Thierry Breton nous a une fois de plus menti : On pensait le vote allemand enfin capable de briser la doxa des néoconservateurs/Européiste avec le changement de camps de l’un des pays clés du continent. Hélas, les premiers résultats sont désastreux !
Pourtant, ces élections s’annonçaient sous les meilleurs auspices : Les effets délétères de la politiques pro Ukraine et les délocalisations vers les USA démontraient les dégâts de la politique en cours depuis des années.
L’AFD, le Bündnis Sarah Waldenknecht, tout montrait le réveil de puissantes forces politiques pour enfin ébranler le Bundestag et prêtes à tirer parti de la mauvaise situation économique. On pouvait légitimement en attendre, si ce n’est une majorité capable de gouverner, au moins un résultat où le plan annoncé de Scholtz : Une “gross Koalition” entre SPD et CDU deviendrait inapplicable.
La dynamique électorale semblait favorable, avec le retrait des USA du soutien à la politique criminelle en Ukraine, on pouvait espérer voire le cynisme éclater. L’Europe, et donc l’Allemagne se retrouve seule avec le naufrage du régime de Zelenski, sans capital démocratique ni espoir de victoire face à une armée russe dont la progression est certes lente, mais régulière et semble s’effectuer au prix de pertes parfaitement soutenables.
L’heure de la paix sonnait en Ukraine et pourtant, les élections en Allemagne portent au pouvoir l’un des plus fervents partisans du soutien Européen (et Allemand) de l’aide au régime Bandériste.
Friedrich Merz est honnête sur le sujet : La CDU soutiendra l’Ukraine, le parti a constamment appuyé la livraison de missiles Taurus pour frapper la Russie et le programme est clair : Soutien par tous les moyens possibles. Rien à redire votre honneur, si cette politique est désormais à rebrousse-poil du sens de l’histoire, elle est clairement annoncée et personne ne peut dire : Je ne savais pas !
D’ailleurs, la tendance de l’opinion est claire : Les verts, l’un des principaux soutien à la guerre perdent à peine deux points par rapport à la dernière législative, ce qui dans les circonstances actuelles revient à un blanc sein de l’opinion.
Là, se pose clairement la question du Pourquoi ? Comment un tel vote est-il possible aujourd’hui après trois ans d’anéantissement de l’armée bandériste malgré le soutien massif des pays de l’OTAN ? Comment, au moment les Américains retirent le tapis sous les pieds des néo conservateurs, un tel vote est-il possible ?
Il y a le poids historique de la CDU, majoritaire, dans les länder du sud et de la Ruhr, elle reste le parti de la Deutsche Wirtschafts wunder[1]. Ce parti pour lequel on vote, par fidélité de toute une vie, car la famille le fait et a toujours voté ainsi. En ce sens, la CDU qui espérait parvenir au-delà des 30% a perdu son pari. Elle fait mieux qu’en 2021, après seize ans de Merkel, mais il s’agit de son pire score depuis le début des années 2000[2].

Elle perd plus d’un million de voix, au profit de die Linke, du BSW et de l’AFD, ce qui signifie que les anti-guerres quittent en effet le parti de Kohl, mais elle compense en pillant le SPD +1820 000 électeurs, le FDP, son ancien partenaire de coalition, +1330 000 votes un peu de verts, mais surtout, elle attire 1 150 000 abstentionnistes.
Il en va de même des verts, ils subissent certes une saignée d’électeurs avec la perte de plus d’un million de voix, mais celle-ci est compensée par l’arrivée de 190 000 voix du FDP, 460 000 prises au SPD et 250 000 abstentionnistes qui rejoignent le parti. Ces entrées, si elles ne compensent pas les pertes, en limitent l’impact et montrent qu’au centre droit et à gauche, une partie de l’opinion se range pour la guerre.
Bien sûr, les questions internes ont joué, la politique financière a surement décrédibilisé Scholtz lâché par le FDP sur la question de l’endettement. Les Allemands lui font surement payer cette légèreté, mais l’aspect demeure mineur et comme nous l’avons vu, les verts, très engagés sur les nouveaux endettements préservent leur position politique.
De même, les récents attentats ont surement joué dans un transfert de voix vers la CDU et l’AfD pour une politique migratoire plus stricte, mais les Allemands n’ont surement pas oublié Mutti Merkel qui, au nom de la CDU, faisait entrer les migrants en masse.
On le constate, ce vote s’organise autour de la question de l’Ukraine, et si AFD, die Linke et BSW représentent ensemble environ (le comptage des votes n’est pas terminé au moment d’écrire ces lignes) 33,8% des votants, cela demeure un tiers des voix et la coalition pro-guerre, si on désire lire ainsi le scrutin (Verts, SPD et CDU) représentent 57,2% des électeurs et l’on s’oriente vers une telle coalition dite jamaïcaine en Allemagne. Par peur, après tout, les médias ont tellement seriné la menace russe, ou par fidélité aux soi-disant valeurs de l’UE, plus de 57% du corps électoral a voté pour un parti engagé dans la politique de guerre et de réarmement.
En ce sens, le vote est clair, la politique de Trump n’a pas eu le temps de retourner les opinions européennes, la souffrance économique, si elle arrive n’a pas non plus eu le temps de produire ses effets et le peuple allemand s’engage, à mon humble avis dans une impasse égale à la nôtre. Macron doit-être ravit de ce puissant renfort.
Certes, il se fera « piquer le leadership » par un Merz décidé à imposer les options les plus radicales contre les russes. Nul doute que notre kéké national en sera blessé dans son orgueil, mais à l’énergie brouillonne de notre président va succéder un individu dangereux par son organisation et conscient de ne plus avoir beaucoup de temps devant lui.
L’AFD a progressé de 10 points par rapport à la dernière élection, si le BSW parvenait à entrer au Bundestag (il est à 4,9% soit juste en dessous de la limite de 5%) alors, il s’imposerait comme une force politique.
A cela s’ajoute le contexte international, avec la probabilité de voir un Vance, qui a montré sa volonté d’anéantir l’UE succéder à Trump. Certes, les démocrates rêvent certainement de revanche et de revenir à la maison Blanche, mais force est de constater que les événements du mois dernier ne plaident pas faveur de ce scénario :
Tout d’abord, la défaite de Kamala Harris n’a encore pas fait l’objet d’un bilan et les puissants clans qui tiennent le parti semblent privilégier l’immobilisme. Ensuite, malgré sa communication, Trump a obtenu un cessez-le-feu à Gaza, avance sur la guerre en Ukraine et son DOGE, vient de provoquer un feu d’artifice de scandales. Succès fragiles, encore sans impact définitifs, mais bien loin de l’explosion annoncée.
Merz se retrouve roi d’une Europe qui s’est positionnée en adversaire résolue de la Russie et se trouve contrainte d’affronter son allié de toujours : Les États-Unis. Trump, conscient de la loyauté des élites de l’UE aux néo conservateurs est contraint d’aller jusqu’au bout et de détruire cet instrument d’oppression des peuples européens. Il fera donc tout pour anéantir la base de replis de ses adversaires et face à ce puissant renfort, la victoire des pro-guerre aujourd’hui risque de ressembler à un chant du cygne.
Merz en est d’autant plus dangereux, car son gang est poussé à affronter la Russie, même si cela suppose d’envoyer les hommes qu’ils n’ont pas !
Jules Seyes
[1] En allemand, désolé: Koalitionsregierungen in Deutschland – Wikipedia
[2] Bundestagswahl 2025 – Ergebnisse und Analysedaten | tagesschau.de
- La crise ukrainienne par Jack Matlock - 27 mars 2025
- Le Monde d’après… - 27 mars 2025
- La Russie représente-t-elle une menace ? - 26 mars 2025
J’ai comparé les résultats de l’élection 2025 (Bundestagswahl ) avec les précédents
En fait, la CDU/CSU de Merz gagne 2 sièges de 206 à 208 – il reste donc stationnaire
Le SPD est en chute avec 120 sièges au lieu de 207
Les Grünen (verts) également avec 85 sièges au lieu de 117
Les seuls partis qui montent sont l’AFD de 76 à 152 sièges et die Linke (les communistes) de 28 à 64 sièges.
Alors je ne crois pas du tout qu’on puisse parler de déconvenue surtout vu le barrage médiatique contre la prétendue extrême droite dont sont qualifiés par les européistes tous les partis qui veulent sortir de l’UE; sont pour la paix en Ukraine ou sont nationalistes sans agresser personne.
Le nouveau chancelier va décevoir s’il persévère dans ses vues bellicistes . Ancien de Black Rock c’est une créature du système. Il est donc probable qu’à l’avenir les partis montant progressent encore.
Je constate également la radicalisation des euro-socialistes face à Trump… en ce moment, l’establishment globaliste français essaye de nous promouvoir Villepin (le bourreau de Belgrade et du Kosovo) pour sauver ses privilèges… une sorte d’alliance des créoles de Mélenchon et des euro-libéraux de Macron… ils espèrent qu’il fera un discours grandiloquent (“c’est un vieux pays bla bla bla”) afin de faire un énième “barrage”. Mais sans le pognon du Qatar et de Soros, on se demande comment ils vont tenir dans la durée.
Villepin avait qd même dit non à la 2eme guerre du Golf et est un des seuls politique (hormis LFI) à denoncer le génocide de Gaza …
apparemment le génocide des Français ne le dérange pas… il est même très pote avec Plénel et Mélenchon qui appellent au génocide des Français… il n’a qu’à se présenter aux élections à Gaza si ça le branche.
Oh, il,fait un salut nazi, vite appelez Bardella ………
Vous m’avez devancer !!!