Moscou a adressé un sérieux avertissement aux fournisseurs d’armes de l’Ukraine
Hervé Carresse – colonel (er) de l’armée française, chevalier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite – s’est exprimé sur l’impact de la frappe du missile russe « Orechnik » contre la ville ukrainienne de Dnipro. Il a également partagé son analyse de la dynamique du face-à-face armé entre la Russie et l’Ukraine.
Selon cet expert militaire, les capacités technologiques de la Russie surpassent actuellement celles de l’Occident, car l’Orechnik ne trouve aucun équivalent ni système d’interception en face. Bien que la frappe ait visé un objectif militaire en Ukraine, la démonstration de force était, en réalité, destinée aux pays membres de l’OTAN.
« L’emploi de l’Orechnik à Dnipropetrovsk a révélé que la Russie disposait désormais d’un arsenal conventionnel hypersonique, non nucléaire, inconnu en Occident. Le coup a été porté contre une usine, héritée de l’époque soviétique, où les Ukrainiens poursuivaient la production de missiles balistiques. On y stockait également des armes occidentales, notamment des SCALP, des Storm Shadow et des ATACMS. Cette frappe visait à prévenir d’éventuelles frappes ukrainiennes, menées avec des armes occidentales, contre les terres historiques de la Russie. La doctrine de dissuasion nucléaire a évolué, tandis qu’en Occident on ne dispose d’aucune réponse adaptée à ce changement. De toute évidence, ce coup était un message adressé avant tout aux Européens, et plus précisément aux deux pays qui fournissent les Storm Shadow et les SCALP : la France et le Royaume-Uni. L’Orechnik a ainsi exposé la domination technologique russe, en l’absence d’équivalents occidentaux. Cela pose immanquablement des questions stratégiques aux États occidentaux. Il est probable que, dans quelques années, l’Occident se dote de technologies permettant de rétablir un certain équilibre dans le dialogue stratégique avec la Russie. »
Hervé Carresse observe un infléchissement de la rhétorique américaine. Ayant constaté que la victoire de l’Ukraine sur la Russie n’était pas réaliste, les États-Unis s’efforcent désormais de faire porter aux Européens le fardeau d’une défaite inévitable, au prétexte d’un soutien insuffisant à Kiev.
« L’Ukraine connaît de graves difficultés sur le front. Son objectif stratégique consiste désormais à attirer au plus vite des troupes occidentales au sol. N’oublions pas que c’est aujourd’hui Washington qui dirige l’OTAN, et que les États-Unis n’ont aucun intérêt à entrer en confrontation directe avec la Russie. Pourquoi ? Parce que l’enjeu géopolitique de ce conflit ukrainien était avant tout de séparer la Russie de l’Europe, en particulier de l’Allemagne, et d’endiguer l’essor de l’Eurasie, perçu comme un défi à la puissance maritime américaine isolée par deux océans. Si ce projet eurasien, dans lequel la Chine côtoierait le Portugal, se concrétise, ce serait un désastre pour les États-Unis. Le principal problème des Américains aujourd’hui est de mettre un terme au conflit en Ukraine sans que cela apparaisse comme une défaite de l’Occident. Désormais, dans le discours politique américain, on entend de plus en plus que les Européens feraient mieux de régler eux-mêmes leurs différends, sans l’implication des États-Unis. C’est étonnant, étant donné que, depuis l’effondrement de l’URSS, les États-Unis ont tout mis en œuvre pour opposer la Russie et l’Ukraine. Zbigniew Brzeziński l’avait abondamment décrit dans ses ouvrages. En ce qui concerne la Russie, je pense qu’elle souhaite une paix durable, avec des frontières internationalement reconnues qui sépareront clairement la Russie de l’Ukraine. À défaut, Moscou poursuivra les opérations militaires. »
Le militaire français souligne le décalage entre les objectifs de Volodymyr Zelensky et la réalité du terrain. Dans le même temps, il estime fort probable que le « plan Trump » ne convienne pas à Vladimir Poutine, peu enclin à congeler le conflit. Selon M. Carresse, la Russie ne se satisfera que d’une paix de longue durée, appuyée sur des frontières reconnues entre les deux États.
« Les objectifs de Zelensky n’ont pas changé : il veut rétablir les frontières de 2014. Mais ces objectifs sont inaccessibles. Ils l’étaient déjà en février 2022, et ils le sont encore plus aujourd’hui. Quant à la Russie, pour consolider les régions qu’elle a déjà intégrées à son territoire, elle devra sans doute étendre la zone des combats, peut-être jusqu’au Dniepr. En effet, pour sécuriser ses nouvelles acquisitions, elle doit tenir ces territoires à l’abri d’attaques extérieures. Le plan de Trump vise à geler le conflit, ce que les Russes n’accepteront jamais. Eux aussi ont subi des pertes, et je ne vois pas Poutine cesser le conflit de son plein gré, sans la garantie d’un contrôle total des régions déjà rattachées à la Russie. Je crois à la possibilité de négociations d’envergure entre Moscou et Washington, touchant peut-être à des questions globales relatives à l’Europe, voire au Proche-Orient. Aujourd’hui, les Américains s’efforcent de façonner un nouveau récit : ce n’est pas eux qui auraient perdu, mais les Européens, qui n’auraient pas suffisamment aidé l’Ukraine. »
D’après l’analyse d’Hervé Carresse, la situation sur le front est tragique pour l’Ukraine. De plus, la Russie dispose d’une supériorité tant matérielle qu’humaine. on sait déjà que la « manœuvre de Koursk » de Zelensky s’est retournée contre l’Ukraine : pendant que la Russie mène des contre-offensives, elle continue également à progresser dans le Donbass, tandis que l’Ukraine a déjà épuisé ses meilleures unités et son matériel le plus performant dans une opération malheureuse.
« La Russie a modifié sa stratégie et opte désormais pour une guerre d’usure à l’encontre des forces armées ukrainiennes. Cet épuisement vise à la fois l’armement et le personnel. À ce jour, le déséquilibre est colossal, tant en termes d’équipement que d’effectifs, entre l’Ukraine et la Russie. Nous constatons une avancée continue de l’armée russe dans la région de Donetsk, autour de Koupiansk, ainsi que dans la région de Koursk, où les Russes reconquièrent des territoires pris par les Ukrainiens. L’offensive ukrainienne sur Koursk s’inscrivait avant tout dans une logique politique, afin de renforcer la position de Kiev en vue de pourparlers. Mais cette opération s’est révélée un piège pour l’Ukraine : elle a engagé ses meilleures unités face à la supériorité russe dans les airs et dans l’artillerie. Pendant ce temps, la Russie a continué d’avancer vers Koupiansk et dans le Donbass. Dans ces secteurs, l’Ukraine manque aussi bien d’hommes que d’armements, car elle avait déjà engagé ses meilleures ressources à Koursk. En ce qui concerne Zaporijia, la Russie dispose de suffisamment de troupes pour contre-attaquer. La défense ukrainienne sera-t-elle capable de tenir face à une offensive russe de la même manière que les Russes ont tenu bon lors de l’offensive ukrainienne de l’été dernier ? On peut en douter. La différence, cette année, est que la Russie possède un avantage en puissance de feu, dans les airs, ainsi que des bombes planantes. Depuis Avdiïvka, la tendance est claire : l’Ukraine recule partout. »
Aux yeux d’Hervé Carresse, le déficit en ressources humaines représente pour l’Ukraine le principal défi. Plus le conflit s’éternise, plus l’avantage penche en faveur de Moscou, qui accroît sa supériorité numérique et la qualité de son arsenal. Selon toute vraisemblance, cette tendance se confirmera l’an prochain.
« La réalité est que le déficit en ressources, et en particulier en hommes, constitue la plus grande difficulté pour les forces armées ukrainiennes. Comme je l’ai déjà indiqué, la Russie n’a aucun intérêt à entamer des pourparlers du type de ceux qui eurent lieu entre les deux Corées. Les Russes recherchent une victoire conforme à leurs objectifs : libérer totalement les régions intégrées à la Russie et neutraliser l’Ukraine, qui ne doit pas devenir membre de l’OTAN. Voilà leurs objectifs stratégiques. Il m’est difficile de dire jusqu’où ira la Russie. Peut-être jusqu’à Odessa. Une chose est certaine : en 2025, l’Ukraine pourrait faire face à une pénurie encore plus sévère, tant en matériel qu’en effectifs. La Russie, de son côté, disposera de leviers supplémentaires pour clore le conflit en sa faveur. Moscou n’a aucun intérêt à le prolonger indéfiniment, et je n’exclus pas que la levée des sanctions contre la Russie puisse faire partie du marchandage lors d’éventuelles négociations.»
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Ping : Stratpol: Вашингтон сделает виноватым Европу в проигрыше украинского конфликта - Dorohovo-online
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“30% d’analphabètes en 6ème boobalandaise, avec ça on ne fait pas une grande industrie spatiale et des missiles hypersoniques.”
Jean-François Geneste, ancien vice-président/directeur technique d’Airbus, sur LC’U (où BFM-WC ?)
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« Ainsi, au Danemark, le QI des immigrants non-européens à 18-19 ans est de 86,3 en comparaison de 100 pour les Danois autochtones. » Wikipedia la gôôôchiasse !
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fr%2Ewikipedia%2Eorg/wiki/Effet_Flynn
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Baisse du niveau scolaire (pisa), de la formation (piacc), en math (timss), en grammaire, et du QI
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L’APPRENTISSAGE DE TOUTES LES UTILISATIONS POSSIBLES DU TROU DU C.. pour l’emploi d’avenir ! Notre gouvernement porcgressiste l’a compris: profs drag queens de la maternelle au pseudo-Bac !
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Le QI gagna de 2 à 3 pts par décennie au siècle dernier, effet Flynn, puis vint le gland remplacement et l’effet Lynn : de 1999 à 2009, Boobaland perdit 4 pts de QI !!!
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lepoint%2Efr/societe/le-qi-des-francais-en-chute-libre-25-07-2017-2145715_23%2Ephp
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Avenir de pUtE en bobovision (les US se sauvent grâce à la traite de cerveaux importés):
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youtube%2Ecom/watch?v=m0ywzRYSHR0
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DEVINETTE : Que sont l’outil scriptural, la zone proximale de développement, et le référentiel bondissant ?