Après s’être penché sur les liens entre nazisme et nationalisme ukrainien, il est important de revenir sur la création de la Ligue Anti-Communiste Mondiale pour comprendre que la guerre actuelle avec toute sa propagande n’est qu’une continuité de la guerre froide 2.0 provoquée par et pour l’existence et le renforcement de l’OTAN.

4ème congrès de la Ligue anti-communiste mondiale

Fondée à Taiwan par Tchang Kaï-Chek, le révérend Moon et des criminels de guerre nazis et nippons, la Ligue anti-communiste mondiale (WACL) a d’abord été utilisée sous Nixon pour étendre les méthodes de contre-insurrection en Asie du Sud-Est et en Amérique latine.

Sept chefs d’État participaient alors à ses travaux. Elle a connu une nouvelle vitalité sous Reagan, devenant un instrument conjoint du complexe militaro-industriel états-unien et de la CIA dans la Guerre froide. Elle fut alors en charge des assassinats politiques et de la formation des contre-guérillas dans toutes les zones de conflits, y compris en Afghanistan où elle était représentée par Oussama Ben Laden.

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les services secrets états-uniens retournent des agents nazis, fascistes et oustachis pour créer un réseau anti-communiste, le stay-behind[1]. Si les agents recrutés dans les États de la future Alliance atlantique avaient vocation à rester secrets, ceux des États passés sous contrôle soviétique devaient au contraire agir publiquement. Une internationale fasciste est donc constituée, en 1946, pour coordonner l’action des agents originaires de l’Est immigrés à l’Ouest : le Bloc anti-bolchévique des nations (Anti-Bolshevik Bloc of Nations – ABN). Fascistes ukrainiens, hongrois, roumains, croates, bulgares, slovaques, lituaniens etc. se réunirent sous la houlette de Yaroslav Stetsko. Ancien leader collaborationniste en Ukraine, Stetsko est considéré comme responsable du massacre de 700 personnes, majoritairement juives, à Lvov le 2 juillet 1941.

Huit ans plus tard, à l’issue de la guerre de Corée, les États-Unis prennent le relais de la France en Indochine[2]. Le président Eisenhower met en place un système régional de défense dirigé contre l’URSS et la Chine. Le 8 septembre 1954, l’OTASE est créée sur le modèle de l’OTAN. Elle regroupe l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Le 2 décembre, le dispositif est complété par un traité de défense bilatéral États-Unis-Taiwan[3]. Parallèlement, la CIA, sous la direction d’Allen Dulles, structure les services de renseignement de ces États et met en place une organisation de contact entre les partis anticommunistes de la région. C’est ainsi que se constitue, autour de Tchiang Kaï-Chek lui-même, une Ligue anticommuniste des peuples d’Asie (Asian People’s Anti-Communist League – APACL).

Fondation de la WACL, 1967

Outre le président taiwanais Tchang Kaï-Chek, l’APACL compte dans ses rangs Pak Chung Hee, futur président de la Corée du Sud ; Ryiochi Sasakawa, un criminel de guerre devenu milliardaire et bienfaiteur du parti libéral japonais ; et le révérend Sun Myung Moon[4], prophète de l’Église de l’unification. Ainsi que le général Prapham Kulapichtir (Thaïlande), le président Ferdinand Marcos (Philippines), le prince Sopasaino (Laos)[5] ; le colonel Do Dang Cong (représentant le président Nguyen Van Thieu, Vietnam), etc.

L’APCL est totalement contrôlée par Ray S. Cline, alors chef de poste CIA à Taiwan et futur sous-directeur de la CIA[6]. Elle édite l’Asian Bulletin, dont la rédaction est confiée à Michael Lasater, futur responsable du département Asie de la Fondation Héritage[7].

Dès 1958, président du Bloc anti-bolchévique des nations (ABN), participe à Taipei aux conférences annuelles de la Ligue anticommuniste des peuples d’Asie (APACL). Cline et Stetsko supervisent la fondation de la Political Warfare Cadres Academy de Taiwan, une institution chargée de former les cadres du régime de Tchang Kaï-Chek à la répression anticommuniste. L’académie est le pendant asiatique de la Psychological Warfare Center de Fort Bragg (USA) et de la School of Americas de Panama[8].

Progressivement, la CIA forme un réseau de groupes politiques et d’instructeurs en contre-insurrection à l’échelle mondiale. En 1967, l’ABN et l’APACL fusionnent sous l’appellation Ligue anti-communiste mondiale (World Anti-Communist League – WACL) et étendent leurs activités à l’ensemble du « monde libre ». Parmi les nouveaux adhérents, on relève Los Tecos ou Légion du Christ-Roi, formation fasciste mexicaine constituée pendant la Seconde Guerre mondiale. La Ligue connaît un premier essor dans les années 73-75 lorsque Richard Nixon et son conseiller de sécurité Henry Kissinger siègent à la Maison-Blanche.

Son financement est grassement assuré par l’intermédiaire de l’Église de l’Unification. Cependant, cette réalité n’est plus assumée publiquement à partir de 1975. Le révérend Sun Myung Moon prétend alors rompre avec la Ligue, mais continue à exercer son leadership via son représentant japonais Osami Kuboki.

Le rôle de la WACL dans la réalisation des Plans Phoenix (1968-71) et Condor (1976-77), prévoyant l’assassinat de milliers de personnes suspectées de sympathies communistes en Asie du Sud-Est et en Amérique latine est encore insuffisamment documenté.

L’Opération Phoenix a probablement été mise en œuvre au Vietnam par la Joint Unconventionnal Warfare Task Force du major général John K. Singlaub, qui devint ultérieurement le président de la WACL. Cependant Singlaub a toujours nié son implication dans cette opération.

Par ailleurs, le général Hugo Banzer Juarez, qui imposa sa dictature en Bolivie de 1971 à 1978, présida la branche latino-américaine de la WACL. Il organisa un plan d’élimination systématique de ses opposants communistes, en 1975. Le Plan Banzer fut présenté, comme un modèle à suivre, lors d’une réunion latino-américaine de la WACL à Assomption, en 1977, en présence du dictateur du Paraguay le général Alfredo Stroessner. Une motion visant à procéder identiquement à l’élimination dans toute l’Amérique latine des prêtres et religieux adeptes de la théologie de la libération fut présentée par la délégation paraguayenne et adoptée par la conférence mondiale de la WACL, en 1978[9].

De même, on ignore précisément le rôle de la WACL dans la stratégie de la tension qui frappa l’Europe à cette période. Le Français François Duprat, fondateur d’Ordre nouveau, l’Italien Giorgio Almirante, fondateur du MSI, l’Espagnol Jesus Palacio, fondateur du CEDADE, le Belge Paul Vankerhoven, président du Cercle des nations et d’autres encore y ont milité. Et c’est la Ligue qui exfiltre Stefano delle Chiaie, lorsque la justice italienne le recherche pour terrorisme, vers la Bolivie d’Hugo Banzer, où il est immédiatement nommé adjoint de Klaus Barbie à la tête des escadrons de la mort.

Enfin, on dispose de peu de documentation sur le rôle de la WACL dans la guerre du Liban. Tout au plus sait-on qu’elle a recruté les mercenaires intégrés dans les rangs des milices chrétiennes de l’ancien président Camille Chamoun, en 1975, quelques semaines avant que n’éclate le conflit.

En entrant à la Maison-Blanche, en 1977, Jimmy Carter souhaite mettre fin aux pratiques sordides de ses prédécesseurs. Il nomme l’amiral Stanfield Turner à la tête de la CIA et s’applique à renverser les régimes autoritaires d’Amérique latine. C’est une période de vaches maigres pour la WACL qui n’est plus financée que par ses adhérents. Elle devient alors le repaire des anti-Carter préparant des jours meilleurs et noue spontanément des relations avec la principale organisation anti-Carter aux États-Unis, la Coalition nationale pour la paix par la force (National Coalition for Peace Through Strength). Ce front du refus est une émanation de l’American Security Council, que le président Eisenhower désignait sous le terme de « complexe militaro-industriel »[10]. Il est co-présidé par le général Daniel O’Graham[11], qui participa avec George H. Bush à la réévaluation de la menace soviétique au sein de la Commission Pipes dite Team B[12] et par le général John K. Singlaub[13].

De nombreux responsables de la Ligue s’impliquent dans les Comités de campagne pour l’élection de Ronald Reagan. Pour beaucoup, le gouverneur républicain de Californie n’est pas un inconnu. En effet à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il participa comme porte-parole de la Croisade pour la liberté (Crusade for Freedom) à la levée de fonds nécessaire à l’installation aux États-Unis pour l’immigration d’Européens de l’Est fuyant le communisme, en réalité pour le transfert des nazis, fascistes et oustachis membres du Bloc anti-bolchévique des nations (ABN). Quant au vice-président George H. Bush, c’est aussi un ami. Il a été, en qualité de patron de la CIA, le chef de l’Opération Condor.

Dès l’arrivée de Ronald Reagan et de George H. Bush à la Maison-Blanche, la WACL retrouve sa vigueur et reprend son développement. Les contacts précédents portent leurs fruits. Le complexe militaro-industriel états-unien prend en charge la création d’une section états-unienne de la WACL sous la dénomination Conseil pour la paix mondiale (Council for World Freedom – USCWF). Le général John K. Singlaub en est président tandis que le général Daniel O’Graham en est vice-président. Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Le complexe militaro-industriel s’empare de la WACL pour en faire l’outil central de la répression anti-communiste mondiale. Singlaub est donc élu président de la WACL.

La Ligue agit tous azimuts :

Pour combattre la présence soviétique en Afghanistan, l’American Security Council finance[14] une section thématique de la WACL : le Comité pour un Afghanistan libre (Committee for a Free Afghanistan) dont le siège social est hébergé par la Fondation Héritage. L’opération est lancée à l’occasion d’une visite officielle aux États-Unis de Margaret Thatcher et Lord Nicholas Bethell, chef de département au MI6. Elle est dirigée par le général J. Milnor Roberts. Le Comité participe directement à l’aide logistique aux « combattants de la liberté » décidée par le directeur de la CIA William Casey[15] et gérée par Oussama Ben Laden[16]. La liaison entre la WACL et l’homme d’affaire saoudien est assurée par un des collaborateurs du géant des travaux publics, le Saudi Bin Laden Group, sheik Ahmed Salah Jamjoon, et par un ancien Premier ministre du Yémen du Sud[17]

Aux Philippines, la WACL est représentée par le président Marcos. Mais lorsque celui-ci est renversé, en 1986, John K. Singlaub et Ray Cline se rendent sur place pour y choisir de nouveaux correspondants. Ils mettent en place une unité paramilitaire de contre-guérilla et jettent leur dévolu sur le général Fidel Ramos[18] de Frank Carlucci[19], George H. Bush et des Ben Laden.

Pour combattre la révolution sandiniste au Nicaragua, la WACL installe une base arrière dans la propriété de John Hull au Costa Rica avec des instructeurs argentins. Elle utilise aussi les facilités offertes au Honduras par le chef d’état-major, le général Gustavo Alvarez Martinez, qui recrute des mercenaires en utilisant la couverture humanitaire de Refugee Relief International.

Au Guatemala, la WACL compte sur Mario Sandoval Alarcon leader du Mouvement de libération nationale. Sandovan, qui fut vice-président de 74 à 78, est le seul vrai maître du pays, le général-président Romeo Lucas Garcia n’étant qu’une marionnette. Il met en place des escadrons de la mort qui feront plus de 13 000 victimes en cinq ans.

Au Salvador, la WACL s’appuie sur Roberto d’Aubuisson, qui a été formé à l’académie taiwanaise et dispose de l’aide des Guatémaltèques. Il devient le patron de l’ANSESAL, équivalent local de la CIA, et le leader d’une formation d’extrême droite paramilitaire, le parti républicain nationaliste (ARENA). D’Aubuisson met en place des escadrons de la mort et assassine notamment l’archevêque Oscar Romero.

Les généraux Harry Aderholt et John Singlaub (A droite), membres du Comité secret pour la défense de la liberté.

Mais le succès de la WACL sera aussi sa chute. En 1983, le sous-secrétaire à la Défense Fred C. Ikle[20] créé au Pentagone un comité secret de huit experts, le Conseil pour la défense de la liberté qu’il place sous la présidence du général John K. Singlaub[21]. On sait que le Comité modélise l’intervention secrète en Afghanistan et en préconise l’extension au Nicaragua, à l’Angola, au Salvador, au Cambodge et au Vietnam, mais le détail de son action est insuffisamment documenté.

En 1984, Ronald Reagan choisit de confier à la Ligue en général et à John Singlaub en particulier l’ensemble des financements privés de l’Irangate, sous l’autorité directe du colonel Oliver North au Conseil de sécurité national. Le scandale, lorsqu’il éclate, en 1987, balaye tout sur son passage et détruit la WACL.

Jérémy Poizza

Annexes

Liste partielle des membres de la World Anti-Communist League (WACL) établie par Scott Anderson et Jon Lee Anderson (publiée dans Inside The League, Dodd Mead & Company éd., 1986) :

NomPaysResponsabilités
Mario Sandoval AlarconGuatemalaAncien vice-président du Guatemala
Giorgio AlmiranteItalieFondateur du MSI
John M. AshbrookÉtats-unisReprésentant de l’Ohio
Carlos Barbieri FilhoBrésilAncien procureur de Rio et Président de Oxford Group au Brésil
Ivor BensonAfrique du S.Correspondant du Liberty Lobby
St C. de BerkelaarPays-BasEx-SS
Lady BirdwoodRoyaume-UniSecrétaire générale de la british League for European Freedom
Jurgis BobelisLituanieColonel de l’état-major général. Officier des affaires spéciales sous le ministère de la défense.  Président du syndicat des volontaires des créateurs de l’armée Lituanienne à Chicago.
Dr Anton BonifacicCroatieAncien directeur des affaires culturelles du gouvernement d’Ante Pavelic
Anthony BouscaremÉtats-unisProfesseur à l’university Le Moyne
Francisco Buitrago MartinezNicaraguaResponsable de la police secrète de Somoza. Assassiné par les Sandisnistes en 1978
Eric ButlerAustraliePrésident de l’Australian League of Rights
Adolfo CaleroNicaraguaPrésident du Front démocratique du Nicaragua
John CarbaughÉtats-unisAncien assistant parlementaire du sénateur Jesse Helms
Walter ChopiwskyjUkraineNational Captive Nations Committee
Chirila CiuntuRoumanieAncien membre de la Garde de fer
Ray ClineÉtats-unisAncien officier de l’OSS, chef de station CIA à Taïwan (1958-1962), Directeur adjoint de la CIA (1964-67), chercheur au Center for Strategic and International Studies (CSIS)
Robert CloseBelgiqueSénateur
Roberto GordonGuatemalaAssistant de Sandoval Alarcon
Pastor CoronelParaguayChef de la police secrète
Adolfo CuellarEl SalvadorAssassiné en 1981
Roberto d’AubuissonEl SalvadorLeader du parti Arena. Suspecté de l’assassinat de Mgr Romero
Stefano Delle ChiaieItalieTerroriste en Italie, puis assistant de Klaus Barbie en Bolivie
Do Dang CongSud VietnamColonel, conseiller du président Thieu
Lev DobrianskyUkrainePrésident du National Captive Nations Committee
Ivan DocheffBulgarieAncien leader fasciste, proche d’Hitler. Naturalisé États-unien. Responsable du Republican Heritage Groups Council
Robert DornanÉtats-unisReprésentant de Californie
Lee EdwardsÉtats-unisPrésident du cabinet de relations publiques Lee Edwards & Associates
John FisherÉtats-unisPrésident de l’American Security Council
Herman Landivar FloresBoliviePoliticien et Ecrivain Bolivar
Roger FontaineÉtats-unisMembre de l’American Security Council et éditorialiste au Washington Post
Paul FrommCanadaHistorien négationniste
Jon GalsterDanemarkLeader du Mouvement du 9 avril qui soutint l’invasion nazie en 1940
Lewis GannRoyaume-UniExpert chargé de l’Afrique du Sud à la Hoover Institution
Jake GarnÉtats-unisSénateur de l’Utah
Mihail GheorgiuRoumanieMembre de la Garde de fer
Rom GostickCanadaLeader du Christian Action Movement, éditeur du Canadian Intelligence Service
Daniel O. GrahamÉtats-unisGénéral. Ancien directeur de l’US Defense Intelligence Agency. Proche du révérend Moon
Elmore GreavesÉtats-unisResponsable de l’organisation ségrégationniste Citizens Council of Mississippi
Nicholas Mihanovich GuerreroArgentineIndustriel
Raimundo GuerreroMexiqueLeader des Tecos
Tor HadlandNorvègeLeder de l’Action Front
Billy James HargisÉtats-unisPrésident de la Christian Anti-communist Crusade
Heinrich HartleAllemagneCollaborateur d’Alfred Rosenberg et responsable des Jeunesses hitlériennes
Stejpan HeferCroatieAncien gouverneur de la province de Baranja durant le régime d’Ante Palevic. Supposé mort en Argentine, en 1973.
Jesse HelmsÉtats-unisSénateur de Caroline du Nord
Bruce HerschensonÉtats-unisConseiller spécial adjoint du président Richard Nixon
Duncan HunterÉtats-unisReprésentant de Californie
Bert HurlbutÉtats-unisPétrolier texan. Administrateur du National Conservative Political Action Committee (NCPAC)
Hans HuynAllemagneDéputé au Bundestag
Reed IrvineÉtats-unisPrésident de Accuracy in Media (AIM). Proche du révérend Moon
Ahmed Salah JamjoonArabie saouditeReprésentant le Middle Eastern Solidarity Council. Saudi Bin Laden Group.
Ivan JelicCroatieUstachi
Walter JuddÉtats-unisParlementaire du Minnesota
David KeeneÉtats-unisPrésident de la World Youth Crusade for Freedom et de la John Birch Society’s Young Americans for Freedom
Jill KnightRoyaume-UniParlementaire
Yoshio KodamaJaponEmprisonné en 1930 pour l’assassinat du Premier ministre. Criminel de guerre. Fondateur du Parti démocratique libéral. Parrain d’un clan Yakuza. Financier du Shokyo Rengo. Impliqué dans le scandale Lockheed.
John KosiakBiélorussieCollaborateur de la SS, constructeur du ghetto de Minsk. Criminel de guerre. Naturalisé États-unien. Responsable de Ethnics Americans for Nixon-Agnews.
Dimitri KasmowitchBiélorussieEx-SS. Président du Front de libération de la Biélorussie
Ku Cheng-KangTaïwanPrésident de l’Assemblée nationale
Anthony KubekÉtats-unisProfesseur de sciences politiques à l’Université de Troy, Alabama
Osami KubokiJaponLeader de l’Église de l’Unification du révérend Moon au Japon
Suzanne LabinFranceEssayiste et militante politique française anticommuniste
Wilhelm LandigAutricheEx-SS
Thomas A. LaneÉtats-unisGénéral. Président de la Mississippi River Commission
Jorge Prieto LaurensMexiqueChef de l’Inter-American Confederation of Continental Defense. Membre des Tecos
John LeBoutillierÉtats-unisParlementaire de New York
Lee Byung HeeCorée du SudColonel, directeur de la CIA coréenne dans la région de Séoul. Ministre sans portefeuille du gouvernement Park
Lee Eung-JoonCorée du SudChef d’état-major en 1949. Ministre des communications en 1955
Honkon LeeCorée du SudGénéral. Ancien ambassadeur aux Philippines et au Royaume-Uni
Ake LindstenSuèdePoliticien pro nazi, organisateur du coup d’état en Finlande en 1940 avec le corps des volontaires suédois. Représentant de la branche suédoise de la L.A.M. au congrès de l’organisation à Washington
A. Magi-BraschiItalieMajor Général
Ferdinand MarcosPhilippinesPrésident des Philippines
Guillermo Sudrez MasonArgentineGénéral
Donald MartinRoyaume-UniCorrespondant du Liberty Lobby
Theodore C. MataxisÉtats-unisBrigadier général
William MazzocoÉtats-unisInstructeur en contre-insurrection au Foreign Service Institute. Membre de CAUSA
James McClureÉtats-unisSénateur de l’Idaho
Carlos Midence PivaralGuatemalaNeveu de Sandoval Alarcon
Josef MikusTchécoslovaquieDiplomate du gouvernement Tiso
Hugo MioriBolivieHomme d’affaires. Proche de Klaus Barbie et Stefano delle Chiaie
Nazareno MolliconeItalieLeader d’Ordine Nuovo. Impliqué dans l’attentat de la gare de Bologne, en 1980.
James MorrisÉtats-unisMajor des Forces spéciales au Vietnam. Editeur du magazine de mercenaires Eagle
Robert MorrisÉtats-unisAncien conseiller parlementaire. Président de la Coalition to Restore Internal Security
Theodore OberlanderAllemagneCriminel de guerre. Ancien ministre des Réfugiés, contraint à la démission en 1961
Anton OlechinikBiélorussieReprésentant de la ligue de la libération de la Biélorussie en Australie.
Jesus PalacioEspagneLeader du CEDADE
Paul PearsonAustraliePrésident de l’Australian World Freedom League
Roger PearsonRoyaume-UniJournaliste
Blas PiñarEspagneLeader de Fuerza Nueva
Stefan PossonyEtats-UniChercheur à la Hoover Institution
Bastolme PuiggrosEspagneResponsable de ligue anticommuniste en Espagne en lien avec The Foreign Affairs
Alexander RahmistriucRoumanieEx-Garde de fer. Éditeur du magazine Potomac
Rafael RodriguezMexiqueProfesseur à l’université autonome de Guadalaraja. Membre des Tecos
Nathan RossLibériaAncien maire de Monrovia
David RoweÉtats-unisProfesseur à l’université de Yale. Ancien président du National Council of Scolars
Dinko SakicCroatieTerroriste recherché pour l’assassinat de l’ambassadeur de Yougoslavie en Suède, en 1971, et pour un attentat contre un avion civil, en 1972, ayant fait vingt-sept victimes
Alejo S. SantosPhilippinesGénéral. Gouverneur de la province de Bulacan sous la présidence Marcos
Andres Nazario SargenCubaSecrétaire général d’Alpha 66
Ryoichi SasakawaJaponCriminel de guerre réhabilité par les États-uniens. Bienfaiteur de l’OMS
Fred SchwarzÉtats-unisPorte-parole de la Christian Anti-Communist Crusade
Shin ChanCorée du SudAncien colonel de l’armée de l’air. Porte-parole du ministère de la Défense en 1975
John SimicinRoumanieEx-Garde de fer
John K. SinglaubÉtats-unisGénéral. Ancien commandant du groupe opérationnel de guerre non-conventionnelle au Vietnam. Président mondial de la WACL
Sichan SivCambodgeLeader du front de libération du peuple Khmer
Sohn Won YilCorée du SudMinistre de la Défense
Gérald SolomonÉtats-unisReprésentant de New York
Chao SopsaisanaLaosMembre de la famille royale exilé en France
Yaroslav StetskoUkrainePremier ministre sous l’occupation nazie
Alfredo StroesserParaguayGénéral. Président du Paraguay
Steven D. SymmsÉtats-unisSénateur de l’Idaho
Earl ThomasÉtats-unisAmerican Nazi Party
Paul VankerhovenBelgiqueMembre du Parlement européen. Président du Cercle des Nations
Jorge Raphael VidelaArgentineGénéral. Président de junte militaire
Walter WalkerRoyaume-UniGénéral. Ancien commandant en chef des Forces Nord de l’OTAN
Patrick WallRoyaume-UniGénéral. Ancien commandant des troupes britanniques en Irlande du Nord. Éditeur d’Intelligence International
Patrick WalshCanadaLiberty Lobby
Paul WernerAllemagneReprésentant de l’Église de l’unification du révérend Moon
Yoo HaksoungCorée du SudGénéral. Directeur de la KCIA en 1980
Talivadis ZarinsLituanieMembre du Daugavas Vanagi
source
Livre : INSIDE THE LEAGUE. HOW TERRORISTS, NAZIS, AND LATIN AMRICAN DEATH SQUADS INFILTRED THE WORLD ANTI COMMUNIST LEAGUE. 185 pages. De SCOTT AND JOHN LEE ANDERSON

[1] Gladio, sous la dir. de J. Willems, EPO éd., 1991 ; Gladio, Das Erbe des Kalten Kriesges, A. Müller, 1991

[2] L’armée française perd la bataille de Diên Biên Phu le 7 mai 1954.

[3] En outre, le 29 janvier 1955, le Congrès donne un blanc-seing au président Eisenhower. Il est autorisé à entrer en guerre pour défendre Taiwan si l’île est attaquée par les communistes.

[4] Voir ” Investigation of Korean-American Relations ” Sub-committee on International Organizations of the Committee on International relations, Chambre des Représentants, 31 octobre 1978 : Voir Révérend Moon.

[5] Le prince Sopaisano, vice-président de l’Assemblée nationale laotienne, fut interpellé à l’aéroport de Paris-Orly, le 23 avril 1971. Il transportait dans ses bagages 60 kg d’héroïne pure.

[6] Ray S. Cline avait été l’analyste de référence pour le déclenchement de la guerre de Corée. Il fut chef de poste CIA à Taipei de 1958 à 1962. Il disposait d’une couverture de directeur de l’US Naval Auxiliary Communications Center. Il devint alors sous-directeur de la CIA à la faveur du mouvement de personnel qui sanctionna le fiasco de la baie des cochons. Il a publié des mémoires : Secrets, Spies and Scholars, Acropolis Books éd., 1976.

[7] Michael Laseter était le principal responsable de l’Église universelle et triomphante (CUT) d’Elizabeth Claire. La secte fut au centre d’un scandale au milieu des années soixante-dix alors que l’on découvrit un arsenal militaire à son siège californien. C’est un de ses autres responsables qui fut nommé comme directeur exécutif de l’antenne de la WACL en Afghanistan dans les années 80.

[8] La School of Americas fut transférée ultérieurement à Fort Benning, USA. Voir exemple des élèves formés dans ce rapport.

[9] Cette opération semble avoir été conduite en lien avec Mgr Alfonso Lopez-Trujillo, qui était alors secrétaire général de la Conférence épiscopale latino-américaine (CELAM).

[10] La Coalition nationale pour la paix par la force a rassemblé 257 membres du Congrès.

[11] Le lieutenant général Daniel O’Graham fut sous-directeur de la CIA chargé des relations avec les autres agences de renseignement (1973-74), puis directeur de la DIA (1974-76). Directeur exécutif de l’American Security Council, il fut l’un des principaux avocats de la « guerre des étoiles ». Il fonda High Frontier qu’il présida jusqu’à sa mort, en 1995.

[12] En 1975, l’extrême droite accuse la CIA d’être infiltrée par les communistes et de minimiser le péril rouge. Le président Ford nomme alors George H. Bush à la direction de l’Agence et autorise une contre-expertise. « L’équipe B » est constituée par Richard Pipes. Elle publiera un rapport alarmiste qui justifiera de la relance de la course aux armements. On sait aujourd’hui que la Commission Pipes truqua délibérément les données pour ouvrir des marchés au complexe militaro-industriel.

[13] John K. Singlaub fut officier de l’OSS pendant la Seconde Guerre mondiale. Il forma la guérilla du Kuomintang de Tchang Kaï-Chek contre les Japonais. Pendant la guerre de Corée, il fut chef de poste CIA, puis, pendant celle du Vietnam, il dirigea les Bérets verts. Par la suite, il fut instructeur en contre-insurrection à Fort Benning. Admis à la retraite, il devint directeur de la formation de l’American Security Council. C’est à ce titre qu’il prit la co-présidence de la Coalition, puis la présidence de la Ligue.

[14] Le financement du Comité sera pris en relais par la Fondation nationale pour la démocratie à partir de 1984. Il reversera alors une partie des fonds reçus à des organisations humanitaires servant ses buts politiques en Afghanistan, notamment Médecins sans frontières de Bernard Kouchner et Aide médicale internationale.

[15] Les États-Unis ont délibérément déstabilisé l’Afghanistan, mais ils ont été surpris par l’ampleur de la réaction militaire de Moscou. Ils ont alors mobilisé leurs alliés pour s’impliquer dans la guerre, non pour « libérer » les Afghans, mais explicitement pour empêcher l’URSS de se tailler un couloir vers la mer d’Oman.

[16] En 1983, la WACL imprime des tee-shirts avec l’effigie d’Oussama Ben Laden et cette légende « Support the Afghan Freedom Fighter. He Fights For You ! » (Soutenez le combattant afghan de la liberté. Il se bat pour vous !).

[17] Oussama Ben Laden n’est pas présenté à l’époque comme un musulman pieux, mais comme un homme d’affaires anti-communiste choisi par le prince Turki, directeur des services secrets saoudiens, pour participer aux côté des États-Unis à la guerre contre les Soviétiques. Ben Laden s’occupe d’abord de diriger la construction des infrastructures nécessaires aux « combattants de la liberté », puis il gère l’intendance des moudjahidins étrangers qui les rejoignent. Il ne se transformera en musulman pieux que tardivement pour prendre autorité sur ces derniers.

[18] Le général Fidel Ramos sera élu président en 1992. À l’issue de son mandat, en 1998, il rejoindra le Carlyle Group.

[19] Cf. « Frank Carlucci : Diplomat, Businessman, Spy. » par Louis Wolf et William Vornberger, in Covert Action Quaterly n°27, printemps 1987.

[20] Fred C. Iklé était l’adjoint de Caspar Weinberger au Pentagone. Ce « guerrier froid » historique est aujourd’hui membre du Center for Security Policy (CSP), du Project for a New American Century (PNAC) et administrateur de la Smith Richardson Foundation.

[21] Ce comité comprend les généraux Harry Aderholt et Edward Lansdale, le colonel John Waghelstein, Seale Doss, Edward Luttwak, le major F. Andy Messing Jr et Sam Sarkessian.

STRATPOL

2 thoughts on “Collusions des nationalistes ukrainiens dans les organisations sous influence U.S.

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  • Merci pour cette synthèse fort éclairante et documentée, qui complète efficacement votre précédent texte sur les liens entre nationalisme ukrainien et nazisme..
    Les réseaux S/B ont fait parler d’eux en Italie (loge P2, banque du Vatican, attentat à Bologne…) et en Belgique (tueurs du Brabant…). En France, ils ont pâtis de la politique du Général de Gaulle, qui a fait quitter le commandement intégré de l’OTAN et évacuer les bases en 1966, et a conservé à sa main les réseaux type SAC/FOCCARD, tout en brisant l’ossature plus extrême qui avait établi des liens avec l’OAS.
    Le continuum anglosaxon, dans toutes ces activités clandestines et liberticides, est encore bien présent en Ukraine, comme vous l’avez déjà démontré précédemment.

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