A l’occasion du 30ème anniversaire de l’attentat du 06 avril 1994 contre l’avion des présidents rwandais et burundais qui a déclenché les massacres qualifiés de génocide rwandais, le Président Macron, qui n’avait pas 17 ans à l’époque, mais qui croit savoir tout sur ce qui s’est passé, se serait senti obligé de donner dans la repentance en déclarant: «La France aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains mais n’en a pas eu la volonté». Sous entendu, bien sûr, à l’attention des mal «comprenants»: « Moi, Président Macron, j’aurai eu ce courage, voyez la détermination que je montre sur l’Ukraine… » On est, bien sûr, dans une nouvelle comédie de l’exécutif Macronien. Et la désinformation de nos médias mainstream atlantistes s’en donne évidemment à cœur joie.

Pour permettre à chacun de se forger son idée sur la question je vous donne ci après des éléments de réflexion que nos médias mainstream ont tendance à occulter pour privilégier un narratif clairement de source anglo-saxonne.

Voici d’abord la brève réaction au discours de Macron du général Jean Claude Lafourcade, commandant l’opération Turquoise:

Puis des témoignages délivrés à l’occasion du 27ème anniversaire de l’opération française au Rwanda:

Ainsi qu’un témoignage inédit de Pierre Delmotte qui m’a paru intéressant parce qu’il met clairement en cause le rôle des anglo-saxons dans ce génocide rwandais. Ce rôle, je le confirmerai dans mon propre témoignage de conclusion:

Voici également la présentation de l’enquête de Noël Ndanyuzwe qui permet d’évaluer les motivations et l’implication des pays occidentaux, notamment des États-Unis d’Amérique et de la Grande-Bretagne derrière les seigneurs de la guerre, Yoweri Kaguta Museveni et Paul Kagame. L’enquête permet également de retracer les fondements idéologiques de ce conflit dont le but ultime est de créer un empire nilotique de plus de 6 millions de km² sous protectorat anglo-saxon.

Intéressante aussi est la réaction de la Fondation Mitterrand aux propos attribués à Emmanuel Macron :

Et enfin mon témoignage de conclusion qui remet en perspective le génocide rwandais à la lueur de mes propres observations faites aux USA, dans le cadre de mes fonctions, sur les tentatives anglo-saxonnes de prise de contrôle et de mise sous tutelle d’un maximum de pays africains, proches de l’ex URSS, voire de la France, à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique. Il est clair pour moi que le Président Français endosse pour la France une responsabilité qui n’est pas la sienne, en déclarant: «La France aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains mais n’en a pas eu la volonté». En faisant cela il dédouane ses amis anglosaxons (US, UK) et israéliens qui ont montré, chacun dans leur histoire, que les génocides ne posent vraiment pas problème pour eux.


Addendum du 11 avril: deux documents à ajouter au dossier «spécial Rwanda» envoyé le 9 avril:

Le point de vue, toujours argumenté, de Bernard Lugan, historien africaniste, respecté, écouté et compris dans les milieux militaires, mais beaucoup moins, parce que ses thèses dérangent, dans les milieux de la gauche bobo relayés par les médias grand public. Évidemment classé à l’extrême droite par ses adversaires, peut être pour avoir été conférencier et enseignant à l’École Spéciale Militaire de Saint Cyr, à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale ainsi qu’à l’École Supérieure de Guerre, il a vécu 11 ans au Rwanda (de 1972 à 1983). Il sait beaucoup plus que d’autres de quoi il parle.

Dans la matinale du média en ligne le Tocsin, Charles Onana est reçu par Clémence Houdiakova pour évoquer un autre génocide au Congo, toujours en cours, mais occulté délibérément par les médias occidentaux: «Au Congo : un génocide placé sous silence»:

Print Friendly, PDF & Email
Dominique Delawarde

4 thoughts on “Repentance pour le Rwanda: Macron joue encore contre la France

  • C’est fou de prendre conscience de la liste interminable des horreurs accomplies par les USA et les pays anglo saxons.
    Avant eux il y a eu le fléau du communisme et du socialisme qu’ils ont combattu lors de la guerre froide . Aujourd’hui les pôles s’inversent : l’occident tend à ressembler de plus en plus à l’URSS aux temps de Staline avec la mise en place d’une dictature que nous n’avions jamais connue,
    La Russie au contraire se libère de plus en plus et se modernise ,
    Néanmoins la Chine reste inquiétante : un pays communiste très autoritaire et qui mène le peuple à,la trique et sa montée en puissance risque un jour de poser problème aussi pour les libertés des autres pays .
    L’impression générale qui en ressort est à quelle sauce allons nous être mangés ? ( Chinoise , Turque , Indienne) ? Notre armée est faible et ne peut plus assurer notre sécurité il serait d’une facilité déconcertante de nous attaquer et d’occuper le territoire Français . Il est probable que nous ne retrouverons jamais le niveau de liberté que nous avons connu durant les années 70,80,90 …. cela est assez démoralisant . A moins que le monde change dans son ensemble mais cela est peu probable .

    Répondre
  • Xavier Moreau devrait proposer à Soloviev d’appeler Micron “LA SISSY DES CARAÏBES” en référence aux selfie émoustillé en chemisette blanche pris par la taille par torses nus dealers et doigts (dans le …).
    Dans le même style “LA MÉRITOCRATIE DU TROU DU C…” avec Attal et son mari.

    Répondre
  • L’opération militaire française “Turquoise” s’est faite sur mandat du Conseil de Sécurité de l’ONU en date du 22 juin 1994. Auparavant, la France n’avait pas de mandat pour intervenir ; et Mitterrand a précisément refusé d’intervenir hors-mandat pour ne pas risquer de voir la France accusée de complicité. Et ce sont les USA qui ont bloqué pendant 3 mois la résolution de l’ONU, afin de donner le temps à leur agent Kagamé (formé en 1989 aux USA) d’avoir pris le pouvoir à Kigali. En effet, si la France intervenait “trop tôt” le fait-accompli du changement de régime n’aurait pas eu le temps d’avoir lieu. Les USA ont donc sciemment laissé traîner le génocide dans le seul but de donner le temps (3 mois) à leur agent de prendre le pouvoir. Les complices du génocide, ce sont donc Albright et Clinton… Pour des informations supplémentaires à ce sujet, voir aussi Didier Tauzin et Charles Onana. — L’explication possible : en 1990, la France avait bloqué une première tentative “conventionnelle” de coup-d’état (opération Noroît, dans le cadre des accords militaires conventionnels avec le gouvernement légal). Il a donc fallut aux commanditaires de Kagamé attendre une deuxième tentative, avec une “circonstance exceptionnelle” qui permettrait de tétaniser cette fois toute intervention française sans mandat de l’ONU. Le tragique génocide des Tutsis fut cette circonstance exceptionnelle. La France ne put honorer son accord militaire ordinaire sans risquer de se voir accuser de complicité. Et, ce mandat, les USA (pour des raisons qui leurs appartiennent) ont mis 3 mois à le débloquer… Quoi qu’il en soit, la France ne peut pas être accusée dans cette affaire.

    Répondre
  • Cela sent le buzz facile pour camoufler autre chose et détourner l’attention ?

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.