de ce prisme.
- Cependant, la stratégie de lend lease réactualisée continue d’alimenter la guerre contre Moscou en injectant des armements US (missiles Air-Air AMRAAM Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile, missiles Air-sol ERAM Extended Range Active Missile, missiles anti-aérien MIM-104 Patriot et probablement Missiles de croisière Tomahawk) désormais payés par une UE vassalisée dans le cadre diplomatique et dans celui d’une Alliance atlantique. Washington a imposé sa domination léonine, les derniers accords USA/UE confirmant la déclaration ironique de Vladimir Poutine sur le comportement prévisible des Européens vis-à-vis du président US nouvellement élu. Outre la relance du complexe militaro-industriel états-unien et la mise à jour de l’armée USii, cela remplit un des objectifs permanents de Washington depuis 1945iii : la captation quasiment par le chantage de financements européens directement affectés à l’économie US, le désarrimage de l’Europe de l’énergie russe et la politique belliciste et alarmiste développées par l’UE et la « coalition des volontaires » ont détruit tout espoir de fédérer l’Eurasie autour d’intérêts, de technologies et de ressources partagées.
- La guerre civilisationnelle entre la Troisième Rome et la nouvelle Babylone est probablement moins aiguë que sous l’administration démocrate animée par des tendances wokistes et anti-traditionnelles. Mais la préservation de l’hégémon demeure un enjeu fondamental, avec en toile de fond des intérêts économiques et stratégiques qui font persister le caractère stratégique voire existentiel de ce conflit.
- Pas plus le président Biden que le président Trump n’envisageaient une implication directe de l’armée des USAiv.
Tout cela signifie qu’il est hautement improbable que le conflit cesse entre Kiev et Moscou. Les buts de guerre définis en 2022 -en réalité en 2015 lors des accords de Minsk, que l’Occident ne souhaitait pas vraiment appliquer, comme l’a rappelé le président russe à Shanghai le 1er septembre 2025- sont un obstacle à une négociation fructueuse avec Kiev tant que le régime Zelensky garde l’espoir de durer, avec ou sans mentor américain. En effet, les plans européens (Cf. réunion Zelensky/VD Leyen du 18 août 2025) prévoient la militarisation de l’Ukraine comme « bouclier », ce qui est en contradiction avec les objectifs russes de neutralisation du pays.
Les positions russes et ukrainiennes se répondent en miroir : obtenir un changement de régime garantissant la non reprise des hostilités dans le futur (notion rappelée par le président maintenu Zelensky lors d’une conférence sur le 50ème anniversaire de l’acte d’Helsinki).
Or, les indéniables progrès de l’armée russe sur le terrain ont été le fait soit d’une surprise tactique (notamment par infiltration souterraine) soit d’une concentration ponctuelle de forces permettant une supériorité temporaire, inenvisageable de manière étendue. Les forces kiéviennes cèdent donc du terrain mais sans effondrement systémique. Les ZSU se réorganisent : re-création de l’échelon Corps d’armée au-dessus des brigades, les trous capacitaires sont comblés par l’OTAN, le parc de matériel soviétique complètement brûlé au combat est remplacé régulièrement par l’Ouest. La capacité en drones reste suffisante pour dissuader les grandes offensives russes et pour frapper en profondeur les complexes énergétiques et même les forces stratégiques et comme moyens d’interdiction, notamment en Mer Noire. Malgré l’attrition biologique considérable, la ressource humaine permet encore d’espérer tenir la ligne de front et d’alimenter au moins partiellement la génération de force, d’autant que la pratique nuisible de création de nouvelles unités est désormais abandonnée au profit du maintien opérationnel de celles existant. L’aide militaire occidentale persiste voire s’amplifie (moyens IRS de renseignement, soutien technique aéronautique, missilerie et développement capacitaire en vue de sabotages et d’actions clandestines).
De ce fait, les progrès russes se paient en pertes, même si le Suprême russe estime qu’elles ne justifient toujours pas une mobilisation des Appelés, et le complexe industriel et énergétique souffre. Cela ne permet aucunement à Kiev d’espérer une victoire (une étude occidentale estime que la Russie pourrait conquérir la totalité du territoire ukrainien en février 2028, selon les tendances actuelles), mais entretient la volonté occidentale d’infliger une défaite stratégique à la Russie.
Sur le front principal :
- Les objectifs russes restent de libérer totalement les quatre nouvelles régions, de ménager des zones-tampons au-delà des frontières russes et biélorusses, et d’empêcher Kiev de demeurer une force hostile cohérente et puissante. Cela implique de dégrader profondément les secteurs énergétiques, industriels et les transports, d’affaiblir le leadership kiévien et de rechercher la désintégration morale des ZSU, objectif apparemment encore hors de portée malgré la lassitude, pertes et revers, et les déceptions internes. Les buts de la SVO « justes et opportuns en 2022 » doivent être atteints, a rappelé Vladimir Vladimirovitch Poutine le 8 octobre. La stratégie russe intègre le risque d’extension du conflit et la nécessité de conserver un potentiel pour une opposition directe avec le bloc occidental : la modernisation de la force de dissuasion nucléaire n’a pas pâti du conflit conventionnel en Ukraine et des moyens terrestres et aériens importants semblent gardés en réserve.
- Les objectifs kiéviens sont de maîtriser le recul dans le Donbass par des contre-offensives locales, avortées mais retardatrices, et d’éviter un écroulement ou un encerclement massif dans cette zone, de conserver une capacité offensive périphérique : en Transnistrie avec l’appui de l’UE, en région de Kherson pour couper les forces russes, par menace amphibie en Crimée, par raids de sabotage, par emploi des drones voire de missiles sur les agglomérations et centres industriels et énergétiques. Outre un éparpillement des forces russes et une conservation de l’initiative stratégique, cela répond à un objectif de crédibilité face aux alliés occidentaux. Cela peut générer des actions comme celle dans l’Oblast de Kursk, à Belgorod, Briansk ou Sumy par exemple. La dimension diplomatique de cette stratégie s’appuie probablement sur l’espoir d’un engagement croissant puis direct des Occidentaux, ce qui impose de durer quitte à reculer. Le retrait US, perceptible malgré les déclarations contradictoires du président états-unien, devrait être compensé par l’engagement accru des Européens.
En effet, soutenant un régime de Kiev a minima douteux constitutionnellement (depuis la fin de son mandat le 20 mai 2024) et démocratiquement, les responsables européens démontrent une nette tendance à la militarisation et à l’exacerbation polémique : après avoir déclaré péremptoirement -et a posteriori de manière erronée- que « la Russie était derrière les vols de drones sur les aéroports allemands » le chancelier Merz affirme que « protéger l’Ukraine c’est protéger l’Europe car la Russie pourrait attaquer la Moldavie, les pays baltes ou la Pologne » ; le président polonais a qualifié la Russie de « menace néo-impériale qui pouvait être vaincue sur le champ de bataille », le président Français Macron a comparé le président russe à « un ogre ». L’estonienne Kaja Kallas à la tête de la diplomatie de l’UE, le président finlandais Stubb, le SECGEN de l’OTAN Rutte, adoptent tous une rhétorique martiale et antirusse.
En sus d’une hypothétique relance économique par le biais du réarmement, cette dialectique répond certainement à une volonté de contrôler les populations européennes contestant leurs élites politiques : le président serbe Dodic a déclaré « les Européens doivent se préparer à une grande guerre pour masquer les problèmes sociaux internes et maintenir le pouvoir », thèse retenue également par Vladimir Poutine lors de l’arraisonnement du pétrolier Boracay face à St Nazairev. Le choix allemand est particulièrement évident à cet égard. Mais il semble y avoir une forme de surenchère avec la France macronienne qui paraît vouloir instrumentaliser la dissuasion nucléaire bâtie par et pour la France, pour contester la suprématie états-unienne, probablement dans le cadre d’une volonté de présider une Europe fédéralisée par « la menace russe », après le COVID. Ceci dans en partenariat/rivalité avec le Royaume-Uni dans la Coalition of the Willing (coalition des volontaires) dont le chancelier Merz a rappelé la subordination aux USA.
Cette doctrine nouvelle dans un ensemble pourtant ouvert à l’immigration de masse et ayant affiché sa soumission à Washington, connaît trois faiblesses majeures :
- Si l’UE et le Royaume-Uni représentent plus de 500 millions d’habitants et des armées modernes et conçues pour fonctionner en partenariat coordonné via l’OTAN, leur capacité à mobiliser, déployer et assumer des pertes importantes semblent faibles. En outre, la capacité doctrinale, organisationnelle et technique face aux nouvelles réalités de combat paraît insuffisamment adaptée.vi
- Le complexe militaro-industriel (BITD) requis pour assurer une guerre de haute intensité est quantitativement limité et structurellement désorganisé en entités rivales commercialementvii, avec des trous capacitaires qui ne peuvent être comblés que par Washington.
- Enfin, les calculs des dirigeants européens semblent reposer sur la conviction que la Russie est faible et incapable d’assumer une escalade nucléaire, ce qui risque de s’avérer deux erreurs capitales aux conséquences dramatiques.
Sur l’axe complémentaire Nord :
Devenue Lac otanien, la Baltique recèle un important potentiel de risque : tant par la menace qui pèse sur l’enclave de Kaliningrad que par les pressions exercées sur les navires russes et la flotte de pétroliers qui empruntent ce corridor (le SVR affirme qu’une provocation sous faux drapeau est envisagée par les Britanniques pour justifier une réaction otanienne de grande ampleur). Le contrôle-par ailleurs conforme aux traités- d’un pétrolier ghanéen accusé de faire partie de la « flotte fantôme » russe n’a débouché sur rien si ce n’est nourrir une rhétorique martiale de Paris.
Si les États baltes ne sont dangereux que pour leur population russophone, la Pologne se consacre à un réarmement significatif, une base de l’OTAN est en cours d’édification à Mikkeli en Finlande, une Brigade suèdo-finlandaise étant déployée en Laponie. Saint Petersbourg apparaît une cible potentielle, d’autant que les forces russes étaient relativement réduites initialement dans la zone, ce qui semble évoluer : outre un complexe de surveillance radio-électronique construit à Tcherniakhovsk, des armes nucléaires ont été mises en place à Kaliningrad et en Biélorussie pour muscler le dispositif russe qui comprend également des transferts de troupes conventionnelles dans le district militaire recréé de Saint Petersbourg.
A noter que le site nucléaire de Nouvelle Zemble dans la région d’Arkhangelsk est en cours de sécurisation contre les drones et missiles. A la différence de la flotte de la Mer Noire, repliée et réduite au rôle de ses croiseurs lance-missiles, la flotte du Nord reçoit des unités modernes dont des sous-marins nucléaires. Dans ce contexte, un submersible russe de la classe Yasen a été l’objet d’une chasse infructueuse par de nombreux atouts de l’OTAN après avoir pénétré la bulle de protection du porte avion USS Gerald Ford, fin août au large de la Norvège.
Le général Christopher Todd Donahue général (4 étoiles) commandant l’US Army Europe-Africa et l’Allied land Command jusqu’en 2024, a déclaré que l’OTAN doit viser Kaliningrad. Il a repris des fonctions de supervision de l’assistance à l’Ukraine et annoncé la création d’une « ligne de dissuasion de l’OTAN sur le flanc Est », précisant en juillet 2025 que « l’OTAN avait les moyens de neutraliser les défenses russes (A2/AD anti access/aera denial) de Kaliningrad ». Le renforcement finalisé de l’OTAN est fixé pour 2027 dans la zone.
Les itinéraires maritimes de pétroliers transportant des hydrocarbures russes vers les pays ne suivant pas les sanctions comme l’Inde sont également vulnérables en Baltique, mer large de seulement 120 miles (190 Km) et environnés d’États hostiles, la dénonciation « d’une guerre hybride russe menaçant les câbles sous-marins » ayant entraîné une forte militarisation par l’OTAN depuis 2023. Selon Nikolai Patrushev les actions occidentales portent sur la Baltique mais également le corridor de transport transarctique et le détroit de Béring.
Sans en tirer de conclusions abusives, on doit remarquer que nombre d’entreprises russes reculent vers la Sibérie et l’extrême orient russe, rappelant le mouvement des difficiles années 1941-42, anticipant les routes du nord dégagées par les changements climatiques et s’intégrant dans le projet poutinien de développement intérieur.
Sur l’axe complémentaire Sud :
Les manipulations européennes et en particulier françaises (apparemment sans l’aval de Washington) ont empêché la Roumanie et la Moldavie de prendre une position anti-guerre et donc en retrait de l’UE, en réprimant lourdement leurs oppositions (Bucarest interdisant les candidatures défavorables à l’UE, Chisinau condamnant à sept ans d’emprisonnement Evguenia Gutsul la représentante de la communauté gagaouze…). Le stationnement de troupes européennes dans cette zone (le Premier ministre roumain Ilie Bolojan a déclaré que la Roumanie mettrait ses bases à disposition) et le renforcement des bases de l’Otan protègent Odessa et menacent la Transnistrie, neutralisant la mer Noire (Sea denial) et favorisant les incursions ISR par les moyens de détection de l’Otan, aéronefs et drones lourds. Une action contre le groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie (dépôt de Cobasna) de 6000 hommes en Moldavie est possible.
Cette situation est à mettre en perspective avec le rôle ambigu de la Turquie, dans la zone comme en Asie centrale, en application du projet panturc qui postule un retour des anciennes possessions de la Sublime Porte (dont la Crimée). Cependant la politique israélienne actuelle, initialement favorable à Ankara en affaiblissant les Chiites, posera certainement un problème à moyen terme entre ces deux proxys de Washington.
Les tentatives de déstabilisation de la Serbie (manifestations violentes avec présence de ressortissants ukrainiens et de pays de l’UE selon le président Dudic, on notera cependant que des manifestations ont aussi dénoncé un assouplissement des relations avec l’UE et que la corruption du régime est régulièrement dénoncée dans la rue serbe) et de la Hongrie (l’UE « poussant » Peter Magyar et recourant à l’aide des services spéciaux de Kiev) participent de la même évolution.
Sur l’axe complémentaire Sud-Est :
Si la tentative de renversement du gouvernement, sous influence de la France, a échoué en Géorgie, la position de l’Arménie du régime Pachinian consacre un retrait net de l’influence russe, concomitant avec l’hostilité croissante de l’Azerbaïdjan d’Aliyev à l’égard de la Russie. Erevan et Bakou après la victoire azérie de 2020 et la récupération du Haut Karabakh, se trouvent associés dans le projet de corridor de Zanguezour entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan arménien sous gestion par un consortium états-unien, modestement appelé TRIPP (Trump Route for International Peace and Prosperity). Cela permet aux USA de s’imposer localement, mettant peut-être un terme aux ambitions françaises et allemandes dans la zone, remplacés par les USA et le Royaume Uni, présents à Bakou depuis le XIXème siècle (« un contrat du siècle » fut signé avec British Petroleum dès la fin de l’URSS en 1994, les guerres du Caucase en 1996 et 1999 n’étant pas sans rapport avec cette géopolitique du pétrole) au terme de la dissolution prévue du groupe de Minsk. Le POTUS a accueilli le 8 août à la Maison Blanche les deux leaders régionaux pour un traité de paix. Inversement, on notera que l’Inde a bloqué l’adhésion de l’Azerbaïdjan à l’OCS et le Pakistan celle de l’Arménie, le président azéri recevant une leçon d’histoire sur la 2ème GM lors de sa visite à Pékin. La proximité avec l’Iran conduira nécessairement à des évolutions dans la zone.
Dans toute l’Asie centrale, la focalisation militaire russe sur l’Ukraine et la politique de gestion des diasporas conduisent à un réaménagement des relations des objets périphériques avec l’ancien Centre et à une perte de contrôle russe vis-à-vis du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et même du Kazakhstan dont le régime n’a survécu qu’avec l’aide russe en 2020.
Conclusion provisoire
On peut avancer que les objectifs occidentaux à l’encontre de la Russie sont désormais déclarés et reposent sur une action indirecte protéiforme :
- Étranglement : blocus maritime, épuisement économique, sanctions financières et chantage aux droits de douane pénalisant les acheteurs de produits russes…viii
- Isolement : propositions concurrentielles via l’UE et l’OTAN ou deals directs en vue de la dissolution des liens de Moscou avec d’autres puissances régionales, attaques périphériques de pays alliés comme Iran, Syrie ou en Afrique, coercition sur des puissances contestataires dans le cadre des BRICS, de l’OTSC, de l’ONU… Il est notable que la RPC a maintenu son alliance et que l’Inde a refusé les pressions de Washington, mais des États moins puissants subissent le chantage économico-diplomatique de « la carotte de l’UE et du bâton des USA ».
- Déstabilisation : réactivation du terrorisme islamique, tentatives de subversion par les élites socio-politiques russes via les expatriés et dissidents…
Cette démarche s’inscrit dans la durée, elle est conforme à ce que le général Guérasimov décrivait comme guerre hybride (présentée par la doxa occidentale comme une méthode russe visant à exercer des leviers sur les États visées par l’interventionnisme russe, alors qu’elle décrivait au contraire des menaces nouvelles pour la société russe). Le Centre pour une nouvelle sécurité américaine CNAS, think-tank lié aux Démocrates et anciennement dirigé par Victoria Nuland, a défini les mesures à appliquer dans le temps pour endiguer la Russie comme l’avait été l’URSS, en dix points d’attaque clefs, qui visent à saper la capacité économique dans la durée.
L’impact de la guerre sur la société et l’économie russes est important : le budget fédéral a été revu à la baisse, un « ajustement » fiscal est devenu nécessaire, le déficit budgétaire montant à 1,7% du PIB ; inflation à 4% même si les espoirs occidentaux n’ont pas été tenus, risque de récession, taux directeur abaissé mais encore trop haut à 18% ; perte de 15% de la capacité de raffinage et pénuries temporaires suite aux bombardements de sept raffineries majeures et à un système de commercialisation mal organisé. Le chômage est de seulement 2% et les salaires en hausse, mais le secteur immobilier est en crise, l’obtention de prêts est difficile et il y a eu 141 000 fermetures d’entreprises pour 95 000 sur le premier semestre 2025. La SVO a permis de restructurer la société et les exigences de cohérence économique ont conduit à des arrestations de plus en plus nombreuses de responsables corrompus, mais les évolutions futures restent incertaines.
Cette stratégie de l’Occident collectif n’exclut pas une implication directe, déjà partiellement effective (service et MCO des moyens technologiques occidentaux par des personnels projetés sous couverture contractuelle, fourniture de Renseignement, implantation d’usines d’armement allemandes et françaises, fourniture de missiles maquillés en productions locales, comme le Flamingo) en projetant des forces au titre de mandats virtuels (police maritime, No fly zones, détachements d’interposition pour lesquels Ursula Vd Leyen annonce des « plans assez précis », confirmant les positions du président français, le Royaume Uni restant plus circonspect et toujours en faveur de l’action subversive et indirecte…).
Sauf redéploiement US pour couvrir le Moyen Orient et l’Asie (Taiwan, AUKUS dans le Pacifique…), changement de politique intérieure dans les pays de l’UE ou effondrement économique brutal dans la zone Euro, il est peu probable que les tendances étudiées supra évoluent favorablement.
NOTES
i. La propagande en cours en Allemagne, en France, au Royaume Uni, vise à préparer l’opinion publique à un engagement accru, mais les États directement concernés comme deuxième rideau sont plutôt la Pologne, les États baltes, le Danemark, la Finlande, la Suède, la Roumanie. Le président polonais Navrotski a d’ailleurs rappelé que son pays était le plus important sur le flanc Est de l’OTAN.
ii. La doctrine états-unienne de pouvoir mener des actions de combat sur deux fronts simultanés, qui repose sur la supériorité aéronavale et aérienne doit subir une mise à jour, du fait des évolutions techniques (drones…), de l’état des forces (accroissement capacitaire massif de la RPC, adaptation de l’armée russe au combat moderne de haute intensité, multiplications des États moyens à forte capacité de nuisance voire de déni de zone…) et des exigences de la guerre de haute intensité (masse et durée, résilience et capacité de production).
iii. En fait depuis l’abandon de la doctrine Monroe et l’émergence industrielle post civil war consacrée en 1917-18 puis en 1941-45. V. Mac Kinder et sa théorie du Heartland et celle complémentaire du Rimland de Spykman, influencé par l’amiral Mahan qui reprenait finalement les visions de la Royal Navy.
iv. Rejet de la doctrine “boots on the ground”, déjà écornée en Corée, puis au Vietnam et enfin en Irak, au profit d’actions ciblées de suprématie, à haut rendement médiatique et faible risque, comme le bombardement des sites nucléaires en Iran.
v. L’arraisonnement est conforme au droit maritime qui permet aux états riverains adhérents à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de mener des contrôles au-delà des 12 miles maris. Il s’agit d’une opération de routine à finalité administrative (vérifier le respect des règles en vigueur pour l’identification, l’armement, le chargement et la conduite des navires) qui a été traité par la présidence française de manière politique et médiatique dans un but polémique et de gesticulation.
vi. Le parallèle avec la guerre d’Espagne, affrontement indirect des blocs de l’époque et banc-test en grandeur réelle des nouvelles armes et tactiques vient immédiatement à l’esprit. Cependant, ce sont les expérimentations japonaises face à la Chine qui ont conduit à créer des entités aéronavales (Cf. Pearl Harbor) auxquelles l’US Navy a répondu en développant le concept qui est devenu le levier de la puissance intercontinentale états-unienne, avec ses 14 groupes aéronavals qui projettent la puissance de Washington dans le monde entier.
vii. Le double jeu allemand au détriment de la France, les partenariats italo-turcs, les achats de matériels US, coréens et israéliens par la Pologne, etc…
viii. C’est une déclinaison de l’étranglement, stratégie qui a permis la victoire de l’Union contre la confédération lors de la guerre de Sécession, celle contre les puissances de l’Axe en 1941-45 et dans une large mesure contribué à l’affaiblissement de l’URSS minée de l’intérieur.
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L’article d’Olivier Chambrin est typique du rêve franco français ancien militaire ignorant totalement le contexte géo politique, financier, des dettes, des cotations en bourse, de ce bas monde en voie d’évolution. On se revoie parfaitement en Indochine ou les forces françaises encerclées croyaient encore vaincre comme les USA au Vietnam ou en Afghanistan. Bref la râclée de l’OTAN à Koursk puis dernièrement à Pokrov. Si l’OTAN et Kiev engagent une guerre de sabotage que croyez vous que la Russie va faire en Ukraine avec 40 à 50 % minimum de sympathisants pros russes. Un gouvernement d’opposition va se créer en Ukraine vu le nombre de désertion en un mois d’octobre 21’000 et cela va empirer car c’est une guerre pour lutter contre la dédollarisation et la faillite de l’occident surtout l’Europe endettée de 26’000 milliards l’occident dans son ensemble 320’000 milliards le tout irremboursable d’où cette guerre contre la Russie trop riche et sans dettes afin de l’affaiblir échec et mat. C’est une pure utopie surtout avec les alliés de la Russie comme la Chine qui peut fournir 2 millions de drones, une logistique aérienne avec des milliers de missiles hypersoniques digne d’une guerre du 23ème siècle.
Le monde entier sait que la guerre voulue par les démocrates US l’OTAN l’UE est pour affaiblir la Russie et éviter l’effondrement économique et financier occidental. Le plus beau c’est que 50% des ressources mondiales sont en Russie même l’eau douce. C’est dire comme le citait le Président Sarkozy sur TV 5 ce qui déplu à la France de dictature et les USA je cite “c’est une pure folie de la France et son gouvernement de faire la guerre à la Russie au lieu de s’associer” Cela lui a valu la prison sous une pseudo affaire de Lybie qui finance. Mais c’et vrai avec 450’000 morts ils méritait la prison pour avoir initialisé le conflit avec les Etats Unis.
L’occident est un géant aux pieds d’argile sur endetté, surtout les USA, alors que la Russie est un ours bien assis serein sur ses pattes avec 425 milliards de dettes une broutille. Citée comme la 2ème armée du monde mais plus la 1ère place. Le peuple Russe est comme le peuple Suisse armé conscient de son pays de ses valeurs et patriotes jusqu’au bout des ongles. Il n’est pas immigré qui veut aller en Russie, sinon en montrant patte blanche.
Conclusion : toutes théories guerrières doit tenir compte de la ruine financières de l’adversaires, ses dettes et sa capacité psychologique et matérielles à faire face a ses dettes. Ce qui n’est nullement le cas de l’Europe qui se scinde petit à petit. D’où découle irrémédiablement son armée et ses possibilités économiques, associées au vouloir patriotique diversifié de son immigration de pacotille et son peuple.
Je me marre lorsque je vois l’immigration des musulmans en Suisse tous millionnaires et celle en France 80 % au chômage ou malades à charge de la sécurité sociale, on croit rêver.
Conclusion : la situation mondiale financière et la dédollarisation avec l’euro indexé je le sais pour avoir été dans les rapports hors bilans de la FED, connaissant moi aussi parfaitement l’esprit des armées de France et de Navarre, l’indexation par les dettes au dollars, l’occident est au bord de l’effondrement.
Russie et ses alliés BRICS OCS et nouveaux venus c’est 60 % du PIB mondial et 65 % des ressources mondiales.
A méditer selon que l’économie mondiale est à l’Est pour 65 % et plus du tout à l’Ouest. Les BRICS et l’OCS c’est 75% de la population mondiale et idem pour les contrats commerciaux dont la Chine a fait des engagements avec les BRICS, l’Eurasie l’Inde, la Russie, pour 23’000 milliards d’engagements. Ce qui attend l’Europe ce ne sont plus des sanctions contre la Russie, mais le boycott contraire envers l’Europe en énergie minerais divers terres rares, minerai d’uranium et produits manufacturés de premier ordre si l’UE persiste lourdement.
Ajouter la route du Nord pour Russie et Chine 40% moins cher et en temps, avec double gazoduc signé. Puis la ligne de chemin de fer Chine Moyen Orient, en se détournant de la route de Malacca. On a du soucis à se faire.
Les perspectives de la guerre contre la Russie, celle-ci savait depuis 2008 le crash boursier perte de 50%, le coût du gaz 5 fois moins cher, pétrole avec l’OPEP et la venue des BRICS par voie de conséquence. Avec la Chine ils ont fait en sorte de laisser planer le doute et la dérision. Mais oh combien efficace en liquidant les dettes occidentales contre de l’OR valeur sûre, tout en développant une force armée redoutable en tout, pour palier à toute éventualité scélérate de l’occident fabriquant de guerre. Et encore nous n’avons rien vu juste l’apéritif la station orbitale chinoise supérieure ISS à l’occidentale et celle en développement Russie Chine.
Voilà Mr Chambrin les perspectives géo politique financière énergétique qui ne sont pas de la science fiction mais la réalité. Dans quelques mois les pays trop endettés vont subir le maximum en économie finance. Une guerre de fuite en avant perdue d’avance ne fera absolument pas avancer et changer l’orientation financière mondiale comme le cite Mr Poutine à Mr Watson je cite ” Vous en occident au lieu de toujours faire des guerres vous n’avez donc rien de mieux à faire au lieu de rembourser vos dettes ” et là vous avez tout compris des réunions des BRICS à Kazan, Astana, Saint Pétersbourg, ou 36 pays soit le 70 % de l’Humanité étaient présent.
Bonjour Monsieur
D’abord je suis un enfant de l’armée de la guerre froide, mais quand même pas de celle des conflits coloniaux.
Je ne pense pas ignorer totalement le contexte que vous décrivez, en y ajoutant d’ailleurs des éléments intéressants, ce dont je vous remercie.
Effectivement l’effondrement économique de l’UE, que j’ai d’ailleurs évoqué, pourrait changer profondément la donne, tout comme la situation démographico-migratoire. Il s’agit cependant de prospectives encore incertaines (quoiqu’on souhaite ou l’on redoute c’est selon) et les exemples de 1929, 1973 et 2008 notamment incitent à de pas négliger trop vite les capacités de résilience /relance du système. C’est une des interrogations justement, de savoir si l’hegemon (US) va estimer pouvoir accompagner sa perte de puissance sans devoir s’investir dans un conflit ouvert et majeur avec la Fédération de Russie et ses alliés (RPC, Inde, BRICS, Etats traditionnalistes en Afrique et ailleurs). C est l’économie et la situation intérieure US qui en décideront (avec des mid terms qui approchent), probablement. J’ai déjà souligné l’opposition entre le “milliard doré” et le reste de l’Humanité. dans cette analyse je m’efforce de présenter des facteurs diplomatico-militaires adverses à la Russie.
Votre analyse sur la situation kiévienne peut se discuter, après tout depuis 1994 et surtout 2014 le pays a bel et bien basculé et depuis 2022 un gouvernement autoprolongé et plongé dans une corruption massive continue à imposer sa loi à la population. Le recours au terrorisme est un fondamental kievien, également dans l’ADN britannique depuis 1941 et la Russie n’y répond qu’avec retenue. De plus les oeuvres vives de la guerre de Kiev ne sont plus vraiment sur place mais bien en Occident, ce qui impose de mener des actions au sein de l’UE (dont certaines menées à bien, cf accidents et décès bizarres) qui rehaussent le niveau d’affrontement a un niveau peut être pas souhaité par le leadership russe. En tous cas la Gendarmerie française s’y prépare ouvertement, c’est aussi le cas en Pologne bien sur, en Finlande, en Roumanie, En Allemagne et dans une certaine mesure en Serbie.
Votre rappel des causes réelles (économico-financières) de cette guerre, que je partage, sont aussi autant d’arguments inquiétants en faveur d’un investissement accru haussant le seuil de menace. Et même dans son état actuel l’Occident reste un concentré de puissance qu’il serait sot d’ignorer. Si je vous rejoins sur le futur peu enviable économiquement, socialement et politiquement de l’Europe, l’endettement US reste un sujet virtuel que même le détenteur de la dette chinois n’ a pas souhaité mettre en cause, cela ne vous a pas échappé.
Si vous allez à Bâle et encore plus à Genêve vous serez probablement déçu par la situation immigratoire helvétique. Je crois que cela ne soit aussi vrai dans la Fédération de Russie, qui est heureusement bien loin de notre état, mais ressemble un peu à celui de la France de la fin des années 70, avec l’espoir que là bas les décisions salvatrices seront prises tant qu’il est temps. Il est certain que les diasporas des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale sont problématiques et ce n’est pas moi mais le président de la Douma qui le dit (et le patriarche Kyril, entre autres).
Je vous rejoins, la capacité militaire est fonction de la technologie, du moral adossés à la puissance économique et à la démographie. Même les officiers français apprennent cela en école ( si, si). Mais en l’espèce si les atouts théoriques de la Russie que vous citez sont réel, ils n’empêchent pas un sous dimensionnement démographique, l’affaiblissement global de l’économie hors secteur militaire. En face l’occident collectif n’est pas sans ressources, réelles ou virtuelles. Quant aux alliés de la Russie, ils constituent à mon avis un espoir que l’humanité trouve des modes de coopération plus équilibrés. Toutefois, la RPC évite l’affrontement frontal ( tout comme les USA) et son poids asymétrique pourrait devenir nuisible à la Russie. L’inde a une position équilibrée mais ne paraît pas vouloir s’engager davantage en faveur de la Russie qu’elle ne le fait. Je rappelle que le Pakistan a été admis dans les BRICS et l’inflation des états membres pourrait aussi faciliter un entrisme occidental par proxy et nuire à l’ensemble.
Je vous étonnerai peut-être en vous disant que j’espère que vos prédictions s’avéreront, ce qui mettra un terme à ce conflit scandaleux et idiot et permettra (qui sait) de sauver ce qui peut encore l’être en Europe et en particulier en France. Mais un biais courant est d’analyser en fonction de ses souhaits. Je m’efforce de synthétiser des informations en source ouverte mais pas toujours très accessibles et de les mettre en cohérence en fonction des orientations de guerre connues. C’est là toute mon ambition.
Je vous remercie de votre lecture et de votre commentaire, un peu agressif à mon gout mais néanmoins argumenté et qui a le mérite de la passion pour la Russie ( que je partage). Quant à ce qui de passer pour un idiot rassurez vous j’ai l’habitude depuis 40 ans que je livre des rapports et des fiches.
Bonjour Olivier Chambrin.
Analyse percutante qui gagne encore plus en concision dans sa présentation.
Dont acte, bravo !
Je vous retranscris une question vue dans un commentaire sur le site Numidia- la cause du peuple : des officiers de l’OTAN seraient encerclés à pokrovsk / koupyansk. Tentatives d’exfiltration.
La publicisation d’une éventuelle capture pourra t’elle être enfin et courageusement ( plus de timidité digne d’une jeune vierge ) publicisee par le commandeur en chef .
L’auteur du commentaire a ajouté : laissons X. Moreau de Stratpol et de Rt lui poser la question.
Je transmets simplement la question , la réponse m’intéresse.
Cdlt.
Vianney.
Pong : souveraineté de la Russie . Signification des mots.
Cdlt.
Vianney.
Bonjour Vianney
Merci pour ce commentaire, cela fait plaisir (au fait, après Zaporidja en cours, je pense qu’on reparlera bientôt d’Odessa ).
Quant à ce qui est de la question, j’en ignore la réponse, peut-être que Xavier Moreau en dira plus ( mais je ne le pense pas). Depuis trois ans des informations similaires ont filtré ( à Mariupol, dans le Donbass, autour de Sumy). A mon humble avis il n ‘y a pas de militaires OTAN présents au dessus du grade de Lieutenant- colonel voire Colonel (il y a eu deux généraux, un polonais et un US d’évoqués ) et a mon avis la plupart sont des sous officiers techniciens. De toute façon les moyens de manquent pas de camoufler leur identité et leur appartenance réelle, biais administratifs, travail sous alias, contrats privés avec des sociétés écrans ou filiales…
A l’heure où on a fourni des moyens de bombarder les militaires et les populations russes, ou l’on déploie des drones et avions ISR (comme les USA viennent de le reconnaitre a propos de la campagne contre les raffineries) ouvertement et ou on ne cache plus les préparatifs de guerre (cf Pistorius tout récemment), le sujet me paraît dépassé.
On verra si la France envoie des troupes au sol et si l’OTAN engage des aéronefs dans le ciel ukrainien et bielorusse et si on donne finalement des missiles à portée intermédiaire à Kiev, ce qui sera autrement significatif que la capture de quelques clampins, fussent ils officiers supérieurs, d’active ou mis en réserve.
Cordialement
Bonjour Olivier .
Ravi et content de vous lire, dans la grisaille et l’indigence des propos actuels pouvoir prendre un peu de hauteur fait un bien fou.
Rassurez vous je surveille Odessa comme le lait sur le feu et je fonde toujours quelque espoir sur son devenir.
La volonté d’en découdre est manifeste dans le camp occidental. Les paroles , leurs paroles ne comptent plus car sans valeur. ne changeront rien à leur volonté de croiser le fer au final.
Publiciser la capture d’officiers occidentaux ?
Peut être utile malgré tout pour justifier la prise d’Odessa par les russes aux yeux des Brics .
Les Brics, le cœur de cible à séduire au delà du simple contrat mercantil, pas les occidentaux.
Cordialement.
Vianney.
Ping : La position Trump dans le conflit en Ukraine a-t-elle évolué ? - STRATPOL
Très efficace et instructif afin d’accompagner l’évolution inquiétante des conflits.
Nos dirigeants ne cessent de faire de vaniteuses références à la “dotation nucléaire” et à “l’armée d’emploi”. Je ne doute pas de la qualité de nos militaires ni de leurs réussites en Afrique. Mais il y a un problème sur la quantité. C’est un phénomène qui n’est pas nouveau, nos anciens militaires ayant déjà tendance à confondre leur valeur individuelle (dans des chevauchées romantiques exotiques) avec la puissance collective d’une grande armée continentale. Il y a un côté chevaleresque et “mousquetaire” qui illusionne nos militaires. Quant à nos politiciens, qui ont ruiné la France en 50 ans, ils se raccrochent à l’outil militaire pour continuer de faire les coqs. Le fantasme de “laisser à l’Allemagne l’économie et à la France le militaire” : comme si nos partenaires européens attendaient le retour de Bonaparte. Comme si Berlin, Varsovie, Rome et Madrid allaient se soumettre à Paris en matière militaire. Quel délire ! Nos dirigeants s’illusionnent à la fois sur l’attente de nos partenaires et sur nos capacités (la France ne boxe plus en poids lourds, et ne serait même pas capable d’assumer cet impérium militaire à grande échelle).
Bonjour Monsieur
Je vous rejoins sur l’évaluation de nos capacités militaires. La France est encore largement en mesure d’entretenir une capacité de nuisance et dans une certaine mesure de protéger le TN (hors invasion de facto via l’immigration de masse) mais on peut douter de sa capacité à rester un acteur majeur comme semble le phantasmer le président Macron ( ce qui est fort inquiétant). Effectivement, l’AF a été formatée a minima, pour économiser et comme outil de projection postcoloniale, sans démériter mais avec un succès relatif.
Même l’UE de 500 millions d’habitants ( pas de citoyens) aligne des forces armées qui pâtissent de déficits ou de trous capacitaires et de rivalités économico-techniques internes. Dans ce cadre l’AF fait bonne figure car elle peut tout faire, mais effectivement pêche en quantité. Aucune armée européenne n’est en mesure de mener une guerre de haute intensité, ni même de rivaliser avec les armées kieviennes et russes, en termes de masse, durée et soutien industriel. L’Allemagne parait faire le même pari qu’en 1935, mais sans revenir sur sa vassalisation à Washington. Les échecs diplomatiques français (Afrique, Asie centrale) et l’attitude des partenaires européens et estatsunien rendent a priori utopiques un leadership français qui semble pourtant l’objectif de la présidence. Il parait que la carte militaire et celle de la guerre extérieure nourrissent ce rêve, ce qui doit inquiéter. Merci de votre lecture et de votre commentaire.
Un grand merci, Monsieur, pour cette étude d’expert, minutieuse, nuancée, objective. Vous lire est un enrichissement.
Bonjour Madame
Lire de telles appréciations est un véritable encouragement à continuer de diffuser des analyses qui ne sont pas totalement exemptes de biais ni ne bénéficient de beaucoup de sources non ouvertes, mais tentent d’éclairer en s’écartant des visions partiales de la doxa en place en Europe.
Fort!
Un aperçu géopolitique éclairant
Bonjour Monsieur (votre Eminence)
Merci de ce commentaire qui pousse à continuer d’apporter un autre éclairage sur les faits.