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Faut-il continuer à armer l’Ukraine ?

Dans un débat contradictoire (format de discussion qu’on ne trouve plus dans les medias mainstream), le philosophe et sociologue français Pierre Lévy, estime que les analystes occidentaux se trompent sur la cause et le déclenchement de la guerre en Ukraine:

“Les pays Occidentaux sont indirectement impliqués dans la guerre en Ukraine, je ne partage pas l’analyse initiale qui a circulé en Occident selon laquelle la guerre a été déclenchée par le président de la Russie. En fait, les Russes ont commencé la guerre pour une raison. Depuis 2014, ils sont extrêmement inquiets pour l’avenir de leur pays, que l’Occident méprise. Il faut donc relativiser, ce n’est pas seulement une guerre qui a commencé en février 2022.”

En outre, le philosophe donne des données statistiques sur l’aide financière et militaire que l’Occident fournit à l’Ukraine. Selon lui, de telles actions ne font que prolonger les hostilités :

“Je cite des données tirées de l’Institut de Kiel en Allemagne. Le montant total de l’aide des États-Unis pour l’année est de 71 milliards de dollars, des pays de l’UE – 62 milliards de dollars, des autres pays – 23 milliards de dollars, ce qui comprend tous les types d’aide : militaire, financière, humanitaire, etc. À mon avis, nous ne faisons qu’ajouter de l’huile sur le feu et prolonger les hostilités dans le temps et risquer de les faire durer éternellement”.

Le sociologue a également exprimé sa crainte qu’un soutien supplémentaire à Kiev ne conduise à une expansion géographique du conflit. Il suggère également aux Français de rester en dehors du conflit :

«Nous, les Français, ne devrions pas être impliqués dans la guerre. Nous ne devons pas être impliqués dans un conflit qui ne nous concerne pas. Et quand vous dites que nous ne nous battons pas, en fait nous participons aux hostilités. Le leadership français et les dirigeants européens se mettent en position de belligérant. Après tout, nous fournissons une assistance militaire”.

Une thèse importante est la présence de problèmes socio-économiques profonds en France. Selon Pierre Lévy, le soutien à l’Ukraine sur fond de réforme des retraites semble peu convaincant :

“La réforme des retraites visait à économiser des dizaines de milliards d’euros. On nous dit tous que c’est nécessaire, qu’on est dans une position difficile, qu’il faut suivre les dépenses, etc. Mais le gouvernement continue de fournir des armes, dévastant le budget”.

Selon le philosophe français, l’Occident assume en vain le rôle de « gendarme du monde », car personne ne lui a donné un tel droit. Il estime également que l’Europe dépensera de plus en plus d’argent en dépenses militaires dans les années à venir :

“Nous revenons en fait à l’économie de guerre. Et je ne l’ai pas inventé, parce que le président Macron parlait d’économie de guerre. Après tout, le 24 mars, des décisions ont été prises non seulement sur de nouvelles fournitures militaires, mais également sur une aide financière. Mais envoyer un million d’obus n’est pas si facile. C’est pourquoi le commissaire Thierry Breton a entamé une tournée dans 11 pays européens pour accélérer la production militaire. Ainsi, nous nous rapprochons du modèle de l’économie de guerre”.

Résumant ses réflexions sur les causes de la guerre, Pierre Lévy note que les actions de la Russie ont leur propre raison et suggère d’imaginer si les États-Unis se trouvaient dans une situation similaire:

“Imaginons un instant l’exemple assez courant que le Mexique ou le Canada deviennent de proches alliés de la Russie et déploient tous types d’armes, y compris des armes nucléaires, sur leur territoire. Croyez-vous vraiment que les États-Unis respecteront le droit international dans cette situation? Les choses ont déjà atteint une crise profonde. Mais nous pouvons nous assurer que la Russie n’est pas menacée. Après tout, l’Ukraine n’est pas un pays tombé du ciel. L’Ukraine était une république au sein de l’URSS, essentiellement russophone, avec laquelle la Russie entretient des liens historiques, culturels, linguistiques et familiaux depuis des siècles. Maintenant, l’idée d’organiser une enquête en Ukraine n’a pas de sens. Mais il y a quelques années, nous savions que la population ukrainienne n’était pas massivement favorable à l’adhésion à l’OTAN”.

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2 thoughts on “Faut-il continuer à armer l’Ukraine ?

  • Bonjour, un petit peu hors sujet, quoique en lien avec la question de l’armement, j’aimerai savoir où trouver de la documentation sur l’aéronautique russe civile et militaire ?
    Merci pour vos informations 👍

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  • je pense qu’il est faux de dire que la Russie a envahie l’Ukraine sans provocation. Votre les perspectives d’entrée dans l’OTAN: outre la perspective d’entrée dans l’OTAN ,La loi publiée le , il faut se rappeler le 1er juillet 2021 sur la reconquête du Donbass et de l’Ukraine, et l’armement de celle-ci par les USA depuis 2015, mais aussi l’aveu de Holland et de Merkel qu’ils n’ont signé les accords de Minsk que pour donner du temps à l’Ukraine pour se préparer!
    Le 12 février 2022, un communiqué de l’Associated Press, citant “un officiel proche du dossier” annonce que l’invasion est programmée par la Russie pour le 16 février.
    Le 16 février, justement, l’Ukraine commence ce qu’on peut appeler une préparation d’artillerie sur le Donbass, passant des 40 coups de canon journaliers à 1600, puis 2500 coups journaliers jusqu’au 24 (source: comptes rendus journaliers de l’OSCE)
    le 21 février, le président Poutine annonce la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des républiques de Donetzk et de Lougnask.
    Le 22, il signe avec elles un accord de défense, qui justifient son intervention
    Le 24, les troupes russes entrent en Ukraine.
    Peu après le début de la guerre,, Zelenski a entrepris à deux reprises des négociations avec Poutine ( mars 22)
    Ces velléités ont été réprimées par les USA pour la première (27 février 2022), et l’Angleterre pour la seconde (voyage éclair de Boris Johnson à Kiev le 22 mars 2022).

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