Une conversation eut lieu, le 9 octobre 2006, sur les ondes de la radio France Culture, entre un animateur de la radio et l’acteur Michel Bouquet. L’enregistrement de l’intégralité de cette conversation est librement disponible ici (bouton au milieu du texte).
Michel Bouquet est considéré comme l’un des plus grands acteurs français (cinéma, télévision, théâtre) ; il a reçu le « César du meilleur acteur » ainsi que deux fois le « Molière du meilleur comédien ». Né en 1925, Michel Bouquet est mort en 2022.
Extraits, à compter de la vingt-deuxième minute environ :
- France Culture : « J’aurais dû parler du rôle que la radio a eu pour vous »
- Michel Bouquet : « C’était la grande époque de la radio, ça a été celle qui aurait pu faire de la France (bref silence) un pays immense, peut-être le premier pays (bref silence) du monde. La radio culturelle, en vingt ans, a fait des choses absolument phénoménales […] Et ce qui est le plus extraordinaire, c’est que, toute la France suivait, et progressait, et avançait, dans une connaissance de la vie, spirituelle, profonde, et que, des gens les plus simples, absorbaient, absorbaient, absorbaient […] C’était absolument incroyable, c’était incroyable ! Et, ils ont eu peur ! »
- F.C. : « Peur de quoi, selon vous ? »
- M.B.: « (rires étouffés) Que l’intelligence se diffuse ! »
- F.C. : « C’est dangereux, ça ! »
- M.B. :«Très dangereux et, et impardonnable ! Donc la grille de programmes a été supprimée, du point de vue culturel, d’un coup, d’un coup, et voilà j’ai quitté la radio à ce moment-là ; mais les vingt ans que j’ai passés là, je ne les oublierai jamais, c’est eux qui m’ont formé, moi je n’avais qu’un pauvre certificat d’études primaires, et je n’étais pas loin de l’imbécilité, et ces vingt ans m’ont formé […] C’est tout simple [de comprendre], il suffit de se donner la peine. »
Peut-il exister, du point de vue de la quasi-totalité de la population, un constat plus encourageant que celui-ci : « toute la France suivait, et progressait, et avançait » ?
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le pouvoir contemporain cherche à régir les masses par des orthopraxies pavloviennes (anciennes ou nouvelles)… le pape Benoît XVI a très bien dénoncé cela dans ses écrits et ses discours. Le remplacement de l’intelligence du Logos par l’obéissance à la Loi… “La lettre tue mais l’esprit vivifie” (Saint Paul)… il est grand temps que les Français (et les Occidentaux) renouent avec leurs racines helleno-chrétiennes qui, seules, peuvent sauver le monde du chaos relativiste. On peut aussi lire avec un grand profit “Le drame de l’humanisme athée” d’Henri de LUBAC, qui met en lumière le triple relativisme nihiliste moderne : Auguste Comte (le progressisme), Marx (le socialisme) et Nietzsche (le néopaganisme). Ou encore Léo STRAUSS, philosophe juif réchappé de la Shoah, mais qui donnait souvent ses conférences dans les universités catholiques dont il disait avec humour et vérité : “c’est le dernier espace où l’on pense encore” (à l’époque, le catholicisme n’avait pas encore répudié le thomisme, synthèse du Nouveau Testament et d’Aristote). Ou encore “Foi et Raison”, l’encyclique de Jean-Paul II. Les bases théoriques et spirituelles du renouveau existent. Courage, on les aura !
TOUS les pouvoirs cherchent à contrôler et manipuler et abrutir les masses afin de maintenir leur gloire leur puissance et leur richesse, que ce soit des rois, des empereurs, des pharaons, les démocraties ou les théocraties. Vous parlez de renouer avec les racines helléno-chrétiennes mais 1500 ans d’aristocratie et de catholiscisme qui nous ont tenu dans l’ignorance, ça n’a pas suffit ? Certes le nihilisme, le relativisme, le progressisme n’est pas une bonne chose mais remplacer la peste par le choléra, est-ce une bonne chose ? Michel Bouquet parle d’intelligence, pas de religion. Je rajouterais à l’intelligence de Michel Bouquet, l’esprit critique, la conscience, la maitrise de ses émotions et de ses pulsions. Tous ces gens d’églises sont très forts pour rédiger de très belles théories mais… Le monde dans lequel nous vivons est gorgé d’émotionnel et largement pas assez d’intellect. On rajoute sans cesse de l’émotionnel à de l’émotionnel. Où est la raison ? On instruit les individus ( et encore) mais on ne leur apprend pas à réfléchir. De mois en mois d’étudiant dans les sciences et dans les maths. La croyance et les religions, c’est encore du domaine de l’émotionnel.
L,acculturation des masses est l”arme la plus redoutable entre les mains de la classe dominante , sa principale cible est le sens critique qu’il faut à tout prix démolir et extirper des esprits , car sans esprit critique que devient l’homme , individu social et groupes ? une pâte à modeler , un mouton dans un troupeau
Michel Bouquet, que j’ai le plaisir de voir sur scène à plusieurs reprises dans les années 80 et 90 était un fabuleux comédien, un artiste épris de culture et bien évidemment, pas seulement théâtrale. Son rôle dans le film consacré à Renoir est prodigieux et sa lecture de la biographie de celui-ci lui a permis d’aborder ce rôle avec une grande vérité. Ce qu’il dit dans cette conversation en 2006 est une vérité criante. Quand on constate l’état de l’école publique aujourd’hui en France, on comprend que le but recherché par l’état n’est plus le savoir, développer l’intelligence, le sens critique etc. Mais abrutir les français et les rendre encore plus perméables aux informations relayées par les merdias du pouvoir.
Bien gentillet notre Stratpol…
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« L’immigration est le mouvement dialectique par lequel le Capital entend faire migrer le prolétariat européen hors de sa propre histoire pour le sortir du territoire de sa radicalité subversive ancestrale [… ] il suffit de comparer l’intelligence de la langue des paroles ouvrières produites par les canuts de 1834 avec l’infinie indigence des bafouillages de banlieue contemporaine pour saisir pourquoi la propagande de Capital ne cesse de faire la publicité des déchéances suburbaines. » Francis Cousin L’Être et l’Avoir