Le drame de la guerre d’Ukraine tient en partie à l’absence de l’Europe. A part la Russie, la Hongrie et la Serbie, le continent ne croit ni à son autonomie ni à son destin. Après un siècle de tutelle américaine, va-t-on vers un siècle de tutelle chinoise?
Cet article est publié en partenariat avec Le Courrier des Stratèges.
L’Europe incapable de sortir des guerres mondiales sans l’aide américaine
En 1917-1918, l’Europe, qui avait été le continent de toutes les inventions et avait étendu sa civilisation au monde entier, pendant trois siècles, s’est révélée incapable de mettre fin par elle-même à la Première Guerre mondiale.
C’est au président américain Wilson que les Allemands ont adressé leur demande d’armistice. C’est le même Wilson qui a présidé aux débats de la Conférence de Paris – pas forcément pour le meilleur, en 1919. Ensuite, lorsque Wilson fut incapable de convaincre le Sénat américain de ratifier le Traité de Versailles, l’Europe n’attendit pas vingt ans pour plonger dans une nouvelle guerre.
La Seconde Guerre mondiale laissa l’Europe encore plus détruite et exsangue que la Première, avec d’horribles cicatrices historiques. Le continent fut progressivement reconstruit grâce à l’aide financière et morale américaine.
En réalité, il s’agit de tout le continent…sauf la sphère soviétique. Là où l’on pourrait ne voir que le communisme, avec ses méfaits, il faut ajouter qu”à Moscou s’est installée, à partir de 1918, une volonté farouche, démesurée, souvent meurtrière, de préserver à tout prix l’indépendance des pays qui avaient longtemps vécu sous le règne des tsars.
Et comment ne pas rappeler que c’est l’Union Soviétique de Staline qui a abattu la plus barbare machine militaire de tous les temps, la Wehrmacht.
Le réveil de l’autonomie européenne : De Gaulle, Brandt, Jean-Paul II, Thatcher, Gorbatchev
C’est là que s’opéra, dans les années 1960, et jusqu’aux années 1990, un tournant très positif. Des personnalités qui avaient vécu dans leur chair les destructions et la lutte contre le nazisme, entreprirent de rendre à l’Europe toute l’Europe la maîtrise de son destin. Je pense à Charles de Gaulle, à Willy Brandt, à Bruno Kreisky et à Olof Palme, au pape Jean-Paul II, à Margaret Thatcher, à Mikhaïl Gorbatchev.
Par exemple, on ignore souvent que c’est Margaret Thatcher qui prit l’initiative du dialogue avec Gorbatchev. Ce ne sont ni François Mitterrand ni Helmut Kohl. C’est encore elle qui réussit à convaincre le président américain Reagan de sortir de la rhétorique de « l’Empire du Mal » et de traiter avec le dernier responsable de l’URSS.
Ajoutons les mouvements de résistance à la dictature communiste en Europe centrale. On a le tableau d’un continent qui reprenait la maîtrise de son avenir.
1989 fut la renaissance des nations. C’est-à-dire la renaissance de l’esprit d’indépendance en Europe.
Les nouvelles générations de gouvernants sont retournées vers la tutelle américaine
Or, très curieusement, cela n’a pas duré. A l’ouest du continent, les soixante-huitards et leurs successeurs, arrivant progressivement au pouvoir dans les années 1980, ont jeté par-dessus bord, en Europe de l’Ouest, l’héritage des grands reconstructeurs. L’enseignement de l’histoire a été détruit. La nation ridiculisée.
En Europe centrale, on a maintenu une continuité avec la grande révolution pacifique de 1989 mais on a, sauf en Hongrie et dans la Serbie martyrisée, cédé au mirage de la protection américaine – en l’absence de tout ennemi.
La plus grande partie du continent se laissa entraîner dans les querelles américaines au Moyen-Orient – les deux guerres d’Irak. L’Union Européenne, qui se voulait un renforcement de la vieille communauté européenne, s’est montrée incapable de résoudre les guerres de Yougoslavie seule. Il y eut l’intervention américaine, en Croatie, en Bosnie puis au Kosovo. Et les Etats-Unis aggravèrent en fait la situation, puisqu’ils agirent contre l’intérêt de l’Europe dans les Balkans.
Ce qui se passe aujourd’hui dans la guerre d’Ukraine est dans la continuité. France et Allemagne ont été incapables d’imposer leur autorité à l’Ukraine pour le respect des accords de Minsk. Ni la France, ni l’Allemagne n’ont pesé, au second semestre 2021, pour amener les Etats-Unis à véritablement négocier du nouveau plan de sécurité européenne proposé par Moscou. Les instances fédérales de l’Union Européenne ont été l’instrument d’un alignement quasi-parfait sur les positions américaines vis-à-vis de la Russie.
La Russie qui, avec Vladimir Poutine, avait pourtant recueilli l‘héritage du Général de Gaulle!
Terrible occasion manquée pour l’euro
On n’est finalement pas étonné mais affligé de voir que les dirigeants européens n’ont pas saisi l’occasion qui se présentait de différencier visiblement l’euro du dollar, à partir du moment où les Etats-Unis ont voulu sanctionner la Russie à cause du conflit en Ukraine. On se rappelle que les avoirs en dollars des banques centrales ont baissé de 8% – passant en-dessous de 50% – en 2022. Pour l’euro, ils sont restés stables : en fait, cela veut dire qu’ils n’ont pas progressé, pour une raison très simple : le gel des actifs russes en euro, imité du gel des actifs russes en dollars, a inquiété le reste du monde. En Amérique latine, en Afrique, en Asie, on se dit que si, pour la moindre querelle avec les USA, ou avec son clone européen, on peut voir ses actifs gelés, il vaut mieux les transférer dans d’autres monnaies. Quelle chance manquée pour l’UE ! Et quel coup de pouce donné au yuan !
Europe 2023 : déni de diplomatie
La seconde occasion manquée, pour l’Europe, à l’occasion de la guerre d’Ukraine, est celle de la diplomatie. Quand on sait comme les gouvernants européens ont été décisifs dans la sortie de la Guerre froide – qui ne se passait pas seulement sur leur territoire – on se demande comment, aujourd’hui, l’Europe peut abandonner le rôle de médiateur, dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie – une guerre fratricide entre Européens. Les propositions de paix, aujourd’hui, viennent du Brésil, de Turquie, de Chine, d’Israël. En Europe, il n’y a guère que la Hongrie et le Saint-Siège qui se souviennent de la vocation de l’Europe à faire la paix.
Apparemment les Chinois ont pris la main sur le processus de négociation. Et comment, à Paris et à Berlin, on n’a pas voulu prendre au sérieux l’approche de Li Hui, le représentant de Xi Jinping. Parce que les Chinois demandent un compromis. Ils jugent qu’on ne pourra pas demander aux Russes d’abandonner la Crimée ni les territoires du Donbass. La proposition chinoise est réaliste : on imagine mal les Américains négocier un accord de sécurité globale avec la Russie en Europe ; donc il est impensable de demander à celle-ci d’abandonner les gages qu’elle a pris pour verrouiller les approches de son territoire.
A Paris et à Berlin, on est aligné sur le tout ou rien de Washington, sans se rappeler que l’Europe est, par culture historique et par pratique diplomatique, le continent du compromis et de l’accord de sécurité.
Tout cela finira-t-il par un « siècle chinois » ?
La suite du scénario est malheureusement prévisible. Le conflit est entré dans une phase d’usure. Le dispositif de défense ukrainien est en train de s’épuiser. L’OTAN cherchera à limiter l’escalade. Et la Russie considèrera, dès qu’elle aura stabilisé une ligne allant de Kharkov à Odessa, que sa sécurité est garantie. Les négociations commenceront, leur réussite étant garantie par des puissances extra-européennes : Turquie, Israël, Chine, Saint-Siège (basé en Europe, certes, mais ayant un rayonnement universel). L’Union Européenne n’aura pas saisi la chance de suivre la position raisonnable de la Hongrie.
L’Europe sera alors condamnée, en apparence, à un choix binaire : subir le retrait américain d’Europe, inévitable sur le moyen terme. Ou bien demander à la Chine du soutien, en particulier économique. On voit venir le moment où l’Europe se mettrait sous perfusion économique chinoise pour sortir du fiasco causé par les sanctions.
Après la fin douloureuse du « siècle américain » de l’Europe, commencera un « siècle chinois ». Est-ce bien ce que nous voulons ?
La réconciliation avec la Russie est le seul moyen que l’Europe existe à nouveau
En réalité, il existe bien une voie possible du retour de l’Europe sur la scène internationale. Celle, précisément, que les gouvernements des pays membres de l’Union Européenne écartent de manière hystérique: la réconciliation avec la Russie; la recherche d’un accord de paix en Ukraine.
Il n’y a pas d’Europe sans la Russie. C’est une réalité historique. C’est aussi un constat présent.
Contrairement au poncif ressassé dernièrement, le partenariat stratégique actuellement à l’oeuvre entre la Russie et la Chine est équilibré. La Chine est certes plus puissante économiquement. Mais elle n’a aucune chance de tenir en respect les Américains militairement sans le soutien russe. La Russie a fait ce qu’aucun autre Etat n’a osé depuis 1990: défier militairement la puissance américaine (on ne peut pas comparer avec l’Irak, l’Afghanistan, la Serbie ou la Libye, qui ont été choisies pour cibles de la violence militaire américaines). Tout l’ordre géopolitique mondial s’en trouve bouleversé.
Seule la Russie permettra à l’Europe de ne pas tomber sous une “tutelle chinoise” après avoir passé la plus grande partie du XXè siècle sous la tutelle américaine. Encore faudrait-il que nous ayons, en Europe de l’Ouest, la volonté de reprendre la seule réflexion stratégique qui vaille pour le continent: l’organisation de la sécurité d’une “Europe de l’Atlantique à l’Oural”.
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Dans la vraie vie, ce sont toujours les crétins qui paient l’addition, et ce qui se passe actuellement en est la preuve flagrante !
Qui a fomenté le putsch du Maïdan à Kiev en 2014, ce sont les russes ? Bien sûr que non !
Les nazis ukrainiens du bataillon Azov, de Pravy Sektor, de Svoboda, ou les bandéristes de tous poils, ont été mis en place à la Rada de Kiev, par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Pologne, les états baltes !
Pourquoi, me direz-vous ?
Mais tout simplement pour semer la merde dans les Balkans, et s’emparer des richesses naturelles de la Russie ( le rêve utopique de Napoléon 1er, de d’Adolf Hitler ).
Nous avions avec la Russie des marchés à long terme, concernant le pétrole, le gaz, les engrais, l’aluminium, l’uranium, les métaux rares, e.t.c., le tout à des tarifs défiant toute concurrence !
Mais, parait-il, cela nous mettait sous l’emprise de la Russie !
Mais, la fourniture à la France du pétrole et du gaz de schiste américain, aux prix du marché boursier, ça ressemble fortement à un asservissement aux Etats-Unis, non ?
L’Ukraine ne fait pas partie de l’Union Européenne, et n’est pas membre de l’O.T.A.N. ( et j’espère que les nazis de Kiev n’arriveront jamais à nous faire avaler ça ).
De plus, il n’y a que l’O.N.U. qui puisse décider de l’adhésion de l’Ukraine à l’O.T.A.N., et de la guerre contre la Russie, après un vote à la majorité des états-membres de l’Assemblée Générale des Nations-Unies.
Ce ne sont pas encore les Etats-Unis qui font la loi à l’O.N.U. !
La guerre en Ukraine est donc totalement illégale ( comme toutes les guerres américaines d’ailleurs ).
Il faut être un fieffé crétin, ou un traitre à son pays, pour ruiner la France au bénéfice des nazis de Kiev, sur ordre des Etats-Unis !
Je pencherais pour la 2ème hypothèse, car pour moi l’escroc qui nous tient lieu de président ( cf. fausse déclaration patrimoniale d’Octobre 2014 ) n’est qu’un esclave volontaire de Washington, se fout royalement des intérêts stratégiques de notre pays, a fait ses études supérieures à Yale, puis a travaillé comme trader dans 2 banques américaines.
C’est un ” américain ” qui s’exprime en français pratiquement sans accent !
Normalement, si le Parquet National Financier et la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique avaient fait leur travail en Octobre 2014, il aurait dû être logé à Fleury-Mérogis, et non à l’Elysée !
Le Code Pénal prévoit pour toute fausse déclaration patrimoniale, volontaire ou non, une peine de prison de 3 ans et 50.000 euros d’amende, assortis d’une inéligibilité à la discrétion des juges.
Et il n’est pas prévu de session de rattrapage !
L’Europe est absente parce qu’elle n’existe pas; l’idee de “rendre ” a une Europe qui n’existe pas la maitrise d’un destin imaginaire n’st que reverie. Ce qui existe, c’est l’occident, le roi et l’empereur, et l’orient, la Russie et la Turquie. Aucongres de Vienne la FRance et lAngleterre se sont unies pour faire face a la menace germano-russe (les “puissances de l’ouest”), Au XXe siecle les Etats-Unis se sont joints aux “puissances de l’ouest” lorsquils se sont apercus que le”Reich” allemand constituait une menace egalement pour les Etats-Unis. Cesont les Etas-Unis quiont fait la decision en 1918, comme ils devaient la faire en 1945. C’est pourqoi les puissances de l’ouest sont liees aux Etats-Unis avec lesquels elles ont forme l’OTAN. Mais il est vrai que c’est une erreur dela part de l’occident d’avoir refuse d’offrir a l Russie une paix de reconciliation; la guerre d’Ukraine est la defaite de l’occident’ mais l’occident ne meurt pas car sa civilisation est universelle; elle es entierment assimilee par l’humanite toute entiere. Le general de Gaulle, c’est bien cet homme qui ecrit dans ses Memoires, “connaissant la malveillance es allies’ je jugeai que le sang francais verse sur le sol de l’Indochine nous serait un titre imposant’? C’est bien aussi ce president qui a declare en conferance de presse que “le metier d’etre les nourrisseurs de cette region, nous n’y tenons pas du tout”, ou encore ces populations ne font pas partie de notre peuple”? Qu’est-ce que vous en pensez?
l’Europe est sortie de l’Histoire : voilà ce qui se passe lorsque l’on détruit sa propre civilisation.
Vpous exagerez; il ne s’agit pas de l’Europe, mais de l’occident; l’occident existe depuis 395 et son rayonnement est universel; l’Europe – de l’Atlantique a l’Oural – n’est qu’une phobie germee dans le cerveau d’un maniaque.