Né au Diamant, à la Martinique, en 1754, sous le règne de Louis XV, la même année que les futurs souverains de France et de Russie Louis XVI et Paul 1er, Jean-Baptiste Prévôt de Sansac, marquis de Traversay, est issu d’une famille dont les racines se perdent en Poitou dans la mémoire des terres et de l’histoire de la Saintonge et de l’Aunis. Au début de la révolution, il est capitaine de vaisseau de la marine royale lorsqu’il part en Russie où l’attend une destinée singulière.
Le jeune Jean-Baptiste de Traversay étudie dans les murs du collège de Sorèze dans le Tarn. Enseigne aux Gardes de la Marine à Rochefort puis à Brest au lendemain de la guerre de sept ans, il appartient à une nouvelle génération d’officiers de la marine royale qui s’instruit pour vaincre l’Angleterre afin d’effacer le souvenir cuisant de la défaite des Cardinaux. La guerre d’indépendance des Etats-Unis sera pour eux l’occasion de la revanche. De 1778 à 1783, du combat d’Ouessant dans l’escadre de l’Amiral comte d’Orvilliers jusqu’à la victoire navale décisive de la baie de Chesapeake sous les ordres de l’Amiral de Grasse, Jean-Baptiste de Traversay prend part à tous les grands succès de la marine de Louis XVI. Il a 36 ans lorsque la révolution commence en France.
Crépuscule des Lumières aux bords de la Baltique
Juillet 1791, golfe de Finlande… A la faveur du bref été nordique, la flottille russe de la Baltique se hâte de parfaire l’instruction de ses équipages. La rade de Cronstadt est semée de navires. Chaloupes canonnières, chébecs à rames ou lourdes gabarres de servitudes manœuvrent entre les bancs de sables sous le commandement d’un capitaine de vaisseau nouvellement arrivé de France et fraichement nommé contre-amiral de la marine russe par Oukase impérial. Sur l’horizon, dans l’ouest, les lourds vaisseaux de l’Amiral Tchitchagov basés à Reval – aujourd’hui Tallinn en Estonie – évoluent lentement sous voiles. A Paris en pleine révolution, le comte de la Luzerne, dernier ministre de la marine d’une monarchie à l’agonie, avait délivré au capitaine de vaisseau de Traversay un congé du Roi pour se rendre à Saint-Pétersbourg. Recommandé par le maréchal de Castries, Traversay répondait à l’invitation du prince de Nasau-Siegen, ancien officier de la marine royale passée au service de la Russie et qui avait accompagné Bougainville lors de la première circumnavigation française à bord de la Boudeuse et de l’Etoile. Sous ces latitudes septentrionales, les jours raccourcissent rapidement et la belle saison s’achève dès le 15 août par une revue des escadres devant Cronstadt avant le désarmement des navires pour l’hivernage.
Depuis Pierre le Grand, la flotte russe appelait à son service des étrangers. En 1770, grâce à l’expertise d’un état-major anglais, les Russes remportent la première grande victoire navale de leur histoire à Tschesmé en mer Egée. L’armée navale du Comte Orlov, assistée de l’escadre du contre-amiral John Elphinstone, anéantit seize vaisseaux de la marine turque, le pire désastre naval ottoman depuis la bataille de Lépante. L’Europe des lumières applaudit l’exploit.
Au XVIIIème siècle, les Européens considéraient l’empire ottoman comme une menace asiatique alors que la Russie de Catherine II était perçue comme le prolongement oriental de leur civilisation. Les Etats-Unis n’existaient pas encore et les trois partages successifs de la Pologne entre 1772 et 1795 n’avaient pas brouillé cette perception. En 1790, c’est toujours un officier anglais, Samuel Greigh, qui déjoue les plans suédois contre Saint-Pétersbourg.
L’Angleterre, gardienne jalouse des océans ne craignait guère la concurrence de la marine russe enfermée en Baltique et en mer Noire. Il existait alors à Saint-Pétersbourg un parti anglais soutenu par les grands propriétaires terriens de la noblesse sur lesquels Catherine II appuyait son pouvoir. Avec leurs armées de paysans serfs, ces magnats faisaient avec l’Angleterre à l’aube de l’âge industriel et déjà urbanisée un commerce immense de denrées agricoles.
Depuis exactement un siècle ; la France et l’Angleterre se disputaient l’Empire des mers et rivalisaient d’influence jusqu’à la cour de Saint-Pétersbourg. L’arrivée d’un Français à un poste de commandement aussi élevé dans la marine n’était forcément pas du goût de tout le monde. Aux affaires étrangères, le comte Rostopotchine, futur gouverneur de Moscou en 1812, s’inquiète de l’arrivée d’un Français qui risque de tout compromettre et il écrit à ce sujet à son ambassadeur à Londres : « J’en suis bien fâché. Notre service, par les soins de l’amiral Greigh, était tout anglais. Voilà que ce cher Français va innover et gâter les choses. »
Pierre le Grand, en donnant à la Russie une capitale maritime lui avait en même temps ouvert une fenêtre sur l’Europe. Traversay est enchanté par Saint-Pétersbourg et ses promenades sur les quais de la Néva : « Cette ville posée sur l’eau à un charme infini », écrit-il à son épouse qui l’attend en Suisse pour le rejoindre. Dès son arrivée, il se lie d’amitié avec Jean-Baptiste de Lesseps, consul de France qui connait la langue russe et l’immensité de la Russie pour l’avoir parcouru comme aucun Français avant lui. Jeune enseigne à bord de la Boussole sous les ordres du comte de La Pérouse lors de la seconde expédition française autour du monde dont on était sans nouvelle en cette année 1791, Jean-Baptiste de Lesseps avait acheminé du port de Petropavlovsk au Kamchatka sur l’Océan Pacifique jusqu’à Versailles, au terme d’un incroyable périple de treize mois à travers la Sibérie, la malle contenant le précieux journal et les observations du plus grand voyage d’exploration scientifique de l’époque. Par sa bravoure, l’unique survivant de l’expédition de La Pérouse après la disparition mystérieuse de l’Astrolabe et de la Boussole sur le récif de Vanikoro, nous a conservé une trace historique essentielle de la dernière grande aventure scientifique et maritime française de l’Ancien régime.
En cet été 1791, le marquis de Traversay est invité à se présenter à Tsarkoïé-Selo où il est introduit dans le cercle de la famille impériale. Présenté à l’Impératrice Catherine II, il se meut aisément dans une société dont la langue française a policé les apparences. Il y rencontre en tête à tête tout ce que l’Empire russe compte de personnalités distinguées et en particulier le tsarévitch Paul, héritier de la couronne. Les deux hommes ont le même âge. La présence à table de cet officier français apporte dans l’existence sinistre de ce prince le souffle vivifiant du large. Les murmures de la Cour lui chuchotaient sans cesse à l’oreille le meurtre de feu son père, l’empereur Pierre III. C’est par ce crime que sa mère, l’impératrice Catherine II, avait inauguré son règne. Tenu à l’écart des affaires de l’Etat, rabroué grossièrement par les favoris de la souveraine qui faisaient planer sur sa tête un soupçon de bâtardise, le futur souverain passe pour un déséquilibré. Sans doute… Mais c’est surtout un homme seul en recherche d’amitié et d’appuis dans une cour où il ne peut se fier à personne. Il s’intéresse aux questions de son temps et donc à la chose maritime. Il presse de questions le Français, curieux de l’entendre. La conversation roule inévitablement sur les Etats-Unis d’Amérique où s’est illustré le marquis lors de la guerre d’indépendance. Officier, membre de la société des Cincinnati, commandant une frégate dans l’escadre française reçu à l’automne 1789 à Boston, n’avait-il pas été présenté à cette occasion au Président des Etats-Unis, le général Washington ? Quelles étaient les ambitions de la jeune démocratie américaine sur ce vaste continent dont les navigateurs russes avaient déjà entrepris la cartographie des côtes de l’Alaska à la Californie pour y jeter les bases d’une future « Amérique russe » ? Paul éprouve probablement de l’intérêt et même de la sympathie pour cet étranger libre qui le respecte sans contrainte et lui parle sans affectation.
En France, au même moment les évènements se précipitent. Louis XVI et sa famille sont arrêtés à Varennes et ramenés aux Tuileries sous bonne garde. La fièvre révolutionnaire emporte les éléments politiques modérés et exacerbe les passions violentes. La monarchie constitutionnelle s’achemine inexorablement vers sa perte. Traversay quitte alors momentanément la Russie pour régler en Europe et en France les affaires de sa famille. Il se rend à Coblence où campe l’émigration autour du comte de Provence. Tout en conservant son traitement de contre-amiral russe, il sert quelques mois dans l’armée du Prince de Condé. A Paris, l’Assemblée qui avait pourtant déclarée la paix au monde, déclare en avril 1792 une guerre contre l’Autriche qui va embraser l’Europe jusqu’en 1815. Bientôt, la République est proclamée et l’on apprend stupéfait la mort du Roi sur l’échafaud. La Vendée se soulève contre la dictature de Robespierre et la Terreur. La guerre civile est là ! Son château brûlé, tous ses biens perdus, Jean-Baptiste de Traversay, son épouse Marie-Madeleine de Riouffe et leurs trois enfants sont jetés sur les chemins de l’exil, jamais ils ne reverront la France. A l’automne 1794, le contre-amiral de Traversay reprend son service en Russie. Il commande la flotte à rame de la Baltique à Rotchensalm, Ruotsinsalmi en finnois, qui signifie le passage des Suédois près de l’archipel de Kotka au nord du golfe de Finlande. Avec Reval, à l’entrée du golfe où stationnent les vaisseaux de lignes russes et l’arsenal de Cronstadt devant l’embouchure de la Néva, Rotchensalm est l’un des trois verrous maritime de Saint-Pétersbourg. Traversay y déploie son zèle au service d’une amirauté qu’il appelle joliment sa « petite province sur la mer ». Malheureusement, quelques mois après son installation, son épouse meurt en mettant au monde un enfant. Le règne de Catherine II s’achève en 1796 après l’effacement de la Pologne de la carte de l’Europe et le rideau du XVIIIème siècle se tire sur cette note lugubre. Sur tout le continent, les Lumières s’éteignent… A l’ouest, les bains de sang de la Révolution française ont sonné le glas de bien des illusions.
La tragédie de Paul 1er
Paul 1er monte sur le trône. Arrière-petit fils de Pierre le Grand, il hérite de son aïeul l’intérêt pour les choses de la mer. Le nouveau souverain connaît le Marquis de Traversay et lui accorde toute confiance pour lui rendre compte de l’état de sa flotte. Le Français découvre médusé, la corruption inouïe qui règne dans les arsenaux et toutes les manières extraordinaires de voler qui s’exercent de façon très organisée, avec patentes, commissions et brevets de l’empereur ! Il écrit au souverain : « (…) dans les différents magasins du port et de l’artillerie, les abus sont immenses. Même les matériaux les plus pesants n’échappent pas à la rapine. On vole des ancres, des câbles, des canons… ». Evidemment, un étranger qui fourre son nez dans de telles affaires n’y peut rien changer et surtout prend le risque de se créer de dangereuses inimitiés. Mais l’Empereur protège son Français qu’il nomme en 1797 vice-amiral. Il veille à établir sa fortune en lui accordant des domaines dans le gouvernement de Kazan et dans celui de Voronej. Le marquis devient « barine », propriétaire de terres et de paysans, ses bottes de marin s’enfoncent de plus en plus profondément dans la tourbe russe.
La monarchie nobiliaire de Catherine a laissé place à une sorte de dictature policière. L’Empereur Paul est un homme désordonné, plein de rancunes et de bizarreries. Il exaspère les propriétaires terriens soutien du régime sans apporter le moindre soulagement aux paysans russes.
En Méditerranée, la Russie convoite Constantinople et voit d’un mauvais œil l’expédition du général Bonaparte en Egypte. En Italie, l’armée de Souvorov remporte d’éclatants succès et la flotte d’Outchakov, alliée pour une fois aux Turcs reprend Corfou et les îles Ioniennes aux Français. Le Tsar devient Grand Maître de l’ordre de Malte. Ses ennemis en Russie l’accusent de faire la politique des Jésuites et même de vouloir se faire catholique… Eté 1800, Bonaparte triomphe des autrichiens en Italie à Marengo. Paul 1er s’enthousiasme pour le Premier Consul de la République française d’une passion aussi forte qu’avait été sa haine pour les Jacobins. Il voit en Bonaparte l’homme providentiel qui termine la révolution et qui peut amener la paix en Europe. Il esquisse un rapprochement avec la France qui entraine sa rupture avec l’Angleterre. Traversay reçoit l’ordre de mettre le golfe de Finlande en état de défense contre une incursion de la Royal Navy. En cet été 1800, le marquis se remarie avec Louise-Ulrica Brün, fille d’un notable de Kotka.
Le 11 mars 1801, un nouveau crime frappe la dynastie des Romanov. L’Empereur Paul est assassiné nuitamment dans le palais Michel à Saint-Pétersbourg. Ce complot annonce le retour de la Russie dans l’Alliance anglaise contre la France. Alexandre 1er sèche ses larmes et succède à son père. Le nouvel empereur inaugure son règne par des promotions. Le marquis est fait amiral trois jours après le meurtre et prête allégeance au souverain.
Après le Roi Louis XVI, guillotiné au nom des principes de liberté et d’égalité, Traversay assiste sans voix à la fin nocturne de son protecteur.
Amiral en mer Noire
En 1802, l’Amiral de Traversay reçoit de l’Empereur Alexandre 1er le commandement en chef de la flotte de la mer Noire à Nikolaïev où il va donner forme à l’œuvre entreprise vingt ans plus tôt par l’Impératrice Catherine et le Prince Potemkine, fondateur de Sébastopol. Il est rejoint par un autre Français, le Duc de Richelieu, qui est nommé gouverneur d’Odessa. Les deux hommes vont ainsi voisiner à quarante lieues de distance dans ce pays sauvage. Entre temps, la propagande de Londres qui n’est pas satisfaite de la paix générale exploite à fond en France la triste affaire du duc d’Enghien où s’est compromis le gouvernement du Premier Consul, pour entrainer l’Europe et la Russie dans une troisième coalition contre la France.
1805, la destruction de la flotte française à Trafalgar met le point final à la grande querelle franco-anglaise sur les océans. Traversay ne peut avoir que le cœur serré devant un tel gâchis. Il apprend en mer Noire la disparition des magnifiques vaisseaux de sa jeunesse. Malgré Austerlitz et l’épopée victorieuse de la Grande Armée en Europe, même si personne ne le perçoit encore bien, le sort de Napoléon et de la France est scellé.
1806, le Sultan Selim III déclare la guerre à la Russie. Traversay organise les liaisons sur la mer Noire avec les troupes du Caucase. Il commande le bombardement de la place d’Anapa qui est rasée.
1807, à l’issue de la campagne de Pologne où Napoléon défait l’armée russe tout en ménageant la Russie, c’est la paix en Europe ! A Tilsitt, Napoléon et Alexandre s’embrassent comme des frères… Le vainqueur de l’Europe magnanime poursuit le Tsar de son amitié. L’Angleterre est à nouveau seule et Napoléon a entendu parler d’un amiral français qui commande en Crimée : « … c’est l’homme qui peut sur mer me venger des Anglais ! » écrit-il à son ministre de la marine Decrès. Il fait établir un contact en ces termes : « Monsieur le Marquis, vous n’avez qu’à dicter les conditions de votre retour ». Ce ne sont là que des songes… Napoléon au faîte de sa gloire n’est déjà plus maitre de son destin. La réponse de Traversay survient, définitive : « La Russie est ma patrie, elle m’a préservé du malheur… ». L’année suivante, Alexandre le rappelle à Saint-Pétersbourg.
Ministre de la marine russe et explorateur des pôles
Automne 1811, la paix avec la France ne tient plus qu’à un fil lorsque l’Amiral de Traversay devient ministre d’une marine russe très diminuée. Une partie des vaisseaux a été saisie par les Anglais à Lisbonne et l’autre mise à disposition des Français à qui l’on a restitué Corfou et les îles Ioniennes. Pendant l’été 1812, il organise avec Barclay de Tolly la défense de Saint-Pétersbourg face au corps de Mac Donald. Après les combats, il se montre soucieux du sort des blessés et des prisonniers français auxquels il fait parvenir son aide personnelle. Après 1815, la paix revient et avec elle le temps des grandes expéditions maritimes. Au début du XIXème siècle, les grandes inconnues de la carte du globe restent les pôles. En Arctique, les Russes cherchent au-delà de la mer de Kara un passage entre la banquise et la Sibérie vers le détroit de Béring qui raccourcirait la route vers le Kamchatka et l’Alaska – l’Amérique russe !
Le ministre de la marine soutient les expéditions russes en Antarctique et en Arctique qui avaient déjà largement contribué à l’exploration de l’Océan Pacifique. Entre 1819 et 1821, Bellinghausen aperçoit les côtes du continent Antarctique dont il fait le tour et découvre dans l’Atlantique sud un archipel au nord des îles Sandwich qu’il baptise du nom de Traversay. Depuis le capitaine Cook, les Russes sont les premiers à revenir naviguer dans ces parages inhospitaliers.
En 1825, l’Empereur Alexandre disparaît et son frère Nicolas 1er lui succède alors que gronde l’insurrection décabriste à Saint-Pétersbourg. Traversay à nouveau veuf et déjà âgé est fort éprouvé. La guerre contre la Turquie reprend pour l’indépendance de la Grèce. En 1827, le vaisseau Azov participe au sein d’une escadre alliée commandée par un amiral anglais à la destruction de la flotte ottomane dans la rade de Navarin. C’est le dernier engagement de la marine à voile à l’aube d’une autre révolution, celle de l’énergie vapeur. En 1828 ; l’empereur Nicolas 1er décharge enfin son vieux ministre de 73 ans. Comme son ancêtre calviniste Abraham Duquesne au service du Roi Soleil qui renonça à devenir Amiral et chef des armées navale pour ne pas abjurer sa foi protestante, Ivan Ivanovitch de Traversay ne devint pas orthodoxe pour devenir prince russe.
Il meurt en 1831 dans son domaine de Romanchina près de Louga à mi-chemin de la route de Pskov à Saint-Pétersbourg. Homme de commandement et de fidélité, il avait choisit de servir la Russie sans déroger à sa liberté de conscience. La croix latine sur sa tombe au cimetière de Romanchina rappelle simplement qu’à la fin de sa vie cet homme d’ancien régime reposant en terre russe était finalement resté fidèle à la foi catholique.
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Merci, cela me donne envie de mieux connaître ce Francais.
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