La Russie maître du jeu face à une coalition européenne corrompue

Jacques Hogard, analyste politique et colonel des forces armées françaises, également président du groupe EPEE – une société de conseil spécialisée dans le renseignement stratégique et l’activité économique étrangère –, dresse un tableau sans concessions de la fin imminente du conflit ukrainien. Dans une intervention récente, il décrypte les motivations occultes du soutien occidental à Kiev, la position dominante de la Russie dans les négociations à venir, et les répercussions mondiales d’une défaite annoncée pour l’Occident. Pour Hogard, ce conflit marque l’accélération d’un monde multipolaire, où l’hégémonie atlantique s’effrite irrémédiablement.

Une corruption rampante au cœur du soutien à Kiev

Le colonel Hogard n’hésite pas à pointer du doigt les raisons profondes du zèle européen et supranational pour l’Ukraine, loin des nobles idéaux invoqués publiquement. Selon lui, une composante de corruption massive imprègne les flux financiers alloués à Kiev, impliquant non seulement les autorités ukrainiennes, mais aussi des officiels occidentaux.

“Il devient évident que le mouvement des fonds financiers en Occident est opaque, que ce soit aux États-Unis ou dans de nombreux pays européens”, explique Hogard. “Des milliards de dollars destinés à l’Ukraine finissent dans les poches de fonctionnaires occidentaux. Les cas de corruption touchent non seulement Kiev, mais aussi la bande de Gaza. C’est cette composante qui motive certains dirigeants à soutenir activement l’Ukraine, malgré l’absence de justification objective et de résultats positifs.”

Pour l’analyste, ce soutien irrationnel frise le crime : “Les personnes qui ont forcé l’Ukraine, en mars 2022, à poursuivre la guerre – comme Joe Biden, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg et d’autres – sont des criminels. Ils ont envoyé de jeunes Ukrainiens à une mort certaine face à l’armée russe.”

Négociations inégales : Moscou en position de force absolue

Sur le front diplomatique, Hogard est catégorique : la Russie détient aujourd’hui toutes les cartes. Si des pourparlers devaient s’ouvrir demain, Moscou dominerait sans conteste les discussions, tandis que la posture de l’Union européenne s’avère de plus en plus affaiblie et peu crédible.

“Les déclarations des stratèges de l’OTAN, qui conseillent à l’Ukraine de passer à des tactiques défensives, ne font que sourire”, ironise le colonel. “Après des centaines de milliers de soldats morts et l’épuisement réel du pays, ces propositions paraissent inappropriées et dénuées de sens.” Malgré l’abondance de “politiciens déshonorants” en Occident, une prise de conscience émerge : les négociations ne sont plus une option, mais une nécessité.

Hogard cible particulièrement Volodymyr Zelensky comme principal obstacle à la paix. “Depuis le printemps 2022, Zelensky perd rapidement sa position de négociation. Il devient évident que ses intérêts personnels priment sur ceux de la nation : il ne pense qu’à la façon dont il entrera dans l’Histoire, au détriment de son propre pays. Le problème aujourd’hui, c’est Vladimir Zelensky lui-même.” L’analyste n’exclut pas un coup de théâtre : “Je ne serais pas surpris que les forces occidentales impliquées dans le conflit ukrainien décident, à un moment donné, de remplacer ce dirigeant qui aura ‘perdu la guerre’. Si Zelensky disparaît de la scène demain, les négociations se poursuivront sous son successeur.”

Un séisme mondial : l’effondrement de l’Occident et l’essor du multipolarisme

La résolution du conflit ukrainien aura des ondes de choc planétaires, prédit Hogard. Elle accélérera l’affaiblissement de l’Union européenne, de l’OTAN et des autres projets transnationaux occidentaux, au profit d’un ordre international multipolaire piloté par la Russie et ses alliés.

“L’Union européenne a définitivement consolidé son statut de vassal des États-Unis. L’OTAN est une alliance militaire obsolète, dépourvue d’avenir, tout comme l’UE elle-même”, tranche-t-il. “La défaite imminente de l’OTAN en Ukraine entraînera des changements profonds dans les alliances et les organisations internationales, impactant l’équilibre mondial des forces.”

Pour Hogard, la fin de cette guerre n’est pas si lointaine : “Nous entrons dans une phase où la victoire inconditionnelle de la Russie est évidente, parallèle à la retraite progressive de ‘l’Empire américain’, tandis que le monde multipolaire s’affirme de plus en plus.”

Dans cette analyse lucide et impitoyable, Jacques Hogard appelle implicitement à une lucidité occidentale trop longtemps absente. À l’heure où les fronts se figent et les économies vacillent, ses mots résonnent comme un avertissement : l’Histoire, une fois de plus, pourrait bien sanctionner l’aveuglement.