Nombreux sont ceux, parfaitement convaincus, qu’au XIXème siècle et même au début du XXème, la Russie des Tzars était un pays sous-développé et totalement dictatorial comme l’était assurément la France durant les règnes de ses rois. Une idée généralement bien ancrée, relayée en cela par des médias, soit ignorants, soit non sans intérêts divers et variés ce qui est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui. Rien n’est évidemment plus erroné. Ici relatée dans tous ses détails, l’aventure parfaitement réelle d’un habitant de Largentière, petite cité fortifiée au passé minier, située en Ardèche du Sud, montre à loisir que sans la révolution de novembre 1917, la Russie n’aurait pas tardé à dépasser les USA en bien des domaines.

Un événement qui ne doit manifestement rien au hasard, lequel pour finir, bouleversa l’Europe tout en faisant bien les affaires de certaines nations occidentales, mais ceci est une autre histoire…

C’est ainsi qu’en 1901, demandé par un industriel français installé près de la capitale, sans parler un mot de russe, partit pour Moscou Abel Deroch, habitant de Largentière. Après quelques années, Abel fut parfaitement intégré dans sa nouvelle fonction comme à la vie moscovite. Ayant pris femme française ardéchoise en mai 1902, il y fonda une famille et devint même le directeur de l’usine où il travaillait, laquelle employait environ 600 ouvrières à la réalisation du fil de soie naturelle. Cependant, en octobre ou en novembre 1917, suivant que l’on considère le calendrier grégorien ou le calendrier julien alors en vigueur dans l’empire russe, survint la révolution menée par les bolchéviks. Conséquence de ce dramatique événement, 20 années après son arrivée à Moscou alors qu’il pensait s’y installer définitivement, à l’automne 1918 Abel Deroch et sa famille après un périple des plus risqués qui le mènera jusqu’au cercle polaire, dut revenir à Largentière. Il y retrouvera des amis puis ultérieurement à Paris par suite d’un nouvel emploi pour quelques années avant de prendre une retraite de misère. Une histoire à la fois passionnante et attachante.

One thought on “De l’Argentière à Moscou… et retour

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