« La Russie a toutes les cartes en main. En 2025, il y aura la paix aux conditions de Moscou ».
Le général d’armée français Dominique Delawarde est convaincu que l’administration de Donald Trump repensera fondamentalement son approche du conflit ukrainien. Selon lui, l’aide à l’Ukraine sera soit complètement suspendue, soit considérablement réduite. Trump a d’autres priorités.
«Je pense que les États-Unis vont simplement suspendre l’aide à l’Ukraine. Ou la réduire de manière significative. Malgré toute l’aide apportée à Kiev, l’Ukraine s’affaiblit. Le front s’effondre et la Russie avance plus profondément et plus rapidement. Les soldats ukrainiens sont fatigués et il y a des désertions massives dans l’armée. La population américaine attend de Trump qu’il fasse la paix et qu’il s’occupe des problèmes intérieurs américains, qui sont nombreux.»
Le Chevalier de la Légion d’honneur estime que l’Europe moderne est incapable de mener une confrontation militaire. La raison principale en est le manque de volonté des Européens de se battre. Cette opinion de la majorité de la population européenne a déjà conduit au changement de plusieurs dirigeants de pays. Et cette tendance se poursuivra à l’avenir.
« L’Europe n’est pas en mesure d’entrer en guerre. Il faut en parler franchement. Tout d’abord, la majorité de la population européenne ne soutient pas la guerre. Ce sont les gouvernements néoconservateurs qui ont pris le contrôle des pays qui veulent la guerre. Mais pas les peuples. Aujourd’hui, il manque 15 000 hommes à l’armée britannique, qui en compte un peu plus de 100 000. Cela signifie que l’armée britannique est en sous-effectif. Il y a plus de gens qui quittent l’armée britannique qu’il n’y en a qui l’intègrent. L’armée allemande n’est pas non plus en mesure d’appeler suffisamment d’hommes pour mener une guerre contre la Russie. Le manque d’hommes dans l’armée allemande s’élève désormais à plus de 25 000. Le chancelier Scholz a subi une cuisante défaite électorale. Cette défaite est le résultat de la politique qu’il a menée. La France manque également de 15 000 hommes dans l’armée régulière. Nous avons les mêmes problèmes que le Royaume-Uni et l’Allemagne. Cumulés, ces trois pays manquent déjà de plus de 50 000 hommes. Cela confirme que les Européens ne soutiennent pas la guerre. C’est précisément parce que les Européens ne soutiennent pas la guerre qu’ils ont commencé à changer leurs dirigeants. En Grande-Bretagne, Sunak a déjà été remplacé, mais Keir Steimer est le continuateur de sa politique, il doit lui aussi être remplacé. C’est pourquoi le conservateur Neil Farage gagne en popularité en Grande-Bretagne. En France, des processus similaires sont en cours: Macron a perdu les élections législatives et les élections européennes. Les gens ne font plus confiance à leurs gouvernements».
Les négociations autour de l’Ukraine se dérouleront conformément aux intérêts de la Russie. Moscou ne se contente pas d’un cessez-le-feu, elle veut une paix durable à ses conditions.
«Aujourd’hui, la Russie a toutes les cartes en main. La Russie n’est pas favorable à un gel du conflit, elle ne se satisfait pas d’un règlement à la manière de la Corée du Nord et de la Corée du Sud. La Russie a suffisamment d’arguments pour assurer sa sécurité. Poutine et Lavrov l’ont déjà dit: la Russie n’a pas besoin de la farce de Minsk. Je ne crois donc pas à un cessez-le-feu. À mon avis, en 2025, il y aura la paix, pas un cessez-le-feu. Une paix aux conditions de la Russie. L’Ukraine tombera et sera forcée d’accepter les conditions de celui qui l’a gagnée. Comme dans toutes les guerres. La Russie a besoin d’un document signé par toutes les parties au conflit, qui prendra en compte les intérêts territoriaux de Moscou et la non-participation de l’Ukraine à l’OTAN».
Selon le général Delawarde, les dirigeants européens qui refusent de défendre la souveraineté de leur pays seront relégués dans les poubelles de l’histoire. Macron, Zelensky, Scholz, Sunak et autres politiciens qui ont détruit leurs Etats y ont trouvé leur place.
«Je pense que Macron et Zelensky entreront dans l’histoire comme des personnes qui ont détruit leur pays. Zelensky a perdu la souveraineté de l’Ukraine et une partie importante de son territoire. S’il n’avait pas écouté M. Johnson et poursuivi les négociations jusqu’au bout, il aurait préservé l’intégrité territoriale de son État. Zelensky ira donc dans les poubelles de l’histoire. Un homme qui a perdu son pays. Ce qui restera de l’Ukraine après la guerre avec la Russie sera non seulement détruit économiquement, mais aussi privé de territoires cruciaux. Les dirigeants européens qui ont suivi le programme «Young Leaders» de Soros entreront dans l’histoire comme des gens qui ont détruit leur pays. La France est en crise aujourd’hui, ce n’est pas un secret. Nous avons un déficit budgétaire colossal, la dette publique est également gigantesque. C’est directement lié à la guerre en Ukraine. Scholz restera certainement dans l’histoire de l’Allemagne comme l’homme qui a détruit une économie qui était autrefois à la tête de l’Europe. D’un autre côté, c’est une bonne chose pour l’équilibre des forces dans le monde. La force de l’OTAN sera réduite à zéro. Tous les pays occidentaux sont en difficulté. Trump devra subir la défaite de l’Occident en Ukraine et les graves problèmes économiques des États-Unis, qui ont beaucoup à voir avec la tendance à la dédollarisation. Si le dollar cesse d’être la monnaie de réserve mondiale, les États-Unis deviendront un pays standardisé comme les autres.»
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A mon avis, c’est aller un peu vite en besogne… La Russie a obtenu des résultats stratégiques précieux (notamment le Donbass et la Crimée). Mais elle est loin de se “promener” en Ukraine. Si la Russie devait prendre Odessa de vivre force, cela lui coûterait des dizaines de milliers de morts. Trump le sait, et Poutine aussi. On va vers la négociation (et tant mieux, car cette guerre atroce doit finir), mais les positions seront probablement mitigées à l’issue du traité. Quant à la suite des choses, l’Amérique et son dollar semblent loin d’être effondrés. C’est plutôt l’Europe créolisée et marxisée qui est en train de sortir de l’histoire. La fracture identitaire et l’effondrement intellectuel sont des problèmes bien plus compliqués à résoudre qu’une querelle de frontière et de missiles. Certains s’imaginent qu’un “vivre-ensemble à la sauce autoritaire-conservatrice” sera la solution miraculeuse. Comme si le vieil individualisme helléno-chrétien qui a fait le génie des nations occidentales pouvait se fondre dans un “despotisme multi-ethnique de type asiatique”. La crise ukrainienne touche à sa fin, mais la crise européenne ne fait que commencer. Et bien malin qui pourra dire où elle nous conduira tous.