Cette question, maintes fois posée et jamais répondue que par des platitudes ou des énormités, trahit la prétention de certains de décrire les tréfonds de l’âme de Vladimir Poutine, ce contre quoi le bon sens nous met pourtant tout de suite en garde. Nul, en effet, ne peut sonder le cœur et les reins d’autrui.

Mon propos sera donc tout autre, ici, et ne concernera que l’homme d’État, ce qu’il veut vraiment, certes, mais uniquement en sa fonction, dans son habit officiel, c’est-à-dire en sa seule qualité de président de la Fédération de Russie.

La guerre d’Ukraine

Tout d’abord, il faut rappeler une évidence, souvent passée sous silence ou minimisée dans ses conséquences, à savoir que l’élite dirigeante au pouvoir au Kremlin depuis au moins 1999, pense « Russia first ! », soit « La Russie d’abord ! ». Ainsi, quand le président Poutine étudie les options qui se présentent à lui, il raisonne toujours de la manière suivante : « Laquelle de ces options s’avèrera la plus efficace pour assurer la sécurité de l’État et la défense de ses intérêts ? », préalable à la sauvegarde du bien-être du peuple russe.

Comme le firent l’immense majorité des souverains russes qui l’ont précédé, c’est à l’aune de cet objectif, en considération de ce but à atteindre, que Vladimir Poutine prend chacune de ses décisions de politique intérieure et extérieure. L’élite dirigeante du Kremlin n’est d’ailleurs pas la seule à raisonner de cette façon. En effet, il en est de même à Pékin, Tel Aviv, ou encore Washington, bien sûr, et sans doute, dans une moindre mesure, à Ankara ou Téhéran… mais pas à Paris depuis que la France est devenue un vassal de l’Oncle Sam.

Dès lors, ce que veut le président Poutine, en Ukraine, où il a décidé de lancer une « opération militaire spéciale », n’est rien moins que d’assurer au mieux la sécurité de l’État russe et la défense de ses intérêts, ce à court, moyen et long termes. Car, après tout, gouverner, c’est aussi prévoir.

Ensuite, c’est donc dans la continuité de ce « La Russie d’abord ! » que s’inscrivent les buts de guerre officiels énoncés par Vladimir Poutine :

  1. la reconnaissance, par Kiev, de la souveraineté russe sur la Crimée ;
  2. et celle de l’indépendance des républiques de Donetsk et Lougansk ;
  3. la démilitarisation de l’Ukraine ;
  4. ainsi que sa dénazification.

Si les deux premières exigences du président Poutine ne présentent aucune difficulté particulière de compréhension et peuvent être obtenues par la voie diplomatique, rapidement et sans équivoque possible, il en va tout autrement des deux autres qui, en creux, contiennent, dès leur formulation, le 24 février 2022, la manière dont va évoluer la guerre d’Ukraine. En effet, « démilitariser » signifie rien moins que réduire les forces armées ukrainiennes à la portion congrue, c’est-à-dire à un niveau où elles ne représenteront plus une menace pour la sécurité de l’État russe. Or, il est très improbable que Kiev ratifie une sorte de nouveau traité de Versailles comme celui qui, le 28 juin 1919, imposa des conditions similaires à l’Allemagne vaincue. Dès lors, atteindre un tel objectif ne peut que prendre des mois, voire des années, et implique des frappes nombreuses, précises et répétées.

Naturellement, il en va de même pour la dénazification de l’Ukraine, laquelle prendra autant de temps, si elle est obtenue sur le champ de bataille, et ne peut s’accompagner que d’une occupation militaire russe de l’entièreté du territoire ukrainien pour être pleinement garantie. C’est ainsi que l’Allemagne de 1945 put être dénazifiée avec succès, les troupes américaines, soviétiques, britanniques et françaises étant demeurées présentes sur son sol durant de nombreuses années.

Il nous faut donc voir plus loin que les déclarations de Vladimir Poutine qui, sincères, nous en disent malgré tout moins de manière manifeste qu’en creux. Ce dernier le sait fort bien puisqu’il a déclaré dès le lancement de son « opération militaire spéciale » que celle-ci prendrait le temps qu’il faudrait, et a encore récemment rappelé qu’il avait tout son temps. Nous verrons en effet que le temps joue en sa faveur.

Je peux donc affirmer, sans grand risque d’être démenti par les faits, que l’armée russe s’arrêtera à la frontière polonaise. Certitude confirmée, de toute façon, par l’impossibilité pour l’élite dirigeante du Kremlin de concilier son exigence de sécurité avec la survivance d’un État ukrainien de quelque superficie que ce soit. Quant à l’objection concernant l’hostilité des populations civiles à l’égard de la Russie, au rythme, délibérément lent, où progresse l’armée russe, elles auront tout le temps de quitter le pays avant son occupation et son absorption par cette nation.

Enfin, il ne faut pas être naïf et ne retenir que les buts de guerre officiels énoncés par le président Poutine, tant il est évident que d’autres objectifs sont poursuivis, à court, moyen et long termes, ici encore, tout aussi importants et s’inscrivant à leur tour dans la perspective d’assurer la sécurité de l’État russe et la défense de ses intérêts, préalable, rappelons-le, à la sauvegarde du bien-être du peuple russe. Ces buts de guerre, officieux, ceux-là, sont dissimulés par une habile entreprise de maskirovka, soit « camouflage », en russe, un art proche de la deception anglo-saxonne, soit, une fois traduit, « fourvoiement, égarement, leurre ».

En œuvre en Ukraine, c’est elle qui rend si difficile la lecture de la stratégie déployée par l’état-major de l’armée russe et fait dire n’importe quoi sur cette dernière, y compris au sein de milieux dits « nationalistes » réputés favorables au Kremlin, en France et ailleurs dans le monde occidental. Sans trop entrer dans les détails, disons que la maskirovka consiste en un « ensemble de mesures destinées à tromper ou égarer l’ennemi quant aux capacités, actions et intentions réelles de la sécurité nationale russe ». Ces mesures concernent, en fait, des domaines très différents, qui peuvent parfois paraître, à tort, fort éloignés de la matière militaire stricto sensu, incluant des actions de feinte, de tromperie, d’imitation, de simulation, de désinformation, de dissimulation, ou encore de diversion.

Très bien rôdés dans l’art multiséculaire de la maskirovka, les services secrets russes, Renseignement militaire inclus, mènent donc ces actions tous azimuts, avec efficacité, allant jusqu’à faire passer les points faibles de la sécurité nationale russe pour des forces et les points forts de celle-ci pour des faiblesses. Toujours dans le but de tromper l’ennemi. Je vois ainsi à l’œuvre une vaste opération de maskirovka en Ukraine, où l’armée russe détruit assez d’armes occidentales, livrées au régime de Kiev, pour empêcher que les troupes russes ne soient débordées sur le terrain, tout en laissant passer suffisamment de ces mêmes armes, en direction de la ligne de front, pour que l’armée ukrainienne puisse continuer le combat.

En agissant ainsi, l’armée russe s’assure que le conflit dure des mois, voire des années, afin que les buts de guerre officiels énoncés par Vladimir Poutine soient pleinement atteints, tout en s’épargnant des pertes humaines bien plus élevées, ce que de grandes offensives terrestres classiques exigeraient. De plus, mener une guerre d’usure permet à l’armée russe d’épargner aussi, autant que possible, les civils des deux côtés de la ligne de front, afin de ne pas hypothéquer les chances d’une occupation de l’Ukraine réussie sur le long terme.

Mieux encore, plus cette « opération militaire spéciale » dure et plus l’Occident doit maintenir son paquet de sanctions économiques antirusses ; présentées comme des représailles à l’invasion russe de l’Ukraine, ces sanctions ne peuvent pas être levées si la guerre est encore d’actualité. Or, ces sanctions usent beaucoup plus les économies occidentales que l’économie russe. Résultat, plus la guerre dure et plus grandit le risque, à terme, d’un effondrement des économies au Japon, en Europe et même aux États-Unis, ce qui, cela va sans dire, sert les intérêts de la Russie, puisque ces nations hostiles mordraient la poussière.

N’en déplaise aux propagandistes occidentaux et aux experts du Café du commerce, le temps joue bien en faveur du président Poutine, lequel ne bluffe pas – il ne bluffe jamais, en vérité – quand il affirme que la guerre se déroule comme prévu et avoir tout son temps en Ukraine. La vérité est tragi-comique, puisque Vladimir Poutine et l’élite dirigeante russe ont su exploiter la volonté de puissance et l’orgueil des élites occidentales, lequel les amène à sous-estimer systématiquement les capacités intellectuelles de leur adversaire russe, retournant leurs préjugés et défauts contre eux. En effet, c’est bien parce que les élites occidentales prennent les Russes pour des demeurés qu’ils se sont lancés dans la guerre et une politique de sanctions économiques antirusses contreproductive, persuadés que l’armée russe serait rapidement défaite. Et ils n’en démordent pas, s’obstinant déraisonnablement. Résultat, ces élites occidentales se sont condamnées à se soumettre au verdict des armes qui, tôt ou tard, leur sera très défavorable, ou à couler avec le navire dont elles ont sciemment troué la coque.

Tel est le piège mortel tendu à l’Occident par le président Poutine, et dans lequel le premier est tombé à pieds joints. Tel est ce que veut vraiment Vladimir Poutine en Ukraine : détruire les économies japonaise, européenne et étasunienne. Ce qui figure l’un des aspects majeurs de la deception occidentale comme de la maskirovka russe : « Tromper l’ennemi par la manipulation, la distorsion ou la falsification des preuves et autres indices, afin de déformer la perception que celui-ci a de la réalité et l’inciter à réagir de telle manière qu’il porte lui-même préjudice à ses propres intérêts ».

Étranger proche

Mais ce que veut vraiment le président Poutine en Ukraine s’inscrit aussi dans son entreprise, plus vaste, de pacification de l’étranger proche russe, constitué des anciennes républiques socialistes soviétiques, au nombre de quatorze et auxquelles s’ajoutent la Finlande et la Mongolie. À terme, il est probable que des liens beaucoup plus étroits soient tissés, sur les plans politique, économique et militaire, entre la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, le Kazakhstan et le Caucase, toujours dans le but d’assurer au mieux la sécurité de l’État russe et la défense de ses intérêts, préalable, je le répète, à la sauvegarde du bien-être du peuple russe. L’intervention russe en Géorgie, en 2008, décidée pendant la présidence de Dmitri Medvedev, va dans ce sens, de même, bien entendu, que le retour de la Crimée dans le giron russe, en 2014, consécutif au coup d’État de Maïdan, et, plus encore, l’opération militaire spéciale en Ukraine, en 2022.

Ici, ce sont les « ventres mous », ou points faibles, de la géopolitique de la Russie, de la position géostratégique de ce pays, qui sont visés à fin de résorption. Vladimir Poutine ne raisonne pas autrement quand il décide d’intervenir, en janvier, au Kazakhstan, « ventre mou » central de l’étranger proche russe depuis une trentaine d’années. En cela, l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), sous l’égide de laquelle l’armée russe est intervenue au Kazakhstan, participe de cette entreprise de pacification de l’étranger proche russe. Outre ce dernier État, la Biélorussie et la Russie, en sont membres l’Arménie, pays ami du Caucase, ainsi que le Kirghizistan et le Tadjikistan, nations d’Asie centrale elles aussi anciennes républiques socialistes soviétiques. Organisation politico-militaire moins contraignante pour ses membres que peut l’être l’OTAN pour les siens, le président Poutine se donne ici les moyens de ses ambitions en matière de sécurité dans le seul étranger proche russe.

Stratégie globale

Il convient de distinguer un « étranger proche » russe, que j’ai évoqué, d’un « étranger lointain » incluant les anciens membres du bloc de l’Est, terres de l’ex-Yougoslavie et Albanie compris, la Grèce, la Turquie, l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Inde, la Chine, la Corée du Nord, la Corée du Sud, le Japon, ou encore, géographie oblige, l’Alaska étasunienne, russe jusqu’à sa cession, pour une bouchée de pain, en 1867.

Comme ses prédécesseurs, notamment de l’Empire russe, Vladimir Poutine a naturellement à cœur de chercher un accès pérenne aux mers chaudes pour la Russie, ce qui n’est possible qu’en réglant le problème posé par une Ukraine hostile et en tissant des liens étroits avec la Turquie, pour ce qui est du contrôle de la mer Noire et du libre accès à la Méditerranée et à l’océan Atlantique… sachant que celui-ci sera bientôt navigable depuis le littoral arctique russe, en raison de la fonte annoncée de la banquise boréale. Même calcul avec l’Azerbaïdjan, en conflit avec l’ami arménien et allié traditionnel de l’Iran, ce dernier pays devant être choyé puisqu’il permettrait un accès à l’océan Indien, si jamais une base navale russe y était construite. Plus à l’est, enfin, l’accès à l’océan Pacifique sera garanti, dans un futur proche, par le réchauffement global dans cette région, qui va désenclaver la Russie pour de bon, la transformant peu à peu en un vaste État mi-continental, mi-océanique, caractère qui fait encore aujourd’hui la puissance des États-Unis d’Amérique.

Mais la volonté du président Poutine ne s’arrête pas là et ne saurait s’en tenir à établir des liens d’amitié avec seulement une poignée d’États souverains de moins en moins sensibles aux promesses ou aux menaces de l’élite dirigeante étasunienne. C’est pourquoi Vladimir Poutine regarde aussi en direction de l’Inde et de l’Arabie Saoudite, de l’Afrique du Sud et du Brésil, ou encore de la Thaïlande, pivot de l’Asie du Sud-Est. Voici les grandes lignes pour l’étranger lointain russe.

Demeure, bien sûr, le partenariat avec la Chine, intéressé des deux côtés et qui ne peut durer, Pékin et Moscou le savent bien, en raison de la faiblesse économique relative et du lent déclin démographique de la Russie, hypothéquant son avenir et la rendant vulnérable aux ambitions territoriales, mais aussi économiques, autant de son ennemi déclaré, les États-Unis, que de son faux-ami encombrant, la Chine. D’autant que, à l’instar de l’élite dirigeante russe, son homologue chinoise n’oublie rien. Or, la Russie fait partie de ces nations européennes qui ont exploité la Chine, au XIXe siècle, s’implantant même en Mandchourie, avant que la Japon, vainqueur de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, ne l’y supplante. Nul doute que Pékin réserve un chien de sa chienne à Moscou, ce que le Kremlin ne peut ignorer.

C’est là qu’intervient à nouveau l’art de la maskirovka, lequel a maintes fois sauvé la mise à l’élite dirigeante russe. Objectivement, la Russie ne peut vaincre, à l’occasion d’une confrontation militaire directe, ni les États-Unis ni la Chine, sans encaisser des dommages quasi irréparables qui renverraient la nation russe des décennies, voire des siècles en arrière, sur les plans politique, économique et militaire. Alors, quand vous ne pouvez battre ni votre ennemi ni votre faux-ami, il ne vous reste plus qu’une option : agir de manière souterraine pour qu’ils se battent entre eux, le plus discrètement du monde, sans attirer leur attention, endormant leurs méfiances respectives en vous faisant passer pour moins intelligent que vous ne l’êtes, ce auprès de votre ennemi, et bien plus naïf que vous ne l’êtes, ce auprès de votre faux-ami.

Joueur d’échecs et judoka accompli, le président Poutine dispose de la patience et des nerfs nécessaires pour mener à bien une telle entreprise. Si elle réussit, l’ennemi étasunien et le faux-ami chinois entreront tôt ou tard en guerre, laissant le premier exsangue, incapable de se maintenir en Europe, livrée alors à elle-même et à l’influence russe grandissante, et le second si affaibli qu’il ne représentera plus une menace pour la sécurité de l’État russe et ses intérêts vitaux, cependant que son poids démographique et les destructions dues au conflit l’obligeront à commercer comme jamais auparavant avec la Russie, cette fois-ci selon les termes de cette nation. Vous avez dit maskirovka ?

Mais cela, c’est déjà une autre histoire.

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Marc Legrand
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48 thoughts on “Que veut vraiment Vladimir Poutine?

  • Que pensez vous de l’émission Poutine et les oligarques présentée comme un inédit sur France 2 ? C’est bien sûr présenté comme instructif et effrayant surtout pour les gogos !! Soit disant l’histoire véritable de la Russie d’après les commentaires bien pensants !!

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    • Pardonnez-moi ma réponse tardive, n’ayant pas été notifié qu’un nouveau commentaire avait été publié.

      Comme vous l’avez bien résumé, ce genre d’émission relève de la propagande grossière à l’usage des naïfs.

      Ce que je note, c’est que l’Occident n’aurait pas à mentir autant s’il était dans son bon droit et s’il incarnait la démocratie contre le “mal”, comme il le prétend. 🙂

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  • Il n’y a pas que des rapports de force, et des stratégies militaires en jeu….
    Poutine et Xi sont porteurs d’autres valeurs que Biden le dégénéré ! Je trouve votre analyse un peu réductrice…
    Certes ils sont soucieux de garantir la sécurité et le niveau de vie de leur pays, mais je les crois aussi préoccupés par le grave déséquilibre physique et psychique de l’humanité.
    L’ère féodale est obsolète…

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    • Sans doute, mais cela n’abstient pas les dirigeants chinois et russes d’être réalistes.

      Sur le long terme, aucun partenariat ne peut tenir entre deux pays dont l’un est dix fois plus peuplé que l’autre, plus riche, aussi, et plus ambitieux encore.

      Sans parler des contentieux historiques.

      Moscou, aussi, a participé à la semi-colonisation de la Chine, au XIXe siècle, au côté de l’Occident ; et cela, Pékin ne l’oublie pas.

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  • Ce qui m’étonne c’est ce secret espoir de croire que l’Occident se relevera de sa dégnerescence alors que le monde occidental a entrepris son sucide. Mais si les mondes meurent et renaissent, le Monde lui n’en est aucunement affecé. Le noveau monde multipolaire en devenir suvivra au monde occidental unipolaire agonisant !

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    • L’espoir, c’est ce qui meurt en dernier.

      Aucune nation, ou civilisation, n’est éternelle ou n’est condamnée d’avance.

      Peut-être que notre civilisation s’en relèvera, ou pas. Pendant ce temps, en effet, le monde continue de tourner.

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  • Je dois vous dire qu’il y a bien longtemps que je n’ai lu un article de géopolitique de cette qualité ! Il en est de même des commentaires qui sont tous sérieux et soutenus par de réelles connaissances géopolitiques.
    Merci à Stratpol de permettre le développement de ces échanges.

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    • Un grand merci à vous pour votre confiance et votre bienveillance à mon égard.

      J’espère que le prochain article vous plaira autant.

      Et j’en profite pour remercier à nouveau Stratpol, Xavier Moreau, et son équipe, de permettre ainsi à chacun de s’exprimer dans un espace libre de censure. En ces temps liberticides, c’est déjà un acte révolutionnaire en soi.

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  • Bonjour M Legrand,

    Détruire les économies japonaise, européenne et étasunienne, voilà qui est en route aussi par la création d’un espace monétaire qui réunit les pays souhaitant une “dédollarisation” de leur économie.
    Mais je crains que cet espace ne puisse tenir debout que si la Russie et la Chine ne se préparent pas mutuellement de coup de grisou.
    Or vous dites qu’un conflit finira par éclater entre ces deux pays. Cela ne sonnerait-il pas le glas de cette alliance monétaire ?
    Ce qui aurait pour corolaire de rejeter les pays autres (Inde, Brésil, Iran, Arabie Saoudite…) dans les bras du dollar US.

    Pour l’anecdote, les pays Baltes ont interdit le passage vers la Russie à qui aurait des euros sur lui… mais ils autorisent ceux qui passent avec des USD et permettent à ceux qui ont des euros de les convertir avant de passer la frontière. Côté russe, ils s’en fichent royalement.

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    • Attention, je n’ai pas dit qu’une guerre éclatera entre Moscou et Pékin, même si certaines dettes devront être payées à la seconde par la première, mais bel et bien entre Pékin et Washington.

      Ce qui ira dans l’intérêt de la Russie, laissant exsangue son ennemie, les Etats-Unis, et affaibli son faux-ami, la Chine.

      Mais même la guerre sino-américaine n’interviendra pas tout de suite, a priori.

      Pékin est un voisin bien trop puissant pour rester, à long terme, un véritable allié, loyal, fidèle… C’est ce qu’a très bien compris Alexandre Douguine, dès 1997, dans son “Foundations of Geopolitics”, même si je ne partage pas toutes ses vues (notamment quant il nie la slavité de l’ethnie russe).

      Il y a bien un monde multipolaire qui se construit, avec trois pôles occidentaux au sens large : Etats-Unis, Israël, et Japon, et huit pôles qui marquent leur distance avec les premiers : Afrique du Sud, Arabie saoudite, Brésil, Chine, Inde, Iran, Russie, et Thaïlande.

      Je vous invite d’ailleurs à considérer les relatiions internationales en gardant ces onze pôles à l’esprit et vous verrez que tout (ou presque) s’éclaire d’un jour nouveau.

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  • Merci pour cette brillante analyse.

    On a l’impression que ce que vous décrivez comme menaces sur la Russie avec l’entrée récente de la Finlande, de la Suède en plus des pays baltes qui sont déjà membres de l’OTAN donne raison au pouvoir Russe de vouloir occuper toute l’Ukraine. Car il s’agit sans doute d’une question de survie pour la Russie.

    Que feraient les USA en cas d’accord de défense entre le Mexique et la Chine ou la Russie, avec l’installation des bases militaires Russes ou Chinoises au Mexique et avec des armes pouvant atteindre n’importe quelle ville des USA ?

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    • Merci à vous.

      Et, en effet, c’est tout à fait cela. Si l’on regarde les faits et rien que les faits, sans a priori ou idéologie, il faut bien admettre que les préoccupations russes en matière de sécurité nationale sont fondées.

      Le voisin ukrainien est devenu une menace pour la Russie.

      A cause de Washington, tout d’abord, à cause de Berlin et Paris, ensuite, qui s’en sont faites les complices en faisant semblant de garantir les accords de Minsk (ce qui a permis à l’OTAN de réarmer Kiev), et à cause des gouvernements ukrainiens, enfin, le régime de Zelensky en tête, qui ont accepté, contre Dieu sait quels “bénéfices” immoraux, que leur pays serve de tête de pont américaine, puis de proxy de l’OTAN, contre Moscou.

      L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe n’a été que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ce n’est pas la Russie qui l’avait précédemment rempli à ras bord.

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  • Je pense que les objectifs de la Russie dorénavant après avoir subi des attaques a partir des oblasts proches de la Russie et des nouveaux oblasts l’oblige stratégiquement a élargir les exigences territoriales …on voit bien qu’Odessa met en danger Sebastopol ….et pourrait devenir une base de l’OTAN….idem pour Kharkov versus Belgorod, etc….Dnipro versus Zapa….et Nicolaiev versus Kherson….la Russie est quasiment contrainte de recosntituer la Novorussie et de neutraliser l’Ukraine russophone restante….au mieux l’ouest doit être laisse aux polonais et qui vont s’infliger un bâton merdeux et contaminer l’UE avec …

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    • Peut-être… mais, de toute façon, et je le dis depuis quatorze mois, la démilitarisation et, plus encore, la dénazification de l’Ukraine, exigent l’occupation totale du territoire.

      Je le rappelle d’ailleurs clairement dans cet article.

      Personne ne pourra garantir que ce qui restera de l’Ukraine n’adhérera pas à l’OTAN et, comme vous le soulignez, rien que le nord-est du pays, pourvu de bases militaires occidentales, mettrait encore plus en danger Moscou qu’elle ne l’était avant l’invasion du 22 février 2022.

      Moscou ne laissera rien à l’OTAN (Pologne et Hongrie), pas même des miettes. Ce serait contraire à ses intérêts vitaux.

      Le saillant de Kovel, par exemple, dans le nord-ouest, ou la Ruthénie, sont des régions stratégiques.

      La géographie fait loi.

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  • Le tableau dressé est parfait, je pense assez idéalisé de ce fait. Il attribue au président Poutine le mérite d’avoir construit un projet géopolitique complet dont il conduit l’accomplissement à la perfection. La réalité est toujours plus prosaïque – l’homme d’état, s’il en est un, réagit aux défis instantanés, crée un vecteur, définit un début de trajectoire qui se confirmera ou non en fonction des contraintes “thermodynamiques” fondamentales et aussi des fluctuations statistiques locales. Mon commentaire est de l’ordre général, seul le temps permettra d’y voir un peu plus clair, mais jamais parfaitement clair. Ce bémol ne diminue en rien mon admiration pour l’action du président Poutine, dont la capacité d’anticipation et de travail et d’effort continus dépassent largement tout ce qu’on a pu observer dans l’histoire moderne après 1945. Merci à l’auteur pour cette présentation intéressante.

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    • Mais attention, Poutine n’est pas seul.

      Ce n’est pas tant son projet que celui de l’Etat russe, visible (Etat légal) et invisible (services secrets au sens large).

      Washington est trop lisible, prévisible… Même le fameux Zbigniew Brzeziński, dans “Le Grand Echiquier” (1997), est trop explicite, notamment à propos de l’Ukraine.

      Vous me direz, Alexandre Douguine aussi, dans son “Foundations of Geopolitics” (1997), est trop explicite… mais lui était bien moins connu, bien moins visiblement connecté au pouvoir, et bien moins représentatif (a priori) de la véritable politique étrangère de son pays.

      Et personne ne l’a lu, à l’époque, ni n’a compris que ce qu’il exprimait avait ses racines dans les tréfonds de l’Etat russe, de l’Etat invisible russe, précisément.

      Ce sont vraiment deux façons de faire qui s’opposent, ici, et c’est la manière russe qui s’est avérée la plus efficace.

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  • Valdaï, le koan du samouraï
    Douguine nous en donne la définition (p.357) : « Quand on les interprète dans leur sens original, les mots perdent du sens, de nombreuses nuances sémantiques se dispersent ou s’évaporent complétement. Alors est atteint l’objectif choisi : l’ennemi est dans la confusion, et l’observateur attentif aura découvert l’existence d’une pensée non duelle, vide. C’est semblable à une figure de taekwondo ou de judo ; l’opposant est instantanément désarmé, et il passe sans comprendre comment cela s’est produit, de la posture verticale à l’horizontale ».
    Les règles du Zen préfèrent ne rien connaître de l’ennemi, car la véritable lutte est non lutte, la véritable action est non-action, tout ce que dit Poutine est koan et plus la situation est élèvée, difficile, plus les koans ne communiquent rien.
    Exemple d’un célèbre koan : « Recherchez la liberté et vous deviendrez esclave de vos désirs, recherchez la discipline et vous trouverez la liberté ».
    En 2014, après le référendum en Crimée, Novorossia se soulève contre Kiev en espérant une intervention militaire de Moscou. Que fait Poutine ? Douguine nous explique : « Tout trouve sa place : sauver la Novorossia signifie abandonner Novorossia, mais abandonner la Novorossia sous-entend lui apporter le soutien nécessaire. Si on répète quelques fois ce schéma paradoxal, on obtient plus précisément celui de notre politique au Donbass ».
    Valdaï rappelle que les oxydantaux doivent comprendre que l’unité de la Grande Europe de Lisbonne à Vladivostok est possible à condition de saisir que les Russes ne conçoivent pas les valeurs de l’Occident, parce que la russie est une civilisation souveraine et autonome, et non objet de colonisation de l’Occident…Qu’est-ce que tout cela ? Le koan sophistiqué de Valdaï.
    Poutine est par conséquent (Quand on gratte un russe apparaît un tatar) plus proche de Matsuo Bashô (1644-1694), moine bouddhiste zen célèbre pour ses koans et haikus que de Sun Tzu, quoiqu’il combine très bien la psychologie du jeu de go et de celui des échecs, sa forme dans ce haïku :
    « Herbes de l’été.
    Des valeureux guerriers
    La trace d’un songe ».

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    • Tout à fait.

      Mais, de toute manière, la civilisation russo-orthodoxe puise à nombreuses, différentes et complémentaires traditions.

      Sun Tzu n’aurait rien trouvé à redire à Matsuo Bashō, et inversement, ce dernier admirait Sun Tzu.

      Je vous livre une déclaration de notre ami, que Poutine connaît forcément : “Ne cherchez pas les sentiers des anciens ;
      Cherchez ce que les anciens cherchaient.”

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  • C’est plus simple que cela. L’Ukraine jadis fabriquée par Moscou l’a trahi. Moscou reprend les terres russes. Odessa est à portée de canon.

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    • On peut le résumer ainsi, mais il faut toujours entrer dans les détails pour comprendre du mieux possible ce qui se passe… Rien n’est jamais aussi simple, hélas.

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  • je pense que si l’armée russe va jusqu’à la frontière polonaise, c’est parce que celle-ci se sera avancée vers l’est (région de Lvov) : les polonais prétexteront de la menace russe pour le faire (vraisemblablement avec l’accord des russes qui préférent sans doute que cette région soit polonaise plutôt que ukrainienne)…
    La situation actuelle permet aux russes d’user les ukrainiens qui sont poussés par l’OTAN à aller se faire hacher par l’artillerie russe. Face à une telle disproportion de puissance de feu, résister jusqu’au bout est tout simplement suicidaire (à l’image des régiments français face aux mitrailleuses allemandes ou les régiments allemands face aux 75 français à schrapnel en 1914).
    Les recombinaisons d’alliances et d’échanges suite à la coupure des liens Europe-/Russie voulue par les USA va permettre un décollage des pays riverains de l’Océan Indien).

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    • Il est clair que la Pologne souhaiterait occuper une partie de l’ouest ukrainien, mais la Russie n’a aucun intérêt à la laisser faire. Au contraire, comme je l’explique ici : https://twitter.com/MarcLegrand_Zav/status/1646909604561813504

      Le saillant de Kovel ne doit pas tomber dans l’escarcelle de Varsovie, c’est-à-dire, de facto, dans celle de l’OTAN.

      D’ailleurs, d’une façon générale, aucun territoire ukrainien ne doit être occupé par un Etat membre de l’OTAN, sans quoi il pèsera toujours une menace sur la sécurité nationale russe.

      Le Kremlin le sait très bien, mais ne peut pas décemment communiquer en déclarant que le but ultime est de camper le long de la frontière polonaise ; la propagande occidentale profiterait de l’occasion pour dénoncer les “menées impérialistes” russes.

      Même problème avec la Hongrie (elle aussi membre de l’OTAN) et la Transcarpatie, ou Ruthénie, comme je l’explique ici : https://twitter.com/MarcLegrand_Zav/status/1646944027814535188

      C’est un verrou stratégique… le rendre à la Hongrie, et donc à l’OTAN, constituerait une erreur stratégique majeure de la part de Moscou.

      Voilà pourquoi je ne prends pas au sérieux ces rumeurs de rétrocessions de territoires, dans l’ouest ukrainien, par la Russie, une fois l’entité de Kiev vaincue et occupée.

      Par contre, je crains qu’une fois que l’armée russe pourra avancer rapidement vers l’ouest ukrainien, l’armée polonaise entre dans cette région, comme vous le suggérez, et occupe le terrain, prétextant une raison de sécurité alors qu’elle agira sur ordre de Washington.

      Si cela advient et que l’armée russe tente de la repousser, l’article 5 (du traité de l’Atlantique nord) ne s’appliquera pas forcément, car Varsovie ne sera pas attaquée en ses frontières. Mais comme on a affaire à des manipulateurs qui font fi du droit tous les jours, il faut s’attendre à tout.

      Et c’est là qu’un conflit généralisé pourrait bien débuter.

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      • merci de votre réponse.
        le saillant de Kovel, n’est-ce pas un noeud ferroviaire objet de l’offensive Broussilov en 1916 ?
        Toutefois, la Russie aura-t-elle les moyens d’occuper cette partie de l’Ukraine qui risque de lui être hostile (comme cela l’a été après guerre jusque dans les années 50, alors que les Polonais pourraient faire le nettoyage des bandéristes ?).
        Pour la Ruthénie, la Hongrie, certes membre de l’OTAN, n’est pour autant pas anti-russe comme l’est la Pologne.

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        • Oui, c’est bien ça.

          L’on retrouve le saillant de Kovel dans plusieurs grandes batailles, à travers les siècles. C’est à la fois une zone géographique et une singularité géologique, ainsi qu’un noeud ferroviaire, entre autres, qualité due à sa position stratégique.

          Moscou doit occuper l’ouest ukrainien. Quant aux populations les plus hostiles, elles auront le temps de quitter la région avant l’arrivée de l’armée russe. Compter sur l’armée polonaise pour faire le boulot est trop hasardeux, d’autant qu’un conflit dans cette partie du pays servirait encore de prétexte à l’envoi de troupes venant d’autres Etats membres de l’OTAN, ce qui ne ferait qu’envenimer le problème.

          Pour la Hongrie, moins hostile que Varsovie ou non, cela n’est pas d’un grand secours pour Moscou… car rendre la Ruthénie à la Hongrie, c’est la rendre à l’OTAN, laquelle y postera aussitôt des troupes en face de l’armée russe. Et rebelote !

          Tout Etat membre de l’OTAN est une tête de pont de Washington, alors autant ne pas agrandir la superficie de l’Alliance atlantique en cédant des territoires à tel ou tel de ses membres.

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  • Analyse très interessante. Merci Marc Legrand.

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  • Répondre est un verbe transitif indirect. Il ne peut pas se construire au passif. Une question ne peut pas “être répondue”.

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    • Pas du tout.

      Le verbe “répondre” est, selon les cas, transitif indirect, certes, mais aussi intransitif et, surtout, transitif direct. Même le Wiktionnaire en convient : https://fr.wiktionary.org/wiki/r%C3%A9pondre

      Une question peut donc être répondue, comme un oeuf est pondu. 🙂

      Ce point de détail réglé, qu’avez-vous pensé du fond de l’article ?

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    • La Chine n’oublie pas et est patiente. Je ne sais pas comment mais il est évident que l’amitié russo-chinoise ne tiendra pas. Une fois que Poutine l’aura emporté en Europe il y aura un tel déséquilibre avec la Chine que l’amitié sera une domination, à moins que les nouvelles forces politiques d’Europe et États uniennes ne rejoignent Poutine ? Et les autres pays ? Aucun n’aime vraiment la Chine.

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      • Je ne dis pas que ça ne tiendra pas, mais pas longtemps aux conditions et situation actuelles.

        Mais avant ça, il y aura sans doute une guerre sino-américaine.

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  • ” il ne vous reste plus qu’une option, pousser les américains et les chinois à se battre pour ramasser les ensuite les morceaux ” : c’est rusé en apparence mais extrêmement risqué ! Qu’est ce qui arrive si la Chine est défaite par les E U ? La Russie sera alors seule face aux E U . La chose la plus prudente est pour la Russie de s’ allier à la Chine pour au moins lui permettre d’arracher un match nul.

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    • L’option d’une guerre sino-américaine n’est envisageable, dans l’idéal, qu’après la résolution du conflit russo-ukrainien, voire de (presque) tous les problèmes rencontrés par la sécurité nationale russe.

      Cette guerre peut d’ailleurs survenir dans cinq, dix, ou vingt ans. Rien ne presse, donc, tant que Washington et Pékin sont occupées à se chamailler dans le Pacifique.

      Mais le moment viendra où il faudra neutraliser la Chine.

      Une défaite de Pékin me semble peu probable… car cela signifierait que la Chine s’est laissée ravager sans utiliser ses armes nucléaires contre les Etats-Unis.

      Ne perdons pas de vue qu’en cas de guerre entre Pékin et Washington, la Russie aidera la première, ce qui lui permettra, en dosant son effort, de manoeuvrer l’évolution et l’issue du conflit dans le sens de ses intérêts (un plan mûri de longue date, s’entend).

      Sinon, je suis bien d’accord qu’une guerre sino-américaine, cette année, serait très prématurée et, de ce fait, tout aussi risquée.

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  • J’aurais bien aimé avoir votre analyse sur la situation dans la Baltique qui avec l’adhésion de la Finlande à l’OTAN et celle prochaine de la Suède devient un lac otanien qui menace St Petersburg et Kaliningrad, sans parler, au nord du cercle polaire, de la péninsule de Kola.

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    • Sur la Baltique, j’avais écrit ceci : https://twitter.com/MarcLegrand_Zav/status/1620902089563205632

      Et sur la Finlande, ceci encore : https://twitter.com/MarcLegrand_Zav/status/1650880152530821127

      Pour moi, l’adhésion à l’OTAN de la Finlande constitue une erreur stratégique majeure commise par Washington et Helsinki… la région nord-ouest de la Russie est soudainement devenue le cinquième “ventre mou” de l’étranger proche russe (après l’Ukraine, le Caucase, le Kazakhstan et la frontière sino-russe, ou fleuve Amour).

      A moyen terme, cela pourrait conduire à une nouvelle guerre.

      Surtout si l’OTAN y déploie des armes à longue portée, bien sûr.

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      • Les Finlandais ne sont pas dans la rationalité. Pour eux tout commence le 24.2.2022 et ils croient revivre la guerre d’hiver de 1939-40. Tous les medias, tous les politiciens sont chauffés à blanc coontre la Russie. Aux législatives d’avril l’opposition à l’otan et à des bases militaires ne représentaient que1 pct des suffrages exprimés.

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        • leur gouvernement n’a surtout pas demandé l’avis de sa population sur une décision particulièrement engageante…

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  • GLOIRE À LA RUSSIE 🇷🇺✊🌟👍✌️. MERÇI BCOUP POUR LES INFOS

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      • Vous pensez vraiment que Poutine veut “: détruire les économies japonaise, européenne et étasunienne”.
        Ne serait ce pas plus intéressant pour la Russie que ces pays soient en bonne santé, pour avoir avec eux des échanges économiques qui amèneraient de la richesse, autant à la Russie qu’à ces pays?

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        • Les échanges économiques avec l’Occident, on voit où ça a mené la Russie… comment voulez-vous commercer avec des voyous sans parole ?

          Détruire les économies japonaise, européenne et étasunienne permettra à Moscou de se débarasser d’encombrants adversaires, voire d’ennemis.

          Il s’ensuivra, dans l’idéal, de profonds bouleversements politiques, économiques et sociaux, au sein même de ces nations… et alors seulement, la Russie pourra peut-être reprendre des échanges commerciaux juteux avec ces Etats.

          Poutine ne souhaite pas mettre ces pays à bas par cruauté, mais parce que c’est une voie moins risquée qu’une guerre ouverte dont personne ne sortirait gagnant.

          Si les “élites” occidentales étaient moins orgueilleuses, jamais une telle opportunité ne serait survenue, pour le Kremlin, de se servir des propres sanctions économiques de l’Occident pour plomber les économies entremêlées de ce dernier.

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          • Je pense la même chose que vous à ce sujet et c’est exactement ce que j’ai écris dans un fil sur Telegram. Alors que certains espèrent que Poutine viendra nous sauver de la main mise diabolique du délire progressiste occidental, pour ma part je pense qu’il s’en fiche. Poutine ne va pas prendre le risque d’envenimer les choses, même s’il a de nombreux soutiens en occident, il ne nous doit rien.

            Poutine est un type rationnel avec un grand sang froid. Ses actions sont réfléchies, pesées et élaborées avec une grande finesse et surtout une projection à très long terme. La projection à long terme l’occident l’a oublié depuis qu’ils sont obsédés par les retours sur investissements en 5 ans !

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            • Exactement.

              Poutine ne nous doit rien et c’est à nous de libérer nos pays respectifs de la pègre mondialiste.

              Il pense : “La Russie d’abord !” et nous serions bien inspirés de procéder ainsi, en France, pour commencer.

              Enfin, oui, Poutine réfléchit à court, moyen et long terme à la fois. Il a une vision, une “certaine idée de la Russie”. 🙂

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        • Je suis d’accord avec vous (@Pelo) ! Il est plus intéressant pour la Russie que ces pays recouvrent la santé (on vit tous sur la même planète). Les dirigeants occidentaux sont certes des criminels contre l’humanité en qui on ne peut avoir aucune confiance, mais ceci ne durera pas. Toute cette cabale criminelle occidentale va s’écrouler, soit déchues par leurs propres populations, soit d’une autre manière, et des gens de bonne foi les remplaceront. Je ne vois pas l’interêt d’un monde dans lequel la Russie devrait maintenir ses concurrents (principalement occidentaux) dans la misère afin de pouvoir s’épanouir. Ça reviendrait à faire comme les USA ont fait jusqu’à présent mais en changeant de pôle. Je vois plutôt la solution dans l’élimination des « élites » criminelles de cette planète afin qu’on puisse enfin y jouer un jeu gagnant/gagnant. Car ce ne sont pas les peuples qui sont mauvais, c’est une poignée de marionnettistes psychopathes qui causent ce que l’on sait.

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          • n’a jamais été aussi puissant.

            Gardons-nous de prendre nos désirs pour la réalité.

            Moscou n’a pas besoin de maintenir qui que ce soit dans la misère, l’Occident a fait cela très bien tout seul (Bruno Le Maire, en France, par exemple).

            L’Occident, en prenant des sanctions économiques et financières, particulièrement perfides, contre la Russie, s’est tiré une balle dans le pied. Poutine serait idiot de ne pas en profiter pour retourner la situation contre l’Occident qui veut détruire la Russie.

            Vous le voyez mieux, l’intérêt, ici ? Il est vital. Vous auriez voulu qu’il ne fasse rien et laisse son pays se faire dévorer.

            Nos économies se relèveront et nos dirigeants, s’ils sont encore là, y regarderont à deux fois avant de s’attaquer à nouveau à l’Ours.

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