La stratégie du président Donald Trump visant à dévoiler au monde entier tous les programmes d’état américains servant à manipuler l’opinion en noyautant la presse, à fausser les élections au mépris des peuples, à provoquer des coups d’états dans les pays cibles pour renverser les gouvernements ennemis et à placer des hommes-liges à leur tête, en a surpris plus d’un. En exposant les méthodes des services et organismes financés par les USA, il prend le risque de discréditer son pays aux yeux du monde et de condamner l’hégémonie américaine qui reposait justement sur ces systèmes très bien rôdés de manipulation et de coercition.
Alors pourquoi prendre ce risque ?
La première raison évidente est la nécessité de démanteler l’état profond qui a saboté les efforts de son premier mandat, allant jusqu’à inventer de fausses accusations pour le destituer. Sans cela Trump n’aura jamais les mains libres pour mener sa politique audacieuse. C’est sa fameuse promesse de purger le marais : « Drain the swamp ! »
Mais il y a une autre raison aussi vitale pour les USA. Pour la comprendre il faut revenir aux déclarations de Trump pendant sa campagne électorale, où il expliquait qu’il voulait que les États-Unis redeviennent une grande puissance respectée, qu’ils retrouvent le leadership qu’ils sont en train de perdre face aux BRICS. Dans cette optique il a rappelé à plusieurs reprises que le principal danger pour les USA serait la dédollarisation de l’économie mondiale.
Une fracture qui s’accélère depuis trois ans
Or, les guerres en Ukraine et en Palestine ont accentué la fracture entre l’occident et le « Sud global », poussant de plus en plus de pays à quitter le giron américano-européen pour se rapprocher des deux nouvelles superpuissances que sont la Chine et la Russie. En quelques année le Moyen-Orient, de nombreux pays asiatiques et tout le continent africain ont basculé de leur côté, y compris l’Afrique du Sud qui était un allié fidèle du bloc occidental.
Derrière les coups de menton, une urgence vitale
Donald Trump n’est pas l’idiot mal dégrossi que nous présentent nos médias. C’est un businessman doué qui a su multiplier la fortune familiale, prendre le pouvoir et y revenir malgré l’opposition de tout l’état profond et des médias. Il a compris avant ses homologues européens que le danger prioritaire des États-Unis réside dans la perte du contrôle monétaire mondial, actuellement basé sur le dollar. Si la majorité des pays, par un réflexe de rejet de la politique étrangère américaine, venaient à dédollariser massivement leurs économies, les États-Unis perdraient leur puissance financière et s’exposeraient à une banqueroute inévitable, car ils sont aujourd’hui dramatiquement dépendants de leur dette colossale (plus de 3000 trilliards de dollars) financée par leur politique d’émission monétaire constante (la planche à billets) qui leur permet d’acheter les ressources mondiales à crédit (donc sans contrepartie).
Un hégémon aux pieds d’argile
Les États-Unis bénéficient d’une position privilégiée grâce à l’utilisation du dollar comme monnaie de réserve internationale. Cette situation leur permet de financer leurs déficits commerciaux et budgétaires en créant de la monnaie, ce qui leur donne la capacité d’acheter des biens et services à l’étranger sans avoir à vendre des actifs en contrepartie. Le dollar est largement utilisé dans les échanges internationaux, notamment pour le commerce du pétrole et les transactions financières. Cela confère aux États-Unis un pouvoir considérable, car ils peuvent imposer des sanctions économiques en interdisant l’accès au système financier international en dollars, ce qui peut être extrêmement pénalisant pour les entreprises et les pays concernés.
De plus, le dollar est considéré comme une valeur refuge, ce qui signifie que les investisseurs ont tendance à s’y tourner en période de tension économique ou politique. Cette confiance dans le billet vert permet au gouvernement américain de s’endetter facilement et de repousser régulièrement le plafond de leur dette.
Enfin, les États-Unis ont utilisé l’extraterritorialité du droit américain pour infliger des amendes à des entreprises du monde entier qui utilisent le dollar dans leurs transactions financières, au motif qu’elles auraient violé les politiques américaines d’embargo à l’égard de pays tiers.
Le calcul de Donald
L’enjeu majeur pour Trump est donc d’éviter cette dédollarisation. Il doit pour cela convaincre les pays du monde entier, et notamment tous ceux qui sont en train de faire scission en se rapprochant des BRICS, que les États-Unis peuvent à nouveau être un partenaire fiable et respectable. Quelle meilleure garantie peut-il leur donner que de dénoncer les malversations de ses prédécesseurs en exposant la façon dont ils ont fomenté des coups d’État, placé des pantins à la tête d’États corrompus, manipulé l’économie mondiale, espionné leurs amis, trahis leurs alliés… Ce faisant il prouve à ses contempteurs qu’il rompt avec la politique néfaste de ses prédécesseurs.
Mais dans le même temps Trump se lance dans une guerre commerciale et douanière pour relancer son économie qui pourrait bien réduire à néant ces efforts de respectabilité…
L’UE, victime collatérale
En dévoilant au monde entier le vrai visage des États-Unis il montre que l’Europe a suivi aveuglément son suzerain américain pendant des années. L’Europe va donc pâtir de ces révélations, d’autant qu’elle a largement été la cible de ces programmes secrets et qu’elle utilise les mêmes méthodes.
Ce brutal revirement de la politique étasunienne, pourtant prévisible, laisse l’Europe dans une situation inconfortable, face à ses contradictions internes. Incapable de construire sa souveraineté elle apparait aujourd’hui nue et divisée entre les égos des leaders des pays qui la composent, au premier rang desquels un Macron qui se rêve empereur des États Unis d’Europe, mais qui n’arrive pas à la cheville d’un de Gaulle.
Les négociations actuelles à Ryad rappellent cruellement Yalta, où les vainqueurs ont négocié le partage du monde sans les perdants. Malheur aux vaincus…
Elias Omirov
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L’archéofuturisme de Trump Musk, venant du cosmisme russe, est la réponse.
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Je crois que les oligarques transhumanistes ont trouvé la réponse à la décadence de l’Occident (la négation de la négation), la seule possible.
Ils abattent l’ancienne idéologie mondialiste dans une impasse décadente, en revenant au traditions réinventées dans un futur technologique. Toute révolution est ainsi.
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“aux”…
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Cette réponse est connue des révolutionnaires-conservateurs depuis longtemps, mais, comme dit Marx
« Il ne suffit pas que la pensée tende vers la réalité, la réalité elle-même doit tendre vers la pensée »
Marx, Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel
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« Avec la technique, la neutralité spirituelle a rejoint le néant spirituel. Après avoir fait abstraction de la religion et de la théologie d’abord, puis de la métaphysique et de l’État, on semble à présent faire abstraction de toute culture et avoir atteint la neutralité de la mort culturelle […] Le processus de neutralisation progressive des divers domaines de la vie culturelle touche à sa fin parce qu’il a atteint la technique. La technique n’est plus un terrain neutre […] toute politique forte se servira d’elle […] Il n’y aura de jugement définitif que lorsque l’on aura constaté quelle espèce de politique est assez forte pour s’assujettir la technique moderne et quels sont les véritables regroupements en amis et ennemis opérés sur ce terrain nouveau »
Carl Schmitt La notion de politique.
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Le temps du cyborg advient, il sera le Graal dans lequel le mutant Elon recueillera le sang du dernier homme, Bobo