Le président ukrainien Porochenko et de hauts fonctionnaires d’Ukraine affirment que le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, est prêt à donner son accord à la création d’une nouvelle Église orthodoxe qui consoliderait l’Église ukrainienne orthodoxe autocéphale et l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Kiev, jusqu’à présent non reconnues par le monde orthodoxe.
Dans son communiqué du 22 avril, le patriarche œcuménique ne l’a pas exclu non plus. Le Saint Synode s’est occupé de façon exhaustive de la question de la situation ecclésiastique en Ukraine pour examiner la demande du président, du parlement et des évêques ukrainiens.
D’après les déclarations des politiciens et des experts ukrainiens parues dans la presse, l’engagement de l’État sur cette question est une condition imposée par le patriarche œcuménique de Constantinople alors qu’une nouvelle Église orthodoxe ukrainienne ne serait pas étatique et fonctionnerait comme toutes les autres. Les autorités avouent que la création d’une nouvelle église canonique reconnue mettra fin aux conflits interconfessionnels dans le pays. Pourtant, ayant pris parti pour l’une des églises, celle du Patriarcat de Kiev, les pouvoirs ukrainiens ne se montrent pas jusqu’ici déterminés ou capables de garantir la liberté et l’égalité des confessions.
Il est remarquable que les députés des régions de Vinnytsia et de Poltava aient refusé, sous pression des militants de Pravy sector (Secteur Droit), de doter l’église orthodoxe ukrainienne d’un endroit pour la construction d’une paroisse en faveur de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Kiev. L’implication des mouvements nationalistes dans les litiges immobiliers interconfessionnels démontre davantage encore que les pouvoirs ne favorisent pas l’égalité des confessions.
En quatre mois seulement, les autorités ukrainiennes ont ignoré trois cas d‘incendies volontaires des églises du Patriarcat de Moscou, une saisie d’un temple appartenant à l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou dans le village de Ptichya dans la région de Rovno par représentants de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Kiev et des combattants néo-nazis d’Azov et d’Aidar, un temple vandalisé dans la région d’Odessa. Dans tous les cas mentionnés, l’inaction des forces de l’ordre a été qualifié de crime. Mais des enquêtes n’ont été ouvertes qu’à la décision de tribunal suite aux plaintes des organisations de défense des droits humains.
Dans ce contexte, Il est peu probable que seule la création d’une entité canonique, alternative à l’Église orthodoxe ukrainienne, liée au Patriarcat de Moscou, puisse arrêter la discrimination confessionnelle en Ukraine. De surcroît, l’ignorance des crimes, commis dans les intérêts du Patriarcat de Kiev, est contraire à la mission sacrée du clergé.
une contribution libre de Christine Benoit
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Vous écrivez : “Le Saint Synode s’est occupé de façon exhaustive de la question de la situation ecclésiastique en Ukraine pour examiner la demande du président, du parlement et des évêques ukrainiens.”
Ceci induit des allégations totalement erronées. Il ne s’agit pas, du tout, des “évêques ukrainiens” mais de prélats appartenant à une branche totalement schismatique (c’est-à -dire non reconnue par l’ensemble des évêques du monde orthodoxe). L’un de ces courants est le pseudo “patriarcat de Kiev” dont le chef, un certain Philarète Denissenko, vexé, en 1990, de n’avoir pas été élu Patriarche de toutes les Russies (il était, jusque-là , un évêque de l’Eglise russe dont le patriarcat siège, effectivement à Moscou), a fait sécession. Cette division qu’il a pris le risque de créer au sein de l’Eglise lui a valu d’être excommunié et exclu de l’Eglise orthodoxe. L’Eglise orthodoxe en Ukraine, totalement reconnue par toutes les Eglise orthodoxes du monde, est une métropole disposant d’une totale autonomie au sein de l’Eglise du Patriarcat de Moscou. Le chef du synode des évêques en Ukraine est Monseigneur Onuphre. D’ailleurs, il vient d’être adressé, de leur part, un message des plus clairs invitant les politiciens à ne pas se mêler des affaires intérieures de l’Eglise :
https://orthodoxie.com/le-metropolite-de-kiev-onuphre-aux-politiciens-chacun-doit-soccuper-de-ses-affaires/
En effet, depuis la révolution de Maidan, le pouvoir politique n’a de cesse de tenter de réduire ou entraver la vie de l’Eglise orthodoxe, la seule reconnue dans le monde orthodoxe, mais présentée et perçue comme un relai d’influence du pouvoir russe alors que son attitude de légitimité, de neutralité et de non immixtion dans les affaires de l’Etat n’est plus à prouver ; et c’est d’ailleurs, la seule attitude attendue du pouvoir à son endroit qu’exprime cette Eglise, s’appuyant sur la constitution de l’Ukraine et du principe de la séparation totale de l’Eglise et de l’Etat.
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Vous écrivez : “Le Saint Synode s’est occupé de façon exhaustive de la question de la situation ecclésiastique en Ukraine pour examiner la demande du président, du parlement et des évêques ukrainiens.”
Ceci induit des allégations totalement erronées. Il ne s’agit pas, du tout, des “évêques ukrainiens” mais de prélats appartenant à une branche totalement schismatique (c’est-à -dire non reconnu par l’ensemble des évêques du monde orthodoxe). L’un de ces courants est le pseudo “patriarcat de Kiev” dont le chef un certain Philarète Denissenko, vexé, en 1990, de n’avoir pas été élu Patriarche de toutes les Russies (il était jusque là , un évêque de l’Eglise russe dont le patriarcat siège, effectivement à Moscou), a fait sécession. Cette division qu’il a pris le risque de créer au sein de l’Eglise lui a valu d’être excommunié et exclu de l’Eglise orthodoxe. L’Eglise orthodoxe en Ukraine, totalement reconnu par toutes les Eglise orthodoxes du monde, est un métropole disposant d’une totale autonomie au sein de l’Eglise du Patriarcat de Moscou. Le chef de du synode des évêques en Ukraine est Monseigneur Onuphre. D’ailleurs, il vient d’être adressé, de leur part, un message des plus clairs invitant les politiciens à ne pas se mêler des affaires intérieures de l’Eglise :
https://orthodoxie.com/le-metropolite-de-kiev-onuphre-aux-politiciens-chacun-doit-soccuper-de-ses-affaires/
En effet, depuis la révolution de Maidan, le pouvoir politique n’a de cesse de tenter de réduire ou entraver la vie de cette Eglise, perçue comme un relai d’influence du pouvoir russe.