À la fin de l’Ancien régime, l’Amérique fut la dernière grande passion de l’aristocratie française avant la Révolution. A l’exemple du jeune marquis de La Fayette et de tant d’autres, elle s’enflamma littéralement pour la cause de l’indépendance des treize colonies de Nouvelle Angleterre.

En 1773, des colons américains costumés en Indiens qui refusaient d’acquitter les taxes anglaises jetèrent par-dessus bord dans le port de Boston de précieuses cargaisons de thé de la compagnie des Indes britanniques. Cette fameuse Boston Tea Party marqua le début de la Révolution américaine et bientôt de la guerre. L’Angleterre envoya des troupes pour mater ce qu’elle croyait être une révolte mais c’était bien en fait une guerre qui commençait.

Dès que la proclamation d’indépendance du 4 juillet 1776 fut connue en France, de nombreux officiers vinrent prêter leur épée et leur fortune au Congrès américain, bien avant la déclaration de guerre contre l’Angleterre. Une mystérieuse officine d’affrètement, d’armement et d’assurance – la Compagnie Roderigue & Hortalez – sise dans l’ancien hôtel des ambassadeurs de Hollande rue Vieille du Temple à Paris, organisait les départs et se chargeait de faire passer discrètement en Amérique des hommes et des armes. À sa tête, Pierre Augustin Caron – devenu Monsieur de Beaumarchais en 1761 – agissait en sous-main du gouvernement français. Par ailleurs homme de lettre et de théâtre, il venait de donner en cette année 1775 Le Barbier de Séville, une comédie caustique à succès. Aventurier hors du commun, Beaumarchais était en même temps très représentatif d’une époque de fermentation politique. La monarchie française avait jeté un million de livres tournois dans cette affaire d’influence et de trafic d’armes à destination des Insurgents américains.

Portrait d’Armand Tuffin de La Rouërie en 1783, Musée d’Histoire de Philadelphie

Les voyages de ces volontaires n’allaient cependant pas toujours sans imprévu. Armand Tuffin de La Rouërie, gentilhomme breton plus tard à l’origine de la chouannerie à laquelle il sacrifia sa vie, fut parmi les premiers à courir l’aventure américaine sous le nom de guerre de Colonel Armand. Après une longue traversée de l’Océan Atlantique à la voile, c’est à la nage que La Rouërie aborde finalement aux côtes Maryland, accompagné de son fidèle domestique Lefebvre et de son palefrenier. Leur bâtiment, le Morris, un brick américain, ayant en effet coulé bas dans l’embouchure de la rivière Delaware, détruit par une frégate de surveillance anglaise. Les trois compagnons touchèrent donc terre au nouveau monde trempés mais vivants et heureux…

C’est dans cet état d’esprit que la fine fleur de l’aristocratie européenne, parmi laquelle les Français étaient de loin les plus nombreux, se donnait rendez-vous à Philadelphie au siège du tout nouveau Congrès des Etats-Unis d’Amérique en guerre contre le Roi d’Angleterre.

27 août 1776. Bataille de Long Island ou de Brooklyn au sud de New York entre les Insurgents américains et les troupes anglaises, par Domenick d’Andrea.

Les Tories et les Whigs

Tous les Américains ne voulaient pourtant pas se séparer de l’Angleterre. Comme le parlement anglais, le Congrès de Philadelphie se partageait entre les Tories conservateurs qui étaient loyalistes et les Whigs partisans de l’indépendance. Il existait en outre un parti très hostile à la France, l’Eastern Party mené par les grands planteurs de Virginie, les Adams et les Lee, qui avaient soutenu quinze ans plus tôt la conquête anglaise du Canada. Lorsque Benjamin Franklin vint à Paris solliciter le secours du Roi de France contre l’armée anglaise, il fut invité partout, flatté et fêté au-delà de toute mesure. «Franklin avait paru à la cour avec le costume d’un cultivateur américain… Cette nouveauté charma toutes les têtes vives des femmes françaises», écrit dans ses Mémoires Madame Campan, première dame de Chambre de la Reine Marie-Antoinette qui finira guillotinée sous la Terreur. Personne alors ne voulut se souvenir combien, sous cette allure pateline de négociant, cet étrange bonhomme qui ne disait rien, sans perruque, mal vêtu, chaussé de gros souliers s’était engagé contre la Nouvelle France. Toute la société parisienne entraînée dans un tourbillon de gaîté lui faisait une joyeuse farandole.

Bien des années et des orages plus tard, le vicomte Scipion de Castries, officier brave et talentueux, en parlant des Whigs, écrira dans ses Souvenirs Maritimes en 1825 : «Quoiqu’ils nous cajolassent beaucoup, leurs cajoleries avaient néanmoins quelque chose d’âpre et de dur qui voulait imiter la franchise républicaine et qui n’était qu’une grossièreté qui leur était naturelle. (…) rien ne pouvait nous dessiller les yeux dans cette funeste guerre. Nous n’avons jamais aperçu (les jeunes du moins) tout ce qu’elle avait d’immoral.»

La mode américaine

Les motifs de l’engouement français étaient nombreux. Il y avait d’abord un puissant ressentiment contre l’Angleterre. Pendant la guerre de Sept ans, le Royaume avait d’abord perdu ses vaisseaux à la bataille des Cardinaux puis un empire colonial aux Indes et au Canada. Le conflit avait pris les dimensions d’une véritable guerre mondiale et il avait été sans merci. La fin justifiant les moyens, les Anglais et leur ministre Pitt n’avaient reculé devant aucune infamie pour parvenir à la victoire finale. Pour affecter le recrutement des équipages de la Marine royale, l’amiral Boscawen avait ordonné la capture – sans déclaration de guerre – de plus de 6 000 marins français au commerce ou à la pêche. Cet acte de piraterie sans précédent, allait conduire tous ces malheureux à pourrir puis à mourir sur d’infâmes pontons ancrés dans les vasières des rivières de Plymouth ou de Portsmouth. La population française de l’Acadie, hommes, femmes et enfants qui n’étaient pourtant pas des combattants, fut arrachée à sa terre du Nouveau Monde. Ce «Grand dérangement» fut une manière «d’épuration ethnique» avant l’heure… Tous ces faits sinistres étaient alors frais dans les mémoires et nourrissaient chez les Français de toute condition un ardent désir de revanche.

L’Amérique, en quête d’indépendance, était donc devenue le rendez-vous de tous les aventuriers soucieux d’en découdre avec les tyrans des mers. En plus du plaisir irrésistible de se battre, ce qui était tout de même la première raison d’être de la noblesse, il y avait encore, pour tous ces bouillants jeunes gens, l’attrait de l’inconnu, la chasse dans les forêts profondes du Nouveau Monde, le rêve de se fondre dans une nature vierge, peuplée de «bons sauvages» que louaient à longueur de pages tous les auteurs de l’époque des Lumières, sans parler des belles indigènes qui constituaient autant de promesses de bonheur…

François-Athanase de Charrette de La Contrie, Musée d’art et d’histoire de Cholet

Par ailleurs, ces esprits qui s’ennuyaient en France avaient souvent fréquenté assidûment les salons, les sociétés de pensées, les loges où ils s’étaient imprégnés des idées du temps de liberté et d’égalité. Pour eux l’Amérique était une mode. Ils traversaient l’Atlantique à la recherche de la gloire, pour aider à la naissance d’une nation fondée sur des principes nouveaux. Dans un passage de ses Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand, alors soupirant aux Gardes de la Marine, en pension rue de Siam à Brest, évoque le souvenir ensoleillé de ces hommes victorieux, un instant aperçus à leur retour d’Amérique : «Un jour, j’avais dirigé ma promenade vers l’extrémité extérieure du port, du côté de la mer : il faisait chaud (…) les détonations de l’artillerie se succédaient, la rade était semée de navires. La grande escadre française rentrait après la signature de la paix. Les vaisseaux manœuvraient sous voile (…). Tout Brest accourut. Des chaloupes se détachaient de la flotte et abordaient au môle. Les officiers dont elles étaient remplies, le visage brûlé par le soleil, avaient cet air étranger qu’on apporte d’un autre hémisphère et je ne sais quoi de gai, de fier, de hardi, comme des hommes qui venaient de rétablir l’honneur du pavillon national. Ce corps de la marine, si méritant, si illustre, ces compagnons des Suffren, des Lamothe-Piquet, des du Couëdic, des d’Estaing, échappés aux coups de l’ennemi, devaient tomber sous ceux des français !»

Mon Dieu, que la victoire fut jolie! Pour la première fois depuis l’époque du Roi Soleil, la Marine royale était parvenue à s’imposer avec succès face à la Royal Navy puis à emporter la décision finale. Les désastres de la guerre de sept ans étaient – croyait-on – effacés et vengés… Pourtant, parmi tous ces illustres noms de France engagée outre-Atlantique pour la liberté américaine, nombreux furent ceux qui devaient périr sur les échafauds de la révolution quelques années plus tard ou choisir l’émigration pour rejoindre l’Armée des princes. D’autres encore, comme La Rouërie ou le Chevalier de Charrette, héros intrépides et désintéressés, se jetteront corps et âme dans la fournaise des guerres contre-révolutionnaires de l’ouest, en Bretagne ou en Vendée et enfin ceux qui, saisissant l’amnistie offerte par le Premier Consul, lui offriront leur épée avant de mettre leurs pas dans ceux de la Grande Armée et de mourir sur tous les champs de bataille d’Europe jusque devant Moscou. Peu d’époques furent aussi riches en destinées extraordinaires.

L’Hermione et le message du Roi

Portrait de Gilbert du Motier Marquis de La Fayette par Joseph Désiré Court

Le 17 octobre 1777, la capitulation d’une armée anglaise forte de 7000 hommes à Saratoga décida Versailles à sortir de sa réserve pour signer le 6 janvier 1778 un traité d’alliance et de commerce avec les Insurgents. Le 13 février suivant, pour la première fois dans l’Histoire, le pavillon américain arboré sur le Ranger du corsaire John Paul Jones fut salué en baie de Quiberon par l’escadre française de Lamotte Picquet devant Port Haliguen.

L’état de guerre contre l’Angleterre devint effectif le 24 mai. La guerre d’indépendance des États-Unis aura été la dernière grande entreprise de la monarchie. Elle fut l’oeuvre du Roi Louis XVI et de quelques grands secrétaires d’États aux Affaires étrangères ou à la Marine – on ne disait pas encore ministres – comme Vergennes ou Sartine. Deux ans après la déclaration de guerre, après avoir constaté une fois de plus l’impossibilité de débarquer en Angleterre, le Roi envoya le corps expéditionnaire de Rochambeau aux États-Unis et c’est le marquis de La Fayette qui fut chargé d’annoncer, en personne, au général Washington l’imminence de l’arrivée des renforts français. Le marquis embarqua sur l’Hermione, une jolie frégate doublée de cuivre mouillée dans l’embouchure de la Charente et tout juste sortie des chantiers de Rochefort. Son commandant était un lieutenant de vaisseau de 32 ans plein d’expérience et d’avenir, Monsieur de la Touche Tréville.

Le 21 mars 1780, l’Hermione parvenait non sans mal à s’extraire de la rade d’Aix et à franchir les passes du Pertuis d’Antioche pour gagner le large et voir disparaître dans son sillage Fouras, l’île Madame puis l’île d’Oléron. Le 28 avril, après trente-huit jours de traversée, l’Hermione touchait enfin le port de Boston. Acclamé par la foule à son débarquement, La Fayette était devenu l’idole du pays auquel il avait sacrifié sa fortune. Il sauta immédiatement sur un cheval pour rejoindre le général Washington à son quartier de Morristown d’où il commandait la Continental Army à l’ouest de New York que les Anglais venaient d’évacuer. Le 7 juillet, l’Amiral de Ternay débarquait 5500 combattants de l’armée de Rochambeau à Newport sur l’île de Rhode Island. Ils installèrent leur campement sur une hauteur agréable à une demi-portée de canon dominant la ville. L’île était fertile, la rade poissonneuse et le gibier abondait dans la campagne. «Tout ce qu’il y avait de jolies femmes dans la société allait se promener au camp comme on va à Paris sur le Boulevard, c’était une affaire de mode et il eut été de mauvais ton de n’y pas venir», se souvenait encore ému trente ans après Scipion de Castries.

19 octobre 1781, la reddition de Lord Cornwallis à Yorktown, par John Trumbull

Yorktown… « The world turned upside down ! »

L’acte décisif de la guerre fut la capitulation de Yorktown, en Virginie, le 19 octobre 1781. Le général anglais Cornwallis fut contraint de rendre les armes après 19 jours de siège. Il livra 7 251 hommes et officiers de terre, 840 marins, 244 canons et 24 drapeaux aux généraux Washington et Rochambeau ainsi qu’à l’amiral Comte de Grasse, commandant en chef de l’Armée navale du Roi de France qui avait été le véritable arbitre de la guerre en remportant la bataille de la baie de Chesapeake, assurant ainsi aux armées combinées des États-Unis et de France la maîtrise de l’océan. Les Anglais vaincus défilèrent avec flegme entre les haies formées par les troupes américaines et françaises puis s’éloignèrent aux sons des fifres et des tambourins en chantant «The world turned upside down…»

C’était la fin et le monde était en effet sans dessus dessous. Après Yorktown, le congrès américain chargea Franklin, Adams et Jefferson de signer une paix séparée avec l’Angleterre en novembre 1782. Finalement un traité fut signé à Versailles le 3 septembre 1783. L’Angleterre reconnaissait les États-Unis d’Amérique. Pour la France cependant, ce traité de Versailles de 1783 n’effaçait pas les conséquences du traité de Paris de 1763. Hors le prestige perdu et retrouvé, le résultat était décevant. Les finances de l’Etat sortaient de la guerre irrévocablement compromises. 40 000 «nouveaux Américains» loyalistes à l’Angleterre avaient été expulsés vers le Canada, ce qui venait renforcer la position des Anglais et affaiblir un peu plus celle des Français au bord du Saint Laurent et de Terre Neuve. Le royaume avait engagé 44 000 soldats et marins dont plus de 5000 avaient donné leur vie et près de 15000 avaient été blessés.

Un Torie livra tristement son sentiment et avec celui des vaincus loyalistes à un volontaire français en utilisant une image du Livre des Juges : «Vous avez mis le feu à la queue d’un renard qui va maintenant brûler votre champ.» Issue d’une culture catholique un peu moins familière au monde de l’Ancien Testament que celle des protestants, le Français demeura pensif. La réplique du séisme de l’American revolution n’attendra pas six ans pour parvenir de ce côté-ci de l’Atlantique, ce sera en 1789 la Révolution Française.

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Jean de Joinville

5 thoughts on “La noblesse française au service de la révolution américaine

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  • Merci pour cet article, descendant de cette noblesse française, famille membre de Cincinnati, je m’étonnais de l’absence de début de critiques de fond sur la noblesse française. En effet malgré le magnifique service continu qu’elle rend aussi (accompagné certes de multiples “frondes”) depuis Rome, soit 2000 ans au service de la Gaulle Romaine, du Royaume Franc, du Royaume de France et de tous les régimes jusqu’à nos jours car il ne faut pas l’oublier la noblesse a servi, malgré cela on ne peut que remarquer le naufrage de celle-ci dans la défense du Royaume, du Roi et donc de l’Etat pendant la Révolution Française. En réalité, elle y prit pour partie part active comme révolutionnaires, pour une autre une part passive puis subie avec les guillotinés et l’exil, et pour une infime partie l’honneur du combat que ce soit des Tuileries aux révoltes provinciales, dont la plus grande de toute, les Guerres de Vendée. Les exilés pour tenter de sauver leur honneur sont morts inutilement au désastre de Quiberon massacrés par une armée révolutionnaire commandée par les cousins révolutionnaires… Bref, le naufrage de la France depuis est aussi le naufrage d’une grande part de la noblesse française. Aujourd’hui une Apoline de Malherbe (nom prophétique) est symptomatique de ce qu’une partie est devenue. L’autre, conservatrice, ayant gardé ses valeurs, ses traditions, le sens du service de l’Etat et de ses armes existe encore, elle sert en silence. C’est encore un des derniers clusters, avec d’autres populaires qui fournissent notamment la classe des sous-officier des Armées Françaises, qui soit socialement encore debout dans la décomposition du Peuple Français. Ce “cluster” social s’amenuise malgré tout avec une accélération depuis 15 ans, ce qui se traduit par une endogamie en réduction au sein du corps des officiers. A tel point que de ce point de vue, la France, les hommes et femmes de qualités ne résident plus que dans le corps des sous-officiers de ses Armées, ce qui est pour les familles dont ils sont issus un motif légitime d’orgueil, mais pour les autres c’est misère. Bref les racines de la décomposition de la France et donc de son peuple sont à rechercher à leur origine : la Révolution Française (et les 70 ans qui la prépare), quoiqu’on en dise. Et ce à cause de ce ferment absolument destructeur des Droits de l’homme et du citoyen qui définissent désormais comme matrice principielle inconsciente et consciente dans la tête des français une façon d’agir absolument erronée d’un point de vue civilisationnel et anthropologique. La liberté dépend de mon libre arbitre, je suis le seul juge de cette liberté et le seule frein est celle des autres. Alors que la liberté dans la Civilisation Romano Chrétienne Occidentale, et dans ses racines grecques est “le choix d’un bien et in fine le choix du Bien” (de Aristote, en passant par le Décalogue, Saint Paul et Rome). Cette erreur, ce nouveau “Décalogue” (jusque dans ses représentations) dans les cerveaux français est le virus destructeur de son unité, c’est ce qui transforme l’or de son génie collectif en plomb. Pour revenir à la Révolution Française, la définir dans sa complexité, c’est aussi d’un point de vue d’une partie de la noblesse (avec en tête le duc d’Orléans) la fronde ultime qui a réussi en s’acoquinant avec la haute bourgeoisie et qui demeure jusqu’à aujourd’hui la classe dominante. Celle qui triomphe dans la visite d’un Président à la Franc-Maçonnerie, qu’il définit comme “pierre angulaire de la République”, puisque cheville ouvrière de la Révolution sanglante qui l’enfanta. Dans le complexe, les choses demeurent simples. Voici les vrais racines du lent déclin français, lent car notre Pays avait accumulé trop d’excellence, collective et individuelle, de foi, de raison, d’esprit de conquête universelle pour mourrir en moins de 300 ans. Après, si en effet nous mourrons, la France n’étant pas une nation comme une autre, l’espérance est de mise. Aujourd’hui les acteurs de sa mise à mort célèbrent des jubilés, des tricentenaires,… dans “l’antre-soi”. Il semblerait que ces célébrations aient des airs d’enterrements et de clôture d’une période qui aura mis du temps à s’achever, celle du déclin français. Nos fossoyeurs tout en se gargarisant au sommet de la pyramide, sont plus que jamais et dangereux et au bord de la roche Tarpéienne. Manque la poussée, d’où viendra l’impulsion ? D’Ukraine, du Proche Orient, d’Outre Atlantique, d’une crise bancaire ? Tant va la cruche à l’eau… la fin de nos malheurs est proche, plus que jamais.

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  • Magggnifique article qui non seulement fait chaud au coeur mais encore fonde la relation particuliere des Etats-Unis avec la France; la France seule peut se prevaloir de cette histoire, ce qui donne a ses relations un caractere particulier.

    Question de dates, tout d’abord: le traite de Paris par lequel la France renonce a la “Nouvelle France” est de 1763; la “Boston Tea Party” est de 1773; l’independance des Etats-Unis est de 1783.

    Deja Choiseul avait compris que l’Angleterre ne pourrait conserver ses colonies; la mission de la France etait claire…

    Sous la Revolution, Washington a refuse d’intervenir en disant que ce n’etait pas la Revolution, qui avait fait l’independance des Etats-Unis, mais les rois de France.

    Tres revelateur est aussi le role politique de l’aristocratie en politique. Le duc de Levis Mirepois, dans son ouvrage sur “la Politesse”, explique que la monarchie anglaise doit sa reussite a l’aristocratie.

    Auparavant, le socialiste Gambetta, en fondant une republique “sagement organisee”, avait dit que l’aristocratie devait servir la Republique: et elle l’a fait.

    Les relations franco-americaines devaient se consolider ensuite en meme temps que les relations franco-anglaises, avec l’Entente Cordiale de 1904; d’ou le soutien americain a la conference d’Algesiras (1906), puis l’intervention des Etats-Unis en Europe dans les deux guerres mondiales, qui ont permis d’abattre le militarisme prussien des IIe et IIIe Reich (fevrier 1947: dissolution formelle de l’Etat prussien, qui ouvre la voie a la reconciliation franco-allemande et a l’integration de l’Allemagne dans l’occident).

    Il semble que la relation franco-americaine, base de l’occident, devienne a nouveau a l’ordre du jour. La France et les Etats-Unis sont actuellement affaiblis pour des raisons techniques analogues; la malheureuse guerre d’Ukraine obligera l’occident a se remettre en cause; c’est vraisemblement a cette occasion que France et Etats-Unis se retrouveront.

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  • Merci pour cet article qui rappelle des faits importants de notre histoire et de nos échanges avec nos “alliés” outre atlantique…

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