Trump agent de Poutine ? Yakovlef décodé.

Les propos du général Yakovlef sur Trump, supposé agent de Poutine, ont fait grand bruit et si leur forme prête à sourire par son outrance, ils couvrent une réalité bien plus inquiétante. En réalité, une fois que vous dépolluez son discours des éléments de langage, vous le constatez : Yakovlef à raison. Enfin, dans son univers que nous devons impérativement comprendre.

Il appartient à un camp ou la solidarité de classe l’emporte sur celle due à la nation et où la lutte se mène contre les populations de chaque État. On en revient à la fameuse sécession des élites de Christopher Lasch[1].

Là est la clé, à bien comprendre dans le propos du général Yakovlef porte-parole d’un système qui a conduit les états occidentaux à la faillite financière[2] au rythme des déficits commerciaux (-83mds en 2024 pour la France). Les hommes qui l’incarnent ont échoué à assurer le plein emploi et un progrès du niveau de vie aux populations qu’ils prétendent diriger. La COVID et la guerre en Ukraine ont démontré leur incapacité à organiser une mobilisation pour produire du matériel lorsque c’est nécessaire. Face à ce désastre, la seule solution qui leur reste est celle de piller les populations encore sous leur contrôle[3]. Situation dont on peut penser qu’elle ne les attriste pas.

Au plan tactique, comme nous l’a annoncé Marc Rutte[4], l’objectif est de détourner les fonds de la sécurité sociale vers l’armement. En clair : Réduire les salaires (la protection sociale n’est normalement qu’un salaire différé) au profit des fameux profits que le complexe militaro industriel distribuera avec générosité. L’argent des retraites, celui de la santé une fois dilapidé, il sera facile de détruire les systèmes sociaux résiduels. On en revient au bon vieux démantèlement du programme du CNR dont rêvait Denis Kessler[5]. La guerre doit donc continuer !

Jusqu’à l’élection de Trump ce plan se passait sans accroc : Biden leur avait procuré leur guerre. Au prix du sang de centaine de milliers d’Ukrainiens, Zelenski assurait le show, mais est-ce important pour des gens qui nous ont montré dans quel mépris, ils tiennent leurs peuples ? Rappelons que pour Biden, sans choquer personne, les électeurs de Trump étaient des « garbage » ! Des « déplorables » aux yeux de madame Clinton. On ne saurait faire plus aimable envers les populations[6] !

Seulement, il restait cet inconvénient : des dirigeants de pays du Sud ont décidé de placer l’intérêt de leur nation avant celui de leur classe. De grands ensembles participaient à ce mouvement : Chine, peut-être Russie (J’ai parfois un doute avec Poutine, mais je crois que son esprit a été choqué lors de l’affaire du Koursk). Porté par les succès de leurs secteurs industriels et le contrôle d’une large partie des ressources primaires mondiales, eux, pouvaient au moins se permettre de considérer cette option. Et maintenant Trump avec une partie de la tech US qui comprends que le cancer de la politique de classe finira par détruire les fondements de la puissance US et que le seul moyen pour eux d’être fort est de s’appuyer sur une nation forte en mesure de produire les biens, les services dont elle a besoin et de secréter une véritable force militaire[7]. Le peuple américain a voté pour cette orientation politique (Avec certes toutes les limites d’un projet conçu par une bande de milliardaires, mais la moins mauvaise des solutions disponibles en l’état), à l’opposé de celui défendu par les démocrates, les néo-conservateurs et la classe politique européenne, camps auquel Yakovlef se rattache.

En ce sens, la scène de la maison blanche où Trump a laminé Zelenski et lui a fait remarquer l’inconvenance de sa tenue par journaliste interposée, marque symboliquement ce changement. Du temps de Biden, faire venir Zelenski habillé en clown participait de cet affaiblissement des symboles nationaux. On humiliait symboliquement les peuples et ceux qui doutent son prié de consulter la longue série d’œuvre d’E.Macron, avec ses collaborateurs comme l’inénarrable Sibeth N’dye ou tous ces ministres qui s’emploient à nous expliquer que le seul critère important pour être l’un des principaux responsables est votre orientation sexuelle. Il va de soi que Cambacérès[8] par exemple, ne l’aurait sûrement pas fait, car il tenait à la majesté de son code civil.

Trump rétablit, surement au grand dam de notre général, la majesté nationale, comme l’a fait Poutine en Russie. Ce crime impardonnable lui vaut la haine de tous ceux qui considèrent que la solidarité de classe doit passer avant celle de la nation. Bref, se retrouver à Davos entre soi ou se sentir mieux à New York qu’en France comme Monsieur Glücksmann le proclamait. En ce sens, l’élite française a clairement opté pour le mondialisme par haine de son peuple (Vous savez, cette histoire de qui de la bourgeoisie ou du peuple a fait la révolution ?) Elle est bien plus engagée dans cette idéologie que ne le sont les autres pays, car ce thème résonne au plus profond des luttes sociales de notre pays. (Thiers n’a pas fusillé la commune devant les yeux des prussiens pour rien !). En ce sens, le général a raison, Trump ne sert pas le programme mondialiste et trahit la caste des rentiers (Enfin dans la définition étroite qu’en ont ses amis mondialistes).

Dommage, c’était son programme et ensuite, il est entouré, certes de milliardaires, mais souvent des self-made man, encore capables de produire quelque chose. En ce sens, la première hypothèse, la détestation à titre personnel fait aussi sens : Trump sait construire un immeuble. En face, nous avons le camp des apparatchiks[9] qui vivent des dividendes.

Yakovlef est lui fidèle à son camp ! Celui du Lobby militaro industriel dont l’OTAN est un bureau de vente, celui des prescripteurs qui ne doivent leur statut qu’au ministère de la parole[10].

Reste évidemment à évaluer un individu qui fait passer son allégeance de classe avant la nation en ayant choisi de porter l’uniforme et de vivre de l’argent du peuple. La contradiction devrait porter au moins une condamnation morale, dans la mesure où cette allégeance implique l’union avec des groupes de pression venus d’autres états, l’échelon pénal pourrait aussi (Devrait ?) devenir une option crédible pour dissuader la répétition de tels actes.

Jules Seyes

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[1] La révolte des élites et la trahison de la démocratie / Christopher Lasch — BNFA, Bibliothèque Numérique Francophone Accessible

[2] France plus de 3000 mds de dettes, USA plus de 34000, les ratios de dettes au-dessus de 100% du PIB s’accumulent.

[3] Ce qui n’aurait bien sûr pas exclu de ramener la Russie dans l’état des années 90 ou de la réduire en petits états pour en piller à l’aise les ressources naturelles. Tel était probablement l’objectif d’utiliser l’Ukraine comme un bélier contre la Russie. Voir Decolonizing Russia: a Moral and Strategic Imperative – CSCE et Overextending and Unbalancing Russia: Assessing the Impact of Cost-Imposing Options | RAND

[4] Moins d’argent pour la santé, plus pour la défense, réclame le secrétaire général de l’OTAN – Euractiv FR

[5] Denis Kessler : “Il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR” | Le Club

[6]Enfin, si vous aviez des doutes sur les valeurs de ces gens.

[7] D‘où le soutient à la politique de Kennedy: Mieux vaut des GI et des ouvriers en mesure de produire et de combattre que des profits sans valeurs détournés par le lobby pharmaceutique. La puissance implique de savoir renoncer au dernier petit sous des agioteurs.
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[8]L’un des principaux rédacteurs du code civil et homosexuel notoire.

[9] On remarquera que ce cher général parle depuis une chaîne détenue par le premier bétonneur de France dont on peut raisonnablement penser que son engagement en faveur de l’Ukraine doit beaucoup à son espoir d’obtenir là-bas de juteux contrats de reconstruction qui seront financés avec l’argent des Européens.

[10] Il vaut certainement mieux que cela, mais il a fait le choix de se ranger dans le camp des Séjournés et Jean-Noël Barrot, il devra en assumer les conséquences. Ne serait-ce que la contamination de son image par les options de ces individus.