Emmanuel Lincot est professeur des universités et consultant français, spécialiste de l'histoire politique et artistique de la Chine contemporaine, enseignant-chercheur à la Faculté des lettres de l'Institut catholique de Paris, rattaché à l'unité de recherche (UR) « Religion, culture et société ».
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Le Xinjiang n,est pas à majorité Ouïghour, ces derniers sont seulement l’ethnie majoritaire et ils ne sont pas 8 millions mais 11, 62 millions en 2020, sur une population totale de 25,8 millions soit 45% de la population, devant les Hans qui représentent 41,5%
De 2000 à 2020, le taux de croissance annuel moyen de la population ouïghoure a été de 1,67 %, contre 0,83 % pour les autres ethnies, que ce soit par les naissances ou l’apport migratoire, ce qui prouve que ce n’est pas par l’apport extérieur de non ouïghours que leur proportion aurait été artificiellement réduite cvomme certains le prétendent.
Les ouïghours ne sont pas tous musulmans, 8% ne le seraient pas selon des recensements partiels et ceux qui se déclarent musulmans ne sont pas tous pratiquants. Et surtout ils ne sont pas tous radicalisés, loin de là, la majorité écrasante pratique un islam très tolérant comme en témoignent d’innombrables visiteurs étrangers qui se présentent aux ouïghours qu’ils croient comme non musulmans ou sans religion et n’en reçoivent pas moins un accueil chaleureux. Il est donc abusif de parler DES Ouïghours comme d’une communauté radicalisée hostile à la Chine. Cette communauté, comme toutes les communautés musulmanes à travers le monde, qu’elles soient ethniques ou constituées par accrétion de migrants, a été travaillée par des mouvements islamistes politiques et extrémistes manipulés par les états unis (dans les années 80 il n’était pas tabou d’exprimer cette accusation dans des médias européens comme Le Monde).
Enfin il faut noter que les tentatives de radicalisation de la communauté Ouïghoure par des extrémistes n’ont jamais cessé depuis les attentats islamistes de la fin des années 90 au Xinjiang et de 2013-2014 ailleurs en Chine. mais les attentats eux-mêmes n’ont plus, depuis, été possibles, grâce à l’action ciblée des services de sécurité, allégrement qualifiées de génocide par ce même Le Monde qui reconnaissait naguère le rôle des américains dans la déstabilisation des états au moyen de la menace islamiste. Je n’ai malheureusement plus les références mais je me souviens que lors de l’annonce de la mort de Abdulhak et Turkastani par le Pakistan et les états unis certains journalistes avaient émis l’hypothèse d’une mise “au vert” de cet individu en vu d,actions à venir.